Texto du matin : Résumé de l’histoire des noms de famille en France

Aujourd’hui, nous allons parler des origines des noms de famille chez nous. Alors déjà, il faut savoir que chez les nantis romain antiques, les gens possédaient trois noms : le prénom, le surnom et le nom du groupe familial. Chez les romains antiques ordinaires n’existaient que le prénom et le surnom. Cet usage s’est répandu dans tout l’Empire, notamment chez les gallo-romains.

Puis, il y eût les invasions barbaro-germaniques. Ils ne s’intéressaient pas aux surnoms, qui disparurent peu à peu dans notre contrée française (qui n’était pas encore la France à cette époque, d’ailleurs). Aux alentours du Xème siècle, les surnoms se mirent à réapparaître en même temps que croissait la population, car les gens avaient besoin de se différencier les uns des autres. Vers le XIIème siècle on commença à officialiser tout ça. Mais ce n’était pas encore toujours très clair : les gens pouvaient toujours facilement changer de nom au gré de leurs envies.

Louis XI décide de commencer à règlement ces noms devenus noms de famille. Cela se déroulait au XVème siècle. Il interdit de changer de nom, sauf autorisation royale. Plus tard, François Ier décide la tenue de registres d’état-civil dont la responsabilité incombera exclusivement au clergé et ce, jusqu’à la Révolution. Aux alentours de 1800, la création du livret de famille fixera définitivement l’orthographe des noms de famille.

Il existe plusieurs types de noms de famille.
Les noms issus de métiers : Mercier, Fournier, Bouvier…
Les noms issus de particularité physique : Petit, Roux, Brun…
Les noms issus de prénoms : Privat, Gervais, Germain…
Les noms issus d’une origine géographique : Dupont, France, Dubois…
Les noms issus de la nature : Merlette, Pigeon, Rose…
Et puis tout un tas d’autres pas toujours classables ou issus de sobriquets divers et variés.

Texto du matin : La Peste Noire

Je vais vous faire partager un sujet festif que j’ai envoyé à mes destinataires de mon texto du matin. C’était tellement festif que je l’ai envoyé en période de Noël !

Bien ! Alors à présent, abordons un sujet pile dans le ton de Noël : la Peste Noire. D’abord je vais vous parler de la maladie en elle-même, et ensuite je ferai un petit topo historique.

La peste est due à un vilain bacille, nommé de manière fort originale yersinia pestis, du nom de son découvreur monsieur Yersin (qui l’isola en 1894 suite à une pandémie de peste en Inde). Il s’agit donc d’une vilaine bactérie (qui existe en peluche) qui est transmise à l’homme par des puces infectées, par des rats malades principalement. Mais cette maladie peut aussi être véhiculée par d’autres rongeurs comme les jolis écureuils ou les mignons lapins par exemple, sans oublier leurs prédateurs. Elle peut également se transmettre par la morsure de ces charmants animaux contaminés. Miam !

Contemplez le regard de tueur de ce potentiel vecteur de la Peste !

Contemplez le regard de tueur de ce potentiel vecteur de la Peste !

La peste peut prendre trois formes : bubonique, septicémique ou pulmonaire, les deux dernières étant des variantes de la première. La forme bubonique est la « classique » lorsque l’on est mordu par une vilaine puce infectée (qui, en fait, vomit littéralement son infection dans la morsure parce qu’elle est malade aussi) et produit des bubons plus ou moins purulents sur les zones à repli du corps (comme l’aine par exemple). La septicémique est une forme virulente de la bubonique et, si j’ai bien compris, avec la forme septicémique on a peu de chance de survie, car elle est fulgurante. La forme pulmonaire, enfin, est une infection directe par un rongeur ou un humain contaminé. Celle là attaque directement les poumons et on meurt en les crachant par petits bouts (là vi, j’exagère, mais pas tant que ça). Après analyses génétiques, ce vilain bacille serait originaire d’un coin de la Chine.

Maintenant, c’est parti pour son impact sur l’histoire humaine ! (je vous imagine en train de vous réjouir en criant « youpiii ! »)

Alors en fait, avant l’épisode de la Peste Noire qui décima plus de la moitié de la population européenne, il y eut un « petit » épisode de peste bubonique au Vième siècle. On la nomma la peste justinienne, du nom de l’empereur romain qui régnait sur l’Empire Byzantin à l’époque, tout simplement parce qu’elle débuta à Constantinople. Cet épisode frappa surtout le bassin méditerranéen et, en France, surtout le long du Rhône, de Marseille à Lyon. L’épidémie est revenue toutes les décennies environ, puis finit par disparaître.

Puisqu'il était un homme de pouvoir, la Peste était probablement de sa faute.

Puisque l’Empereur Justinien était un homme de pouvoir, la Peste était probablement de sa faute.

