NaNoWriMo 2015 : Kit et Rielle Jour 14

Ils pénétrèrent dans une pièce nue, éclairée d’une lumière jaune artificielle. Une fois qu’ils furent tous entrés, emmenant leurs chevaux avec eux, la porte se referma automatiquement. Lorsque le claquement final retentit, Kit ressentit un frisson. Une autre porte leur faisait face. Mais elle était fermée et il n’y avait que les trois hommes et leurs trois montures à l’intérieur.
« Et maintenant, on fait quoi ? » s’enquit le garçon qui se sentait un peu confiné dans cette pièce avec le présence envahissante des gros animaux. De plus, malgré son attitude débonnaire, il avait l’impression que Jack était un peu tendu. Rielle aurait été fière qu’il ait été capable de remarquer ce fait. D’habitude, il ne faisait attention à rien et c’était sa soeur qui, en discrète observatrice sur son épaule, se chargeait de noter ce genre de choses. En revanche, il ne savait toujours pas quoi faire de ce type d’information. Rielle avait essayé de lui expliquer à maintes reprises, mais il trouvait toujours cela trop compliqué, alors que pour elle cela semblait couler de source.
La porte en face de celle par laquelle ils étaient entrés s’ouvrit soudain, avec un son de bouteille de soda que l’on ouvre. Une femme se tenait dans l’encadrement de ladite porte, fermement campée sur ses pieds. Soutenant le long canon de sa main gauche et l’index de la main droite près de la gâchette, elle mettait le rancher en joue de son oeil valide, qui leur lançait un regard dur. L’autre était dissimulé par un cache oeil. Kit leva les mains, terrorisé, et constata que Bran avait fait de même. « Qu’est ce que tu mijotes, cette fois, Jack ? s’enquit la femme dont la voix ne chantait plus.
– Mais rien voyons, se défendit le rancher. Je suis à la retraite, tu sais bien. Je ne fais plus de coups tordus, ni même quoique ce soit d’un peu répréhensible.
– Ha ! Lâcha sa suspicieuse interlocutrice. Et tu penses que je vais croire ça aussi facilement ? J’ai grandi, au cas où tu ne l’aies pas remarqué. Je ne suis plus la jeune naïve que tu as rencontrée.
– Tu n’es plus si jeune, ironisa Peddler à la grande inquiétude de Kit qui se demandait pourquoi il la provoquait ainsi.
– Haha ! C’est bien ce que je dis. » Appuya la femme en le gardant en joue d’un air déterminé.
Le garçon la regarda plus attentivement. Ses cheveux bruns, retenus en demi queue de cheval par un long foulard coloré dont les pans coulaient sur ses épaules, n’avaient pas la moindre trace de blanc ou de gris. De ce qu’il pouvait estimer, elle était certainement plus âgée que Bran. Mais beaucoup plus jeune que Jack, cela ne faisait aucun doute. Ses bras nus ne trahissaient aucun signe de vieillesse et son corps paraissait en grande santé à travers ses vêtements qui moulaient un peu ses formes. « Voyons, Eglantine, ronronna Jack dans une tentative pour l’amadouer. Tu fais peur aux enfants. Ce n’est pas très très correct, tu ne trouves pas ? » L’interpellée parut alors seulement les remarquer. « Ils sont un peu impressionnables, surtout le plus jeune, continua Peddler. Tu devrais baisser ton arme, qu’ils aient au moins l’impression que nous discutons de manière civilisée. » La femme au foulard bariolé eût l’air d’hésiter, puis suivit le conseil et cessa de les menacer. Kit ne put s’empêcher de pousser un soupir de soulagement, même si cela confirmait l’assertion du rancher comme quoi il était impressionnable. Ce qui le vexait un peu. Eglantine fit nonchalamment pivoter son arme de sa main droite, de manière à ce que le canon repose sur son épaule, pointant vers l’arrière. Puis elle s’approcha d’eux, les jaugeant de son oeil unique.
« Mais tu es le jeune qui gagne toutes les compétitions acrobatiques ! s’exclama-t elle en inspectant Bran.
– Oui, confirma modestement ce dernier.
– C’est merveilleux ! se réjouit elle en le serrant contre elle de son bras libre. Je suis une grande fan de ce que tu fais, mais je n’ai jamais pu accéder jusqu’à toi pour discuter. Tu as une sacrée bande d’admirateurs !
– Euh, oui, c’est vrai qu’ils sont un peu envahissants, confirma Bran surpris de la soudaine effusion.
