NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 12

Après les explications de Jérémy, un grand silence se fit. Matéo s’était rendormi, bercé par l’histoire. Stéphanie et Valentine étaient serrées l’une contre l’autre, enveloppées de l’édredon. Adossé sur la tête du lit, Cédric digérait les informations qui collaient beaucoup trop bien à son rêve pour ne pas le mettre mal à l’aise. Il leva les yeux sur ses amis qui le considéraient avec inquiétude et compassion.

« Je ne sais pas quoi faire, leur avoua-t-il.
– Nous non plus, confessa Stéphanie au nom des autres. Et je sais même pas si un adulte serait capable de nous aider dans cette histoire. Il en parlerait à d’autres adultes et ils feraient des réunions tous ensemble et ils t’enfermeraient probablement quelque part pour te protéger. »

Cédric savait que son amie n’avait pas une grande estime pour les adultes. Ce qui n’empêchait pas que ses propos sonnait vraiment justes à ses oreilles : cela ressemblait vraiment à ce que feraient des adultes. Pourtant il n’avait pas d’autre choix. Tout seul il ne pouvait rien contre une confrérie de quatre grands mages. Et puis pourquoi en avaient-ils après lui ? Il était peut-être un futur maître du brouillard, mais il ne savait même pas commander correctement à sa brume.

« Il va falloir réfléchir à un plan, déclara Jérémy avec combattivité.
– Et en attendant d’en trouver un, intervint Valentine de sa voix douce, je pense que nous devrions suivre les cours de défense magique avec Cédric.
– Pour quoi faire ? S’étonna Matéo qui s’était de nouveau réveillé.
– Pour pouvoir l’aider à se défendre contre cette Confrérie des Cinq, bien sûr, expliqua Stéphanie.
– Mais ce n’est pas une obligation si tu ne veux pas, hein, précisa Valentine.
– C’est une excellente idée ! » S’exclama Jérémy en sautant sur son lit pour arriver en station debout.

Ils furent interrompus dans leur élaboration de plan par le père de la famille Rivière qui les appelait : « Hé ho ! Là haut, je vous entends ! Vous pouvez venir prendre votre petit déjeuner ! » Trouvant que c’était une bonne idée, les cinq enfants se précipitèrent au rez de chaussée pour manger. [trouver des trucs à manger typiques]

Leur petit-déjeuner fut interrompu par la porte de la cuisine qui s’ouvrit brusquement sur l’extérieur. Une femme entra, accompagnée d’un loup gris clair et se défit de son ample manteau en soufflant. « Maman ! » S’exclamèrent Jérémy et ses sœurs en chœur, avant de se jeter au cou de madame Rivière, tandis que les amis de son fils lorgnaient sur le loup qui lui arrivait à la taille. Ses longs cheveux bruns étaient striés de quelques cheveux gris et, enchantée, elle rit aux éclats sous les assauts d’affection de ses quatre enfants.

« Heureusement que vous êtes là les enfants ! S’exclama-t-elle. Les Belles Gens sont tellement guindés que je me demande comment ils font pour ne pas mourir d’ennui.
– Tu arrives juste à temps, la félicita son mari. Le petit-déjeuner est servi ! » Il poussa sa progéniture du passage pour accéder à son tour à sa femme. La mère de Jérémy se fit ensuite présenter les amis de son fils et s’installa autour de la table pour manger avec tout le monde.

Après avoir englouti l’équivalent de deux petits-déjeuners en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, Isabelle Rivière soupira d’aise. « Je crois qu’avec toutes ces histoires, je vais devoir me rendre dans le monde sans magie la semaine prochaine. Les problèmes recommencent, j’en ai bien peur.
– La Confrérie des Cinq Eléments est vraiment de retour, tu penses ? S’enquit son mari.
– Oui, et toutes les hautes sphères en sont plus ou moins conscientes. » Elle flatta distraitement la tête de son loup, qui parut apprécier l’attention.

Cédric resta le nez dans son bol. Il avait l’impression de déranger tout le monde avec ses problèmes, alors qu’il n’en parlait même pas. En levant les yeux, il capta le regard de la mère de son ami qui le fixait d’un air pensif. Il fut soulagé lorsque Jérémy prit la parole. « Mais maman, ils veulent quoi la Confrérie des Cinq Eléments ? »

L’attention d’Isabelle Rivière passa de Cédric à son fils. « Comme tous les groupuscules du même acabit mon chéri. Ils veulent faire leur place dans ce monde et accumuler le plus de pouvoir possible.
– Mais ils n’étaient pas que quatre ? Continua innocemment Jérémy.
– Si, ils ont perdu leur maître du brouillard, confirma Isabelle. Ils en cherchent un autre pour compléter leur cercle élémentaire. Mais plusieurs royaumes se sont mis d’accord pour dissimuler Maîtresse Hildegarde, la dernière magicienne du brouillard. »

Elle jeta un discret coup d’œil en direction de Cédric. Stéphanie intervint à son tour : « Et à partir de quand on peut être considéré comme un maître du brouillard ?
– Il y a plusieurs façons d’être considéré en tant que tel, répondit la mère de Jérémy. Je me doute bien que vous vous inquiétez pour votre ami au catalyseur de brume, mais ne vous en faites pas : le collège est surveillé. Il n’y a pas que Cédric qui risque d’être approché par la Confrérie des Cinq Eléments.
– Et pourquoi ils veulent absolument avoir un maître du brouillard ? Continua Stéphanie.
– Pour plusieurs raisons. »

