Il savait bien que Kit avait suggéré de rejoindre Eglantine juste pour la regarder piloter. Le garçon s’était senti bridé lorsque c’étaient les deux pilotes en gris qui étaient aux commandes. Il n’avait pas pu les abreuver de questions et, même, il n’avait pas eu le droit de parler du tout. Heureusement qu’il y avait eu l’intermède où Rielle avait superposé son esprit au sien. Bran déplorait que les deux hommes en gris aient assisté à cet échange. Maintenant que l’équipage d’Eglantine les avaient laissés sur le Complexe de Recherches, ils allaient certainement faire part à la mère de Rielle de cette histoire. Cela signifiait que Kit allait dorénavant être aussi recherché que sa soeur. Dans l’état actuel des choses, rien ne garantissait qu’il allait pouvoir faire partie de l’Ecole Planétaire de Pilotage dont il rêvait depuis tout petit.
En arrivant dans la cabine de pilotage, ils constatèrent que la capitaine se trouvait déjà à son poste, prête à décoller. Khouaf lui servait de copilote. Mais la porte n’était toujours pas ouverte, malgré les demandes répétées d’Eglantine. Le poste de contrôle avait du être déserté. Aucune réponse n’émanait d’eux. La femme au cache oeil se tourna vers eux, alors qu’une nouvelle secousse ébranlait la structure. « Nous avons un gros problème, leur confirma-t elle. J’ai l’impression que tout le complexe est en train de se désagréger, avec nous à l’intérieur. Il n’y a personne pour nous ouvrir les portes. L’un d’entre nous va devoir se porter volontaire pour aller dans le centre de contrôle et nous ouvrir. Malheureusement, celui là devra rester sur place. » Un silence de mort s’abattit sur la cabine. La capitaine appela les autres membres de son équipage qui étaient venus sur place. Renacleriblob eut du mal à entrer à cause de sa prise de volume. Kit contempla, fasciné, les multiples objets qui flottaient dans le corps en gelée translucide de l’être jaunâtre. Sur son esquisse de tête il arborait, de plus, un étrange bonnet orange à pompon sur le dessus, avec deux lanières de laine tressées qui pendaient des deux côté de sa figure inexistante. En le voyant, Khouaf s’avança sur lui et lui arracha le bonnet, le plaçant sur sa propre tête. Renacleriblob eut l’air de pencher la sienne, comme si il était déçu. Ou triste. Ou quelque chose d’autre de ce genre. C’était difficile à dire.
Lorsqu’Eglantine eut répété son information, Bran et Kit furent stupéfaits de constater que tout l’équipage se porta volontaire pour cette mission presque suicide. D’après les rumeurs, le Complexe de Recherche d’Ayla Kree Lai ne crachait pas sur les cobayes humains ou autres pensants. Du coup, ce qu’il risquait d’arriver à celui qui resterait derrière n’était pas pour faire rêver. « Nous allons devoir tirer au sort, annonça alors la capitaine. Pour savoir qui sera mangé. » Elle lâcha un rire bref et sans joie. « Nous allons le faire à l’ancienne : tirer à la courte paille. » Eglantine fouilla dans ses poches et en sortit un assortiment de vis et de clous, un anneau doré, un mouchoir en tissu, divers tickets froissés et autre cochonneries. « Tiens, je ne sais pas ce que ça faisait dans mes poches, mais admettons. Ca fera tout à fait l’affaire. » Elle leur présenta ses vis et clous, pointes cachées par ses doigts. « Choisissez bien. » Leur déclara-t elle gravement.