– Je pourrai avoir un autographe ? Supplia presque Eglantine.
– Oui, oui, bien sûr… » Le jeune paraissait complètement désarçonné. Kit, quant à lui, était rassuré en voyant la nouvelle attitude de la femme qui les menaçait précédemment avec une arme. Elle ne semblait plus vouloir les tuer et cela lui suffisait. De plus, il avait l’air de beaucoup aimer Bran et, pour le garçon, c’était un signe qu’elle devait être quelqu’un de bien. Au moins quelque part au fond d’elle.
Elle se tourna alors vers lui. « Tu n’es pas bien grand, toi, lui dit elle malgré qu’il fasse sa taille.
– Il est plus grand que tu l’étais quand je t’ai connue, mentionna Jack qui devait certainement trouver que cela faisait trop longtemps qu’il n’avait pas participé à la conversation.
– Ne me rappelle pas ce moment honni, lui lança-t elle sèchement en le pointant momentanément du canon de son arme avant de le replacer sur son épaule. Quoiqu’il en soit, je n’ai rien contre les petits. Bien. Pourquoi êtes vous ici ? » Bran et Kit s’entre regardèrent. Le plus grand décida de se placer en porte parole et toussota pour s’éclaircir la gorge.
« Nous avons besoin d’aide pour…
– Attend, le coupa soudainement Eglantine. Avant, allons nous installer dans un endroit plus propice à la discussion.
– Euh, d’accord, acquiesça Bran.
– Khouaf ! » Appela-t elle en l’ignorant. Une créature bondissante qui lui arrivait presque à l’épaule fit timidement son apparition par l’embrasure de la porte qui menait vers la suite du repaire. Vêtue d’une combinaison bleue tâchée de graisse et de cambouis, la créature était sans conteste reptilienne, avec toutes ces écailles qui recouvraient son corps et allaient du brun au cuivré. Une longue queue jaillissait de son bleu de travail et ses doigts, bien qu’articulés avec des pouces opposables, étaient griffus. Le – ou la – dénommé Khouaf tenaient ses bras un peu replié devant lui. En revanche, la créature ne portait rien en guise de chaussures. Ses pattes – on ne pouvait clairement pas appeler cela des pieds selon Kit – ressemblaient à des pattes d’émeu avec des griffes plus imposantes. Les chevaux bronchèrent un peu en le sentant arriver, mais Jack les calma d’un mot, avant de déclarer :
« Tiens donc, tu as des petits nouveaux ! Où l’as tu trouvé, celui là ?
– Sur une planète, ironisa Eglantine.
– Bien bien, capitula le rancher. Garde donc tes secrets. Tant que ça ne mange pas mes chevaux, ça ne me dérange pas. » Ajouta-t il en lançant un regard d’avertissement à l’étrange créature reptilienne. Khouaf lui adressa un genre de sourire, du moins est ce ainsi que Kit l’interpréta, en entrouvrant légèrement une gueule généreusement garnie de crocs pointus. Il s’approcha des garçons de son étrange démarche et leur tendit une patte avant en penchant la tête sur le côté, en poussant un étrange bruit de gorge interrogatif. Après un instant d’incompréhension, Bran tendit ses rênes à la créature en bleu de travail et Kit l’imita. Puis, tenant les deux chevaux d’une patte, Khouaf s’approcha ensuite de Jack et tendit son autre patte. Peddler hésita. « Et bien alors, Jack ? Se moqua Eglantine. Tu ne me fais pas confiance ? » Sur un grognement incertain, le rancher tendit à son tour les rênes de sa monture à la créature, qui s’en empara avec précaution et poussa un son d’un air satisfait. « Suivez moi ! Les enjoignit joyeusement la maîtresse des lieux. Même toi, Jack. » Ajouta-t elle d’un ton plus froid. Tous lui emboîtèrent le pas. Peddler fit quelques recommandations à Khouaf avant de les suivre. La créature se contenta de pencher la tête sur le côté et de le fixer d’un air indéchiffrable.