L’ambassadrice se redressa sur sa chaise et laissa échapper un rot qui fit pouffer ses enfants de rire. Comme si de rien n’était, elle expliqua : « Vous comprendrez très vite qu’avoir un cercle de mages ouvre de grandes possibilités. Certains des plus nombreux et puissants ont été capable de déplacer des montagnes. Littéralement. Bien sûr, les cercles de mages élémentaires se sont avérés les plus puissants, puisque leurs éléments sont au cœur même de la magie. Et il est généralement admis qu’un cercle de mages contenant des maîtres de tous les éléments est ce qu’il y a de plus efficace. Mais vous apprendrez toutes ces choses en cours de toutes façons ! »

Après la fin du petit-déjeuner, débarbouillage et habillage, les cinq collégiens se retrouvèrent à l’extérieur. Jérémy comptait leur faire visiter les alentours. Ils ne s’éloignèrent pas trop de la ferme. Il y avait déjà beaucoup de choses à voir et, de toutes façons, ils avaient beaucoup à discuter.
Cédric était un peu rassuré de constater une fois de plus que ses amis le soutenaient dans ses malheurs. La conversation avec la mère de Jérémy lui avait en revanche laissé des sentiments plus mitigés. D’un côté, il était fort aise de savoir que les risques à son propos étaient connus. D’un autre, il trouvait les adultes très naïfs s’ils pensaient vraiment qu’il n’était qu’une cible potentielle parmi d’autres.

Les discussions dérivèrent sur des sujets moins graves, comme certains professeurs qui les faisaient rire. Mademoiselle Dunoyer, notamment, était une star des expressions approximatives qu’ils trouvaient hilarantes. Elle était suivie de près par monsieur Curin-Cocon à l’enthousiasme inébranlable. Les soucis de Cédric s’estompèrent un peu en même temps que que la conversation changeait. A la fin de la journée, il riait autant que les autres, l’esprit léger.

Avec la fin de la journée arriva le terrible moment où chacun devait rentrer chez soi. Ils n’allaient pas pouvoir passer par le collège qui n’était pas accessible le week end. Le père de Jérémy les emmena donc, dans une charrette équipée de sièges rembourrés et tirée par des licornes, jusqu’à une ancienne fontaine qui datait de la période gallo-romaine. Monsieur Rivière leur raconta que certaines constructions antiques existaient dans les deux mondes et qu’elles servaient souvent de portails.

Ils le savaient déjà, puisque Jérémy leur avait expliqué pourquoi ils devaient donner rendez-vous à leurs parents à côté d’une fontaine gallo-romaine en partie en ruines. Seuls les parents de Valentine ne seraient pas présents ; ceux de Stéphanie avaient accepté de ramener la fillette blonde chez elle, sans savoir qu’ils couvraient ainsi la fausse excuse des deux filles.

 

Le reste du week end de Cédric se passa très tranquillement et dans une telle « normalité » qu’il en vint presque à se demander s’il s’était vraiment rendu chez Jérémy, ou si tout cela n’avait été qu’un rêve. Penser aux rêves lui rappela la Confrérie des Cinq Eléments et surtout, la morganez qui l’avait à la fois tellement fasciné et terrifié. Il repoussa donc ses idées noires et alla jouer à inventer des histoires avec ses sœurs.

Les jours suivants se déroulèrent sans que quoique ce soit de notable n’interfère dans la vie de Cédric. Ses amis l’ayant même rejoint pour les cours de défense magique, ne le laissant ainsi plus seul avec Henry, le garçon blond estimait que tout était pour le mieux. Il n’y avait que Matéo qui avait décliné de participer à ces cours supplémentaires, mais cela, les autres l’avaient pressenti. Le seul véritable point noir était que Cédric sentait toujours que quelque chose bloquait sa bonne maîtrise du brouillard.

La Toussaint arriva, avec son cortège d’halloween. La plupart des habitants du monde sans magie estimaient que toutes les histoires autour d’halloween – la Toussaint, ou Samhain selon les qualificatifs – n’étaient que superstitions. Cédric se sentait très fier de savoir qu’il n’en était rien. Le monde, le magique et le sans magie, était bel et bien plus près du royaume des esprits en cette nuit qui annonçait le début de la partie sombre de l’année.

La plupart des élèves du monde sans magie avaient frissonné à cette idée. Jérémy avait rassuré ses amis en leur expliquant que les esprits étaient très rarement dangereux. En général, ils se contentaient d’errer autour de l’endroit où la mort les avait pris et de quelques autres lieux qu’ils avaient bien connus de leur vivant ou qui avaient une signification particulière pour eux. Et, la plupart du temps, ils ne prêtaient aucune attention aux vivants.

Samhain – car il était encore appelé ainsi du côté magique du miroir – restait une affaire très sérieuse dans le monde magique. Comme il tombait un jour de semaine [à déterminer une fois qu’un calendrier aura été décidé], le jour en question devait être un jour de fête dans l’établissement. Chacune des classes de l’établissement avait un petit quelque chose en particulier à préparer pour aider, en vue des réjouissances.

La classe de Cédric devait élaborer

 

1699 mots pour aujourd’hui, ça fait peu pour un dimanche, mais le quota est rempli et l’honneur est sauf ! Et ça faisait longtemps que je ne m’étais pas arrêtée au milieu d’une phrase hahaha !

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