Une secousse fit trembler le sol sous le vaisseau de livraison. Elle était tellement puissante que tous, à l’intérieur, tombèrent par terre. Sur l’aire d’atterrissage, les lumières s’éteignirent, laissant place à la lumière rouge clignotante de secours. L’alarme continuait de hurler. Une grosse voix jaillissant des hauts parleurs couvrit le cri de l’alarme. « Mesdames et messieurs, veuillez nous excuser pour les perturbations que vous subissez actuellement. Elles ne sont pas indépendantes de notre volonté, bien au contraire, mais nous vous présentons nos excuses tout de même. » Informa poliment, mais avec une pointe de moquerie, une voix masculine. « Vous ne devez vous en prendre qu’à votre directrice, continua plaisamment l’homme. Oh, oui, ne vous inquiétez pas si vous ne pouvez pas communiquer entre vous. J’ai du faire brouiller vos communications et pirater votre système pour pouvoir vous parler. Je trouvais ça beaucoup plus agréable, ça m’évitera d’être interrompu. » L’équipage d’Eglantine et les garçons se relevèrent, un peu étourdis, tandis que le sol continuait d’être agité de soubresauts à des moments aléatoires. « Ayla ! Rugit brusquement la voix masculine du haut parleur. Je t’avais prévenue de ce qu’il te pendait au nez si tu recommençais. J’ai bien entamé ton laboratoire chéri, mais ce ne sont que des dégâts superficiels pour le moment. Si tu me rends ma fille, je cesserai et tu pourras tout faire reconstruire. Dans le cas contraire, je me charge de dépiauter personnellement tout ton complexe de recherches. Bien évidemment, si quelqu’un d’autre qu’Ayla Kree Lai se montre prêt à me rendre ma fille, cela fonctionne également. »
Kit haletait. « Ed, lança-t il. C’est Ed ! J’en suis sûr !
– Ed ? S’étonna Eglantine. Tu parles de Edward Hammerson ?
– Oui oui, confirma l’adolescent. Il faut qu’on le prévienne que Rielle est avec nous en sécurité, et il pourra peut être nous faire sortir !
– Ca me parait une excellente idée. » La capitaine se jeta sur son tableau de bord pour tenter d’entrer en communication avec le géant blond. Les secousses s’arrêtèrent. Hammerson devait attendre des réponses qui lui amèneraient des nouvelles de sa fille avant de recommencer à pilonner le laboratoire qui flottait dans l’espace. En ouvrant les canaux de communication, une voix féminine l’informa : « Bonjour, vous êtes bien dans le système de communication avec la flotte de monsieur Edward Hammerson. Vous ne pouvez communiquer qu’avec nous pour le moment. Toutes les autres lignes sont coupées par nos soins. Si vous souhaitez vous plaindre de la situation actuelle dans laquelle vous vous trouvez à cause de lui, tapez sur la touche un de votre pavé numérique. Si vous souhaitez lui indiquer où se trouve sa fille Rielle, tapez deux. Si vous… » La voix s’interrompit au moment où Eglantine s’échina sur la touche deux. « Nous faisons suivre votre appel, lui précisa la voix féminine. Merci de patienter un instant. » Ce qu’ils firent, pleins d’expectative.
« Allô ? Rugit le géant blond dans les hauts parleurs du vaisseau de livraison tandis que son visage s’affichait sur l’écran de communication.
– Edward Hammerson ! Se réjouit Eglantine. Je suis ravie de rencontrer une légende telle que toi !
– Papa !
– Ed ! » Rielle et Kit interrompirent la femme au cache oeil pour se placer bien en vue, devant l’écran de communication. Un immense sourire s’afficha sur le visage du géant blond. « Ed, regarde, nous avons retrouvé Rielle !
– Je vois ça, pouffa Hammerson. J’aurais du me douter que tu ne serais pas très loin, petit. » Le regard du géant blond se tourna de nouveau vers Eglantine. « Je te connais, toi. Tu es le poulain de ce vieux Jack Peddler ! La fille avec un prénom de fleur, là.
– Eglantine, précisa cette dernière d’une voix un peu plus froide depuis la mention de Jack Peddler.
– Oui, voilà, Eglantine, c’était bien ça qu’il m’avait dit. Bien ! Où est ce que vous vous trouvez ?
– Nous sommes sur l’aire de décollage du bloc C, indiqua la capitaine de l’Otter Space. Mais il n’y a personne pour nous ouvrir la porte.