Elle leur fit emprunter un couloir, aussi nu et aseptisé que la pièce où ils étaient, puis un autre, avant d’ouvrir une nouvelle porte qui s’ouvrit sur un ton aussi chuintant que la précédente. Kit écarquilla les yeux. Eglantine les invitait dans un salon spacieux et plutôt richement décoré. Alors que dans les couloirs, le sol était en béton, là il était parqueté et recouvert en plusieurs endroits de tapis moelleux. Un canapé et plusieurs fauteuils bordeaux occupaient la pièce, entre autres meubles. Le moderne côtoyait le – parfois très – ancien. Une immense baie vitrée donnait sur un paysage au bord d’une mer démontée. Kit se demanda brièvement s’ils étaient sur un bateau, avant de réaliser qu’il s’agissait d’un faux paysage. Le canyon ne se trouvait pas au bord de la mer. La femme le changea d’ailleurs pour un champ de blé ensoleillé, après avoir déposé son espèce de fusil dans un râtelier à l’ancienne où se trouvaient d’autres armes de tous acabits et même des objets qui ne ressemblaient pas à des armes, laissant le garçon perplexe.
« Installez vous, les invita-t elle. Ici, nous serons plus confortablement installés pour discuter de ce qui vous amène.
– C’est sympa, chez toi, commenta Jack.
– Je trouve aussi, acquiesça fièrement Eglantine avant de l’avertir plus sèchement : ne salis pas tout avec tes vilaines bottes pleines de purin.
– Voyons, je suis mieux éduqué que ça, la gourmanda le rancher en s’installant délicatement sur le canapé bordeaux avec un regard appuyé. Et mes bottes ne sont ni vilaines, ni pleines de purin. Du moins, pas trop.
– Hmpf, grommela leur hôtesse alors que Kit s’asseyait sur le canapé à côté de Jack et que Bran s’accaparait un fauteuil. Bon, alors, tu avais commencé à me dire ce qui vous amenait ici, reprit elle d’un ton plus charmant à l’intention du jeune homme.
– Oh, oui. En fait, Jack a dit que vous pourriez nous aider…
– Tu peux me tutoyer, l’informa Eglantine en se laissant tomber dans un autre fauteil.
– Oh, euh, d’accord, balbutia Bran pris de court. Donc, Jack a dit que tu pourrais nous aider. La soeur de Kit s’est faite enlever et il parait que tu serais capable de nous mener jusqu’à elle.
– Ca, je ne sais pas, avoua leur hôtesse. Je ne connais pas la soeur de ce garçon, alors comment est ce que je pourrais la retrouver ?
– Parce qu’elle a été enlevée par tes amis les uniformes gris, intervint le rancher.
– Oh. » La mine d’Eglantine se fit pensive. « Mais comment ça se fait qu’ils soient venus jusqu’ici, vous le savez ?
– Oui, affirma Kit avant que qui que ce soit ait eu le temps de répondre. Ils cherchaient ma soeur depuis longtemps, et ils ont fini par l’attraper ce matin… Enfin… Hier je suppose. » Il venait de réaliser qu’il était certainement très tard puisqu’ils étaient arrivés alors que la nuit était bien avancée. Il sentit soudain très las et très fatigué.
« D’où connais tu ces gens ? lui demanda Eglantine.
– Je ne les connais pas, avoua le garçon. Je crois qu’ils travaillent avec la mère de Rielle.
– Rielle ?
– Oui, c’est le nom de ma soeur, expliqua Kit.
– Oh, d’accord. Vous avez donc le même papa ?
– Non plus. En fait, ce n’est pas vraiment ma vraie soeur, avoua le garçon. C’est juste qu’elle et moi avons décidé que nous étions frère et soeur, c’est tout. Et on vivait chez ma mère.
– Cette histoire est très claire, pouffa Eglantine. Continue.
– Bon, il faut peut être que je reprenne du début, supposa Kit.
– Je pense que ça m’aidera à comprendre, approuva la femme au cache oeil. Parce que ton histoire m’intrigue. » Kit acquiesça et inspira profondément avant de commencer :
« En fait, c’est le père de Rielle qui l’a amenée ici pour la cacher de sa mère.
– Encore une histoire de famille compliquée, commenta Eglantine.
– Oui. Il l’a amenée il y a longtemps ! J’étais tout petit à l’époque ; j’avais huit ans. Et il m’a dit que je devais la protéger. Mais je n’ai pas réussi à la sauver des gens en uniforme. Je pense que Ed va m’en vouloir quand il reviendra nous voir…
– Ed ? s’enquit leur hôtesse en levant son sourcil. Son père, je suppose ?
– Oui, confirma le garçon. Il s’appelle Edward Hammerson et c’est son père. »
Eglantine et Jack lui jetèrent des regards interdits. Bouche bée, ils semblaient aussi estomaqués l’un que l’autre. Intrigué, Bran prit la parole : « Vous le connaissez ?
– Bien sûr qu’on le connait ! Répondit le rancher. Tous ceux qui ont un peu bourlingué connaissent LE Edward Hammerson, le géant blond.
– Tout le monde le connait, corrigea la femme au cache oeil qui estimait la précision primordiale. Il fait partie des plus célèbres des fripouilles interstellaires !
– Ah bon ? s’étonna Kit les yeux ronds. Je ne savais pas, moi. Il ne me l’a jamais dit.
– Il n’allait pas te le dire voyons, lui dit gentiment Peddler.
– Pourquoi ?
– Parce qu’il ne devait pas avoir envie que sa notoriété le suive ici, lui expliqua le rancher. Il voulait être tranquille. Ici, personne ne connait le nom de Edward Hammerson, ni ne sait à quoi il est associé et cela lui convient parfaitement, je pense.
– Ah, émit l’adolescent qui n’était pas très sûr de comprendre.
– Et donc, intervint Eglantine, tu es ami avec sa fille ?
– Oui, confirma de nouveau Kit.
– Je ne savais même pas qu’il avait une fille, s’enthousiasma leur hôtesse. C’est génial !
– Pourquoi ? demanda le garçon.
– Parce que maintenant, je sais quelque chose que personne ne sait, se réjouit Eglantine. Je ne savais pas que Ed avait des déboires avec les uniformes gris par contre.
– Moi non plus, précisa Jack. Mais c’est peut être normal, je ne suis plus dans le circuit depuis bien longtemps.
– C’est sûr, l’envoya balader la jeune femme. Tu es vieux et tu n’es plus dans la course, alors arrête d’interrompre ce petit !
– Je te trouve devenue bien insolente, se plaignit le rancher.
– C’est parce que tu t’es affaibli, lui dit dédaigneusement Eglantine. Tu n’arrives plus à encaisser de simples mots.
– C’est ce qui fait le plus mal, protesta Peddler.
– Pfeuh ! lâcha la femme borgne avant de se désintéresser de lui. C’est fabuleux que tu sois ami avec la fille de Hammerson, vraiment, je n’en reviens pas.
– Par contre, intervint de nouveau Jack en ignorant un coup d’oeil assassin d’Eglantine, il va être plutôt furieux lorsqu’il apprendra que sa fille a été enlevée.
– Par les personnes même à qui il voulait la cacher, précisa pensivement leur hôtesse.
– C’est pour ça qu’il faut aller la sauver ! » Pointa Kit qui sentait la conversation s’éloigner du problème principal. Bran l’approuva d’un hochement de tête.
« Il a raison, appuya le jeune homme. Et là nous perdons un temps précieux… Euh, Eglantine, c’est ça ? Est ce que vous… Hem… Est ce que tu pourrais nous aider ?
– Mmmh. » Cette dernière se rassit au fond de son fauteuil, croisa les jambes et joignit les mains devant sa bouche en signe de réflexion. « Mmmh, émit elle de nouveau sur le ton de celle qui a encore besoin de réfléchir pour prendre une décision aussi grave. Oh ! Je ne vous ai même pas proposé à boire, quelle terrible hôtesse je fais ! Attendez un instant. » Elle se leva comme une fusée, disparut dans la pièce d’à côté et revint avec tout un assortiment de bouteilles diverses et hautement variées. Elle les disposa en une véritable forêt de verre coloré sur la table basse qui trônait entre le canapé et les fauteuils. Tandis qu’elle revenait d’un deuxième voyage avec quatre verres qu’elle distribua à tous, elle les invita à se servir.
« Prenez ce que vous voulez et comme vous voulez. » Elle même se servit une rasade d’un liquide ambré, dans la bouteille duquel flottaient diverses choses non identifiées. Pendant que les trois hommes hésitaient en vue du choix phénoménal qui leur était proposé, elle but son verre cul sec et se servit de nouveau. « Quelle histoire ! S’exclama-t elle enfin. Bon, laissez moi récapituler. En gros, vous avez besoin de moi pour retrouver les tuniques grises et leur enlever la fille de Hammerson, c’est bien ça ?
– Oui, répondirent les deux garçons.
– Et la mère de cette petite ferait elle même partie de ces uniformes gris, c’est bien cela ?
– Oui, confirmèrent une nouvelle fois Bran et Kit.
– Je me demande comment Hammerson a bien pu en venir à faire un bébé à une femme pareille, commenta-t elle. Ca me dépasse. Il ne vous en a pas plus parlé ? » Les deux garçons secouèrent négativement la tête. Bran, surtout, qui n’avait même jamais parlé avec Ed.
