Texto du matin : A propos des chansons traditionnelles que l’on chante/fait chanter aux enfants

Aujourd’hui je vais vous parler des chansons ou comptines de notre enfance. Vous vous souvenez tous probablement de « Il était un petit navire« . Voire, vous vous souvenez peut-être même que cette chanson traite du cannibalisme, car quand « les vivres vin-vin-vinrent à manquer ohé ohé on tira z’à à la courte paille pour savoir qui serait mangé ». Ohé ohé. D’ailleurs, le sort tomba sur le plus jeune qui, grâce à un superbe Deus ex machina, s’en sort de justesse. Mais tout de même, en cas de famine, il est bien sûr concevable de manger ses semblables.

Or, nous ne faisons pas chanter que des choses à potentiel gore aux enfants. Non. Nous leur faisons également chanter des choses plus ou moins sales. Pour ne point trop choquer, abordons ce petit passage de « Au Clair de la Lune » où Pierrot enjoint le chanteur d’aller chez la voisine, « je crois qu’elle y est, car dans sa cuisine on bat le briquet ». Alors en vrai, non, l’expression battre le briquet ne veut pas dire qu’on allume un feu. Du moins, pas un feu avec des flammes. Cette expression signifie tout simplement « faire des cochoncetés ». Et elle doit être bien bruyante pendant la besogne, puisque son voisin Pierrot l’entend. Et il doit vouloir du calme puisqu’il nous enjoint de la déranger. Bref. Ca casse un peu le côté romantique de la chanson. D’ailleurs, la version pour enfant s’arrête souvent au deuxième couplet. Si ça vous amuse, voici la version complète.

Et je ne sais pas si vous connaissez cette chanson : « Nous n’irons plus au bois, les lauriers sont coupés. » Quand j’étais petite, je me demandais bien pourquoi on irait plus dans la forêt après avoir coupé les lauriers. Ce que j’ignorais, c’est que cette chanson fait référence à un épisode historique. Un beau jour, le Roi Louis XIV trouvait que la construction de son château de Versailles n’avançait point assez vite à son royal goût. Et, pour cause, il y avait un gros regain de maladies vénériennes qui touchaient les ouvriers qui se trouvaient un peu accro aux maisons closes à cette période. Or, à l’époque, les bordels étaient signalés par des branches de lauriers accrochées aux portes ! Les voilà les lauriers (on en déduira alors facilement ce que signifie l’expression « aller au bois », n’est ce pas ?). Le Roi fit donc fermer ces vils établissements et, donc, couper les lauriers. Bien sûr, dans la chanson on comprend que les lauriers ne vont pas rester coupés très très longtemps.
(on attribue une anecdote équivalente à son ancêtre Louis IX, mais c’était plutôt dans une idée de moeurs plus saines plutôt que de constructions de châteaux pas assez rapides)

Ces chansons sont jolies et faciles à apprendre pour entraîner la mémoire des bambins innocents qui ne connaissent pas ce second niveau de lecture que l’on peut avoir. Mais après cela, vous ne les entendrez plus jamais de la même manière ! Huhu !
Je pourrai continuer ainsi, mais ce sera bien suffisant pour aujourd’hui.
A bientôt pour de nouvelles aventures !

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