– N’en dit pas plus, balaya Hammerson. J’envoie quelqu’un vous ouvrir la voie. Préparez vous au décollage et accrochez vous ! »
L’écran devint noir. Il avait coupé la communication. Eglantine et Khouaf se mirent à préparer rapidement le vaisseau au décollage dans la cabine de pilotage, tandis que le reste de l’équipage s’égaillait dans tout le vaisseau pour faire de même. « Ca y est, déclara Kit à l’attention de sa soeur. Nous partons. » Il lui adressa un sourire éblouissant. En réponse, elle frotta sa tête contre sa mâchoire et enroula sa queue à nageoire dorée autour du cou pour affermir sa prise. Elle comptait bien ne plus jamais le lâcher. Ces moments toute seule avaient été parmi les plus horribles de toute sa jeune vie. Pendant quelques minutes, qui leur parurent une éternité, rien ne bougea autre que la lumière rouge qui clignotait en tant qu’alarme sur l’aire de décollage. Soudain, un bruit fracassant retentit et la porte vola en éclats dans une intense explosion qui ébranla toute la structure. « Ton père est un subtil… » Pouffa Eglantine tandis qu’elle faisait décoller le vaisseau. Evitant les débris qui volaient en tous sens, elle les dirigea vers la sortie. Devant eux se trouvaient deux chasseurs, dont les pilotes leur adressèrent un petit salut de connivence. L’écran s’alluma de nouveau sur Edward Hammerson. « Haha ! S’esclaffa-t il. Je vois que vous vous en êtes sortis, Jack n’avait pas menti sur toi, tu es une pilote accomplie ! Venez, je vous invite sur mon Raton Lavoleur. Suivez les chasseurs, ils vous indiqueront la voie. »
Quelques minutes après avoir arrimé le vaisseau de livraison des hommes en gris, Eglantine, son équipage et les jeunes gens étaient installés dans la salle à manger du Raton Lavoleur, qui était un bâtiment d’un peu plus grosse envergure que l’Otter Space. Ce qui changeait radicalement du vaisseau de la femme au cache oeil, c’était la flottille qui l’accompagnait. La puissance de feu de Edward Hammerson était à la hauteur de sa réputation. Il appelait pompeusement ses suivants une armada et c’était la plupart du temps en troupe qu’ils chassaient le butin. « Bienvenue dans mon humble chez moi, les salua le géant blond. Je suis content de vous voir tous sains et saufs !
– Merci pour le coup de main, rétorqua joyeusement Eglantine.
– Oh, mais de rien, balaya Ed. Je suis content d’avoir pu aider ceux qui étaient venus tirer ma fille des griffes de sa mère. Même si sa mère a plutôt des nageoires que des griffes, haha !
– Comment tu as su pour Rielle ? S’enquit curieusement Kit.
– Et bien, en fait, c’est ce bon vieux Jack qui m’a contacté. Il m’a dit qu’il avait longuement hésité parce qu’il craignait que je lui en veuille pour les quelques mauvais coups qu’il m’avait fait il y a… longtemps. Et il avait raison ! En fait, ça n’aurait pas été des informations vitales concernant Rielle, je serai directement allé lui casser la figure à son ranch. Mais bon. Là, ça valait bien que je lui laisse son nez en état. »
Kit prit ensuite la parole pour expliquer à Hammerson – et à tout le monde au passage – comment il avait vécu les choses. Bran se permit de corriger certains faits par ci, par là. Comme Ed les avait invités à dîner et que celui ci était servi, ils l’écoutèrent tous, occupés qu’ils étaient à se remplir l’estomac. Rielle avait reprit sa forme humanoïde pour l’occasion et s’était installée entre Bran et son frère. Tandis qu’elle buvait les paroles du second, elle colla sa jambe à celle du premier. L’étreinte lui fut rendue et la main du jeune homme s’égara sur sa cuisse. « Tu vas nous ramener à Bourgétoile alors ? était en train de s’enquérir Kit à ce moment là.
– Mmmh, marmonna le géant blond. Sans vouloir me montrer pessimiste, garçon, je pense que ça risque d’être un peu compliqué.
– Pourquoi ? s’étonna l’adolescent.