« Le problème de ces gris là, exposa-t elle ensuite, c’est qu’ils ont plusieurs laboratoires flottants un peu partout et qui se déplacent. Ils ont, bien entendu, aussi des équipements sur diverses planètes. Mais si ils détiennent quelqu’un de si important pour quelqu’un de la carrure d’Hammerson… Si j’étais eux je la baladerais dans l’espace ; c’est bien plus facile pour dissimuler les traces.
– C’est certainement ce que je ferais aussi, commenta Jack qui paraissait ne pas réussir à se retenir de mettre sans arrêt son grain de sel dans la conversation.
– Mais, du coup, continua Eglantine en ignorant la remarque de Peddler, ça va aussi être difficile pour moi de les pister… J’y pense : vous avez prévenu Hammerson que sa fille a été enlevée ?
– Non, répondit Kit. Je n’ai aucun moyen de le contacter.
– Mmmh. De toutes façons, je ne suis pas certaine que même lui arriverait à les retrouver…
– Ca veut dire que tu ne peux pas nous aider ? s’inquiéta le garçon dont la déception voilait la voix.
– Ce n’est pas ce que j’ai dit ! S’exclama joyeusement Eglantine. Si il y a bien quelqu’un, dans cet Univers, qui peut chasser les uniformes gris, c’est moi ! Sans vouloir me vanter, bien sûr.
– C’est vrai ? S’illumina Kit en même temps qu’un sourire naissait sur le visage de Bran qui se montrait particulièrement silencieux.
– Vrai de vrai, lui assura la femme au cache oeil en se servant une nouvelle rasade de boisson. Votre demande à ton ami et toi m’intéresse. Je ne sais pas encore ce que je pourrai gagner de palpable en vous aidant, mais la simple idée de mettre des bâtons dans les roues des gris me suffit comme accompte.
– Génial ! S’écria le garçon en sautant du canapé.
– En revanche, j’ai tout de même quelque chose à vous demander en échange, nuança Eglantine d’un ton grave son oeil unique jetant un éclair.
– Quoi donc ? S’enquit Bran d’une voix tendue par l’inquiétude.
– La prochaine fois que vous croiserez Hammerson, je veux être là. Et obtenir un autographe. »
Les garçons éclatèrent de rire. Ils rirent de soulagement, surtout, mais aussi du décalage des préoccupations de cette étrange femme qui arborait un foulard bariolé et un cache oeil. Kit n’arrêtait pas de se demander pourquoi elle portait un cache oeil d’ailleurs. Cela le fascinait et il avait du mal à s’empêcher de le regarder fixement. Il craignait qu’elle ne lui demande d’un coup ce qu’il avait à regarder comme ça, parce qu’il serait obligé de lui répondre qu’il fixait son cache oeil, et cela la vexerait peut être. Or il n’avait pas du tout envie de froisser la personne qui avait accepté de les aider à retrouver Rielle.
« Et comment comptez v… comptes tu qu’on se rende dans l’espace ? s’enquit Bran.
– Et bien, j’ai un vaisseau, bien sûr, balaya Eglantine comme si c’était évident.
– Waaa ! S’exclama Kit. Tu as un vaisseau à toi et tout ?
– Bien sûr, acquiesça leur hôtesse avec un grand sourire. Et c’est le plus chouette vaisseau de tout l’Univers, je vous le garantis !
– Et il est où ? Continua le garçon dont la curiosité d’avait désormais plus de bornes. Au spatioport de Bourgétoile ?
– Oh, non, bien sûr que non. Quelle drôle d’idée ! Il est là, dans mon repaire, avec moi.
– Waaa ! S’exclama une nouvelle fois Kit qui avait du mal à varier ses exclamations. Est ce que je pourrai le piloter ?
– Non.
– Est ce que je pourrai toucher des boutons ?
– Non.
– Est ce que je pourrai au moins toucher un levier ?
– Non.
– Est ce que je pourrai sortir dans l’espace en combinaison ?
– Non.
– Est ce que je pourrai te regarder piloter ?
– Peut être.
– Youpiii ! » Kit se mit à bondir de joie de partout dans le salon d’Eglantine, qui le fixait d’un air perplexe. Elle ne paraissait pas avoir l’habitude de rencontrer des personnes aussi excentriques qu’elle et se montrait un peu décontenancée.

3452 mots + les 60 petits mots d’hier ^^

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