Venons en à la grosse épidémie de peste noire. Pour replacer les choses dans leur contexte, il faut savoir qu’en Europe la population n’était pas très vaillante à ce moment là. En effet, ils étaient dans une période de refroidissement climatique et la guerre de 100 ans avait débuté. Ces choses amènent déjà leurs propres lots de famines et d’épidémies. Oh qu’il a du être content d’arriver là le yersinia pestis ! Des gens faibles et non immunisés contre lui, quel joli cadeau !

Cet épisode commença quand les Tatars (des gens aux mœurs subtiles, un peu comme les Mongols) assiégèrent Caffa, un comptoir génois (de Gênes en Italie) qui se trouvait au bord de la Mer Noire (Caffa, pas Gênes, suivez un peu). Eux-mêmes atteints par la peste qu’ils avaient ramenée d’Asie, les Tatars jouèrent à catapulter des cadavres infectés dans la cité. Du coup, lorsque le siège se termina et que les navires génois purent repartir, ceux-ci essaimèrent la peste un peu partout en Méditerranée.

A partir de là, ce fut un peu l’Apocalypse. Des gens mourraient partout, les villes se vidèrent de leur population, et on tua des lépreux et des juifs parce qu’on disait que la colère Divine s’abattait sur le bon peuple à cause d’eux, jusqu’à ce que le Pape de l’époque interdise audit bon peuple ce genre d’idioties. Mais il faut comprendre ces gens apeurés : les médecins n’étaient d’aucun secours, personne ne savait d’où cette affreuse maladie provenait et la mort était douloureuse. Ca a de quoi traumatiser.

Comme on pensait que la Peste se transmettait par l'air vicié, les médecins portaient souvent ces masques amusants, avec des herbes dans le looong nez afin de filtrer le mal et de ne pas tomber malade.

Comme on pensait que la Peste se transmettait par l’air vicié, les médecins portaient souvent ces masques amusants, avec des herbes dans le looong nez afin de filtrer le mal et de ne pas tomber malade.

Lorsque l’épisode se termina, une fois que la plupart des gens étaient morts ou immunisés, l’Europe avait perdu la moitié de sa population. Comme ce fut le cas pour la peste justinienne, l’épidémie revint de manière épisodique de temps à autre jusqu’au XVIIIème siècle en France, mais plus jamais elle ne se montra aussi meurtrière. Le bon côté, c’est que grâce à la Peste Noire, on a mis en place le système de quarantaine et aussi le cordon sanitaire. C’est d’ailleurs grâce à ce dernier que les épidémies furent progressivement entérinées en Europe.

Aujourd’hui, la peste est une maladie réémergente. Elle réapparaît en Afrique et en Asie.

Texto du matin : une petite histoire du chocolat

A propos du chocolat, l’on suppose que les Mayas (ou peut-être même les Olmèques) furent les premiers à cultiver le cacao. Outre ses vertus religieuses (car il était consommé à titre de boisson divine, mélangé à de la vanille et moult épices), les fèves de cacao servaient de monnaie d’échange et même à payer les impôts. Pour ma part, ça m’évoque les Oompa-Loompas, mais bref, passons.

La culture du cacao s’est vite répandue jusque chez les Aztèques, qui considéraient que c’était au dieu Quetzalcoatl (dieu serpent à plumes) que l’on devait le cacaoyer. Ce peuple pensait également que Quetzalcoatl (essayez de le dire en boucle très vite, vous rirez moins) était parti vers l’est sur un grand navire et qu’il reviendrait dans la période où Cortès mit le pied chez eux. Quel chance de cocu pour ce fier espagnol qui ne pouvait surveiller les agissements de sa femme ! Il fut fort bien accueilli et les Aztèques lui firent boire le chocolat sacré. Cortès ramena donc des fèves de cacao au Royaume d’Espagne où elles eurent beaucoup de succès, avant de se répandre dans le reste de l’Europe.

En France, Louis XIV qui régnait à ce moment là n’accorda le privilège de fabriquer le chocolat qu’à une seule personne. Cette personne, à qui la bonne fortune souriait de toutes ses dents, se nommait David Chaillou et était premier valet de chambre du Comte Soisson. Mais qu’un seul fabricant dans un pays de la Renaissance ne produit que trop peu de cet amer nectar des dieux aztèques. Du coup, à cette période, se mit en place une filière illégale fournisseuse en fèves de cacao.

Cette filière était due à une communauté juive, installée à ce moment là au Pays Basque après avoir été chassée du Portugal et d’Espagne. Ils armaient des navires corsaires afin de piller les galions espagnols transporteurs de cacao (pauvre galions espagnols, pillés de toutes parts par des corsaires et pirates… C’est ça d’être trop riche). Pour ne pas éveiller trop de soupçons (les histoires de corsaires étaient des secrets de polichinelle), ils avaient également des filières d’approvisionnement légales passant par le Vénézuela et Amsterdam. Originellement, ils approvisionnaient juste les chanoines de Bayonne… (Tout ça pour ça) Bien sûr, puisque l’autorisation unique de fabriquer et vendre du chocolat durait 29 ans, j’imagine qu’ensuite cela s’est vite répandu.

En tous cas, maintenant nous en avons moult !

Quetzalcoatl