« Kyr et Kilynn » Chapitre 2 : Le début du voyage avec Drakëwynn (5/8)

« Cette porte donnait sur une pièce qui ressemblait à un bureau et dans laquelle se trouvaient un Mage Rouge et son chevalier garde du corps. Ils sont bizarres, je ne sais pas si vous en avez déjà vus. Que ce soient les magiciens ou les chevaliers, ils sont chauves, ou à moitié chauves, avec des tatouages cabalistiques sur le dessus de la tête. J’imagine que c’est d’ailleurs pour ça qu’ils se rasent le crâne, pour qu’on voit bien leurs tatouages, ils doivent en être très fiers… Pour ma part, j’ai chargé le Mage en compagnie du loup de mon camarade druide et j’ai laissé les autres s’occuper de la chevalière. Il fut plus facile à tuer que sa compagne d’ailleurs. On a eu beaucoup de mal avec elle, car elle était bien plus résistante. Mais nous avons réussi. Par contre nous étions tous mal en point, le loup du druide était même tombé au combat par un sort violent du magicien. Faut se méfier des Mages Rouges, ils ont toujours plein de trucs sournois en réserve. Dans tous les cas, nous n’avons eu aucun scrupule à récupérer ses possessions matérielles ainsi que celles de sa collègue. Lui-même n’avait pas grand chose, du coup, nous avons poussé le vice jusqu’à récupérer sa robe écarlate en trophée. Depuis, nous faisons de même pour tous les Mages Rouges que nous rencontrons, c’est pour ça que j’ai toujours des robes rouges dans mes affaires.
– C’est une drôle de coutume tout de même, commenta Kilynn en souriant.
– Ca me rappelle une légende cette histoire là, déclara Kyr. Bon, la légende était bien plus grandiose évidemment, les aventuriers ne tombaient pas dans des pièges, affrontaient encore plus de choses maléfiques, combattaient avec brio et tout. C’était une partie des Aventures de la Compagnie de la Licorne.
– Ah oui, je m’en souviens, renchérit sa sœur. Il y avait un barde qui était passé dans la région, il y a quelques temps, et qui racontait plein d’aventures de la grande Compagnie de la Licorne. C’est vrai que l’histoire que vous venez de raconter suivait le même genre de trame qu’une de leurs aventures.
– Stupéfiant, commenta la Centaure avec un sourire en coin. Mais bon, j’imagine que pas mal d’aventuriers ont vécu des histoires comme celle-ci, ce n’est donc pas très étonnant.
– En tous cas, reprit Kyr avec passion, les aventuriers de la Licorne sont vraiment impressionnants. J’aimerais bien devenir aussi puissant qu’eux.
– Il y a encore du boulot pour ça, déclara platement la ménestrelle. Mais je peux t’apprendre quelques trucs si tu veux. A tous les deux même.
– C’est vrai ? s’étonna le garçon. Vous feriez ça ?
– Oui, mais à une condition.
– Laquelle ? s’enquit-il avec ferveur.
– Que tous les deux arrêtiez de me vouvoyer, j’ai l’impression d’être vieille alors que je suis à peine adulte ! »

Les deux enfants ouvrirent des yeux ronds et regardèrent plus attentivement la Centaure. En effet, malgré ses écailles et sa musculature impressionnante, elle ne paraissait pas très âgée. Ce devait être pour cela qu’elle se comportait sans arrêt comme une gamine, songea Kyr. Quoiqu’il en soit, ils acceptèrent avec joie la condition de Drakëwynn pour pouvoir apprendre ce qu’elle pourrait leur enseigner. « Par contre, reprit-elle, nous attendrons que je vous ai un peu mieux équipés que ça et que j’ai pu voir ce dont vous êtes capables.
– D’accord ! s’exclamèrent-ils en chœur.
– Drakëwynn ? interpella Kilynn.
– Oui ?
– Où sont passés vos… euh… tes compagnons ?
– Nous sommes tous éparpillés aux quatre coins de Gaïa pour ce que j’en sais, expliqua la Centaure. Le druide dont je parlais dans l’histoire est mort depuis longtemps maintenant. A la place, nous avions récupéré un ensorceleur dont la principale préoccupation sont les oranges. Il doit être en train de se balader quelque part à distribuer des oranges, justement, ou à embêter des gens. Mon amie l’Elfe est en train de s’occuper de son bébé qu’elle a eu récemment, mon amie la barbare est aussi en voyage, comme l’ensorceleur et moi. Et le Samouraï s’occupe de son Clan, qui avait eu beaucoup de problèmes politico-religieux. On se retrouve de temps en temps. Il y a de grandes chances qu’un de ces jours nous repartions tous ensembles à l’aventure. »

C’est ce moment que choisit Emlyg pour sortir de son sac en baillant. Il s’étira longuement à la manière d’un chat et regarda autour de lui, visiblement satisfait de se retrouver au sec. Puis, comme Kilynn lui tendait la main, il alla s’installer au creux de ses jambes en tailleur, ce qui, avec la robe, lui faisait un nid tout ce qu’il y avait de plus confortable. « Et vous deux, reprit la Centaure, racontez-moi donc votre histoire !
– Nous avons rien vécu d’aussi extraordinaire tu sais, temporisa Kyr.
– Racontez quand même, les enjoignit-elle.
– Depuis que les armées démoniaques ont débarqué en Sylvanie, il y a eu beaucoup d’épidémies un peu partout et notre village n’a pas été épargné, expliqua le garçon. Nos parents en sont morts il y a presque deux ans. On a failli mourir de faim après ça, parce que le propriétaire de la ferme de papa a récupéré la maison et le terrain, du coup on avait plus rien.
– Devenus des orphelins dans des circonstances dramatiques, commenta Drakëwynn, vous êtes les héros parfaits pour une bonne histoire !
– Tu trouves ? s’étonna Kilynn.
– Tout à fait ! confirma la ménestrelle. Vous n’avez jamais remarqué que la plupart des héros ont un lourd passif derrière eux ? En général ils n’ont pas de parents, ou alors ceux-ci étaient des tortionnaires, ils ont subi les plus atroces privations et tout ce qui s’en suit… Les héros n’ont pas une vie heureuse, c’est pas intéressant sinon. Bref, continuez.
– Finalement, continua le frère, on est tombés sur Caer qui avait fait faillite peu de temps avant et il a bien voulu nous intégrer à son groupe de brigands. En échange de nourriture et d’un toit, on devait l’aider à détrousser des voyageurs. On a fait ça pendant quelques temps, jusqu’à ce qu’on vous… te rencontre.
– Tu nous as fichu une de ces trouilles d’ailleurs ! se remémora Kilynn.
– J’avoue avoir un peu exagéré avec mon chant de terreur, s’excusa une nouvelle fois Drakëwynn.
– Il n’y avait pas que ça en fait, avoua la jumelle.
– Ah bon ?
– En fait, expliqua Kyr, quand on t’a vue on a été très surpris car on s’attendait à voir un cheval, avec une cavalière.
– Or, vous êtes tombés nez à nez avec une Centaure.
– Oui, une Centaure armée jusqu’aux dents, pointues en plus les dents, et avec des griffes et des écailles. » renchérit-il.

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