– Et bien, je ne peux pas ramener Rielle à Bourgétoile, expliqua Edward. Maintenant, c’est le premier endroit où les uniformes gris iront la chercher. Ca va d’ailleurs causer pas mal d’ennuis à la populace dans les mois qui viennent…
– Parce que tu crois qu’ils vont continuer à la poursuivre ?
– J’en suis certain, confirma Hammerson en soupirant. Vois tu, Rielle est le résultat des travaux de toute la vie d’Ayla Kree Lai. Tu imagines un peu ? Du coup, elle ne la laissera jamais en paix. Elle continuera toujours de la poursuivre.
– Je ne comprends pas trop pourquoi, avoua Kit. Mais j’ai compris que Ri ne peut plus aller à Bourgétoile.
– Je suis ravi de voir que tu comprends, le félicita le géant blond.
– Oh oui, renchérit le garçon. De toutes façons, nous avions l’intention d’aller à Athenaïs, pour mon Ecole Planétaire de Pilotage. »
Un silence gêné accueillit sa déclaration. Rielle décida de prendre les choses en main. Elle donna un petit coup de son poing fermé sur le dessus de la tête de son frère. « Mais tu es bête ou quoi ? A l’école de pilotage d’Athenaïs, ils vont avoir ton identité et tout ! Tu es fiché puisque tu es originaire de cette planète. Les hommes de ma mère me retrouveraient tout de suite si je vais là bas avec toi, surtout que Doug t’a déjà vu et qu’il sait qui tu es.
– Ah, oui, c’est vrai, réalisa l’adolescent. Qu’est ce que je suis bête !
– Sans vouloir vous alarmer outre mesure, intervint Eglantine auprès des trois jeunes gens, je pense que vos visages ont été stockés par les caméras de surveillance du Complexe de Recherche. Et ça m’étonnerait qu’ils ne portent pas plainte auprès des autorités contre nous. Que ce soit pour enlèvement, vol, détérioration de matériel… Nous allons tous être mis dans le même sac.
– Tu veux dire que nous allons tous les trois être recherchés ? s’enquit Kit.
– Exactement.
– Ah, c’est embêtant. » Le garçon devint pensif. Rielle se réjouit de constater qu’il n’avait pas l’air trop affecté par cette nouvelle. En effet, si il était universellement recherché, il ne pourrait plus faire partie d’une école de pilotage. Même avec une fausse identité, cela s’avèrerait risqué.
« Le mieux, je pense, serait de trouver une petite planète perdue pour recommencer nos vies, suggéra Bran.
– Pour les commencer tout court, tu veux dire, précisa Eglantine avec un sourire.
– Bien sûr, c’est une idée, acquiesça le géant blond. C’est la solution de facilité.
– Mais je veux devenir pilote, moi ! se rebiffa Kit. J’avais décidé que je deviendrai le meilleur pilote de l’Univers ! Ca va être compliqué d’apprendre à piloter sur une planète perdue !
– Oh, et bien ça, je pense que ça peut s’arranger facilement, lui répondit Hammerson avec un clin d’oeil.
– Comment ? s’enquit l’adolescent avec les yeux plein d’espoir.
– Eglantine est une bonne pilote, à ce que je me suis laissé dire, continua le géant blond. Je suis certain qu’elle pourrait t’apprendre beaucoup de choses !
– C’est vrai ?
– Non ! S’écria la capitaine de l’Otter Space. Enfin, si je suis une bonne pilote. Mais non, je n’ai rien à apprendre à qui que ce soit !
– Oh, allez s’il te plait Eglantine, supplia Kit avec son meilleur regard de chaton éploré. Je ne pourrai jamais aller dans une école pour apprendre à piloter, tu veux bien m’aider à réaliser mon rêve ? » Rielle se demandait parfois à quel point son frère était conscient de ses prédispositions à la manipulation.
Eglantine, quant à elle, arborait une mine horrifiée. Il semblait que le garçon venait de lui faire quelque chose de vraiment affreux, comme la trahir. Oui, c’était bien cela, elle paraissait se sentir trahie et prise de court. Elle se prit la tête dans les mains et soupira. « Bon, d’accord, accepta-t elle finalement en découvrant son visage. Je veux bien t’apprendre à piloter.
– Youpi ! Se réjouit Kit en se levant pour aller se pendre à son cou.
– Mais à une condition, précisa la femme au cache oeil qui essayait de reprendre son souffle sous l’étreinte du futur membre de son équipage et apprenti pilote.
– Laquelle ? S’enquit l’adolescent en reprenant sagement sa place.
– Il faudra que tu obéisses au moindre de mes ordres au doigt et à l’oeil.
– Pas de problème ! S’exclama-t il joyeusement.
– Y compris quand je te demanderai de te taire, précisa Eglantine au cas où.
– Ca, ce sera dur, avoua le garçon, mais je ferai de mon mieux !
– Bien ! Se réjouit Ed Hammerson en se frottant les mains. Alors, Eglantine, comment ça fait de récupérer deux membres d’équipage d’un coup ?
– Comment ça, deux ?
– Et bien, Kit et Rielle sont du genre inséparables, tu vois, expliqua le géant blond avec un faux sourire candide. Du coup, si tu acceptes le garçon, tu acceptes aussi ma fille.
– Tu es sérieux ? lança la femme au cache oeil sur un ton accusateur. C’était ça, ton plan en fait ? Tu voulais me mettre ta fille dans les pattes depuis le début ? Pourquoi ne les garderais tu pas, toi ? C’est TA fille après tout ! Moi je n’ai rien à voir avec eux, c’est Jack qui me les a laissés.
– C’est vrai, ça, intervint la jeune fille. Nous pourrions rester avec toi.
– Ce serait avec grand plaisir, déclara Hammerson en caressant la tête de Rielle avec affection. Mais mon équipage et moi allons nous aventurer dans des endroits particulièrement dangereux. Alors je préfèrerais les savoir en sécurité avec toi.
– Allons bon, toi aussi tu essaies de m’amadouer ? ronchonna Eglantine. A coups de flatteries en plus. Je ne te félicite pas. »
Elle poussa un profond soupir. « Hum hum… toussota alors Bran.
– Quoi encore ? s’enquit la capitaine de l’Otter Space.
– Et bien, je pourrais faire partie de votre équipage, moi aussi, suggéra le jeune homme. Je peux vous garantir que, moi présent, ces deux là se tiendront toujours à carreau.
– Oh, vraiment ? » Eglantine paraissait avoir un peu de mal à le croire, mais cette perspective lui plaisait néanmoins. « Tu sais canaliser ces deux là ? Enfin, surtout celui là ? s’enquit elle en pointant Kit.
– Aucun problème. » Lui confirma Bran avec assurance. Il avait longuement lutté intérieurement. Pour lui aussi, cela paraissait compliqué de retourner au ranch de Jack. Même si il était excentré de Bourgétoile, il lui déplaisait de risquer la tranquillité de cet endroit. D’un autre côté, il lui déplaisait aussi de faire partie d’un équipage de personnes versées dans l’illégalité. Il s’était juré qu’il ne se ferait plus avoir de la sorte après ses déboires avec Grand Jean D’Argent. Mais son maître lui avait appris que pour avancer dans la vie, il était important de tourner la page. Et puis, maintenant il était adulte et responsable. Il était tout à faire capable de discerner si on risquait de se servir de lui à ses dépends ou non. De plus, Eglantine les avait aidés, même si elle avait quelque chose à gagner dans cette histoire elle aussi. C’était déjà pas mal altruiste de la part d’une contrebandière, ou pirate, ou peu importe ce qu’elle était. Et puis, il était certain qu’elle ne refuserait pas si, un jour, il décidait de les laisser pour aller vivre sa vie sur une planète quelconque. Il espérait juste que, ce jour là, Rielle voudrait bien rester avec lui.
« Bon, capitula la capitaine de l’Otter Space. Soyez tous les trois les bienvenus parmi nous, dans ce cas. »
3172 mots et FIN !