L’invitation prit finalement effet deux semaines plus tard. Les parents de Valentine avaient mis du temps à accepter. Pourtant, la fillette blonde leur avait dit qu’elle irait dormir chez Stéphanie. Suite à quoi, la fillette brune avait été invitée à manger chez la famille Legrand pour qu’ils puissent vérifier si Stéphanie était suffisamment raisonnable. Cette dernière était une habituée de l’exercice et savait se comporter en petite fille modèle. Cela suffit à convaincre les parents de Valentine.
Le fameux vendredi soir arriva. Cédric en était particulièrement content, car ses progrès pour maîtriser sa brume étaient toujours infimes, la vieille dame qui avait dit qu’elle l’aiderait ne s’était pas manifestée depuis et Henry était meilleur pour gérer le feu que lui le brouillard pendant les cours de défenses magiques. La soirée entre amis était un moment sur lequel il misait beaucoup pour le mettre en joie.
Matéo allait aussi être dans la partie. En effet, lorsqu’il avait entendu dire que Jérémy avait proposé à Valentine, Stéphanie et Cédric de venir chez lui, il avait assuré qu’il serait là aussi. Pris de court, Jérémy n’avait pas su lui avouer qu’il n’était pas invité et les choses restèrent en l’état, dans un semi malaise permanent. C’est pourquoi, en ce vendredi pluvieux, après leur dernière heure de cours d’Expression, cinq collégiens sortirent de l’établissement côté magique et se dirigèrent joyeusement vers la maison de Jérémy.
Les quatre issus de monde non magique regardaient partout autour d’eux avec curiosité. Comme au sein du collège, il y avait de gros champignons colorés un peu partout, qui s’enfuyaient en ronchonnant de leurs voix aiguë. Et plus ils s’éloignaient de l’école, plus ils s’éloignaient de la petite ville qui l’entourait et plus il y avait de champignons colorés. De grandes plaines en partie boisées entouraient l’endroit à perte de vue.
« C’est marrant, commenta à ce propos Cédric. Je pensais que la ville de ce côté ci devait être aussi grosse que la nôtre.
– Ah bon ? Vôtre ville est plus grosse ? S’émerveilla Jérémy.
– Oui, beaucoup plus j’ai l’impression, confirma Stéphanie. Et puis il y a des voitures chez nous.
– Oh, ça nous aussi. » Lui assura le garçon brun en lui désignant une calèche.
« Hihi non ! S’esclaffa la fillette à la loutre. Je parle de voitures qui roulent toutes seules, sans chevaux !
– Qui roulent toutes seules ? S’étonna Jérémy. Mais je croyais qu’il n’y avait pas beaucoup de magie chez vous…
– Justement, comme nous ne pouvons pas utiliser la magie chez nous, nous avons dû trouver d’autres astuces pour nous simplifier la vie, intervint Valentine de sa voix douce.
– Comme les stylos billes ? Waaa ! Ca a l’air tellement génial votre monde ! J’ai super hâte que vous m’y invitiez… »
Sur leur lancée, ils continuèrent de parler à Jérémy des appareils que l’on pouvait trouver dans le monde sans magie. Leur conversation leur donna l’impression qu’ils n’avaient pas eu à marcher vingt minutes jusqu’à arriver en vue d’une petite ferme [est ce qu’on ne pourrait pas trouver quelque chose d’un peu plus original ?]. Ils avaient même traversé un bois qui, bien que peu étendu, paraissait très ancien avec ses gros arbres, les troncs moussus à terre et une odeur très prenante de humus. Dans la petite forêt, l’air paraissait encore plus froid que dans la plaine, alors même que les arbres faisaient barrage à la bise automnale.
« Bienvenue ! » Les accueillit joyeusement monsieur Rivière, le père de Jérémy. Cet homme semblait aussi jovial que son fils et portait un fouet à sa ceinture. Il les invita à l’intérieur, dans une cuisine proprette et encombrée, où il leur proposa du vin chaud aux épices pour se réchauffer, accompagné de tourte aux pommes. Les quatre enfants du monde non magique étaient impressionné qu’un adulte leur propose ainsi du vin, ce qui fit rire le père de Jérémy. Il leur expliqua que le vin cuit n’était presque plus alcoolisé, mais leur proposa du lait chaud au miel s’ils préféraient.
Le lait chaud au miel, ils avaient déjà tous eu l’occasion de goûter. Ils demandèrent donc tous du vin chaud. En plus, cela leur donnait l’impression de se sentir plus adultes qu’ils n’étaient. Quant aux tourtes aux pommes, elles furent englouties en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire. Jérémy se rengorgea en les informant fièrement qu’il avait participé à leur confection. Il rougit de plaisir lorsque tous ses compagnons le félicitèrent d’avoir réussi d’aussi bonnes pâtisseries.
Une fois le goûter terminé, auquel avaient participé les trois sœurs de Jérémy, les Rivière firent visiter leur ferme aux quatre enfants du monde sans magie. Monsieur Rivière était éleveur et dresseur de bêtes de monte et de trait. [finalement je crois que ça sera bien une ferme, mais une grosse] La catégorie regroupait autant les poneys et les sangliers, que les griffons, en passant par les licornes et bien d’autres créatures différentes. Valentine resta en admiration devant les licornes, tandis que Stéphanie et Cédric lorgnaient sur les chevaux ailés et que Matéo bavait devant un griffon.
« Mais qui utilise des sangliers ou ces grosses chèvres ? S’enquit Cédric avec curiosité.
– Des personnes de petites races, lui expliqua fièrement un Jérémy ravi de faire partager son savoir. Comme les korrigans par exemple.
– Les sangliers sont rarement des montures, précisa son père. Plutôt des animaux de trait. Même si j’ai connu un satyre qui m’en avait commandé un à monter. »
Les enfants du monde sans magie étaient très impressionnés par les animaux de la ferme Rivière. Lorsqu’ils s’enquirent de savoir où se trouvait la mère de Jérémy, ce dernier leur expliqua qu’elle était en voyage d’affaires et qu’elle ne rentrerait pas avant le lendemain. Elle était diplomate entre la ville où se trouvait le collège et dont ils dépendaient et un royaume voisin de Belles Gens. Le garçon brun précisa que la plupart des élèves des Belles Gens qui étaient scolarisés avec eux venaient de ce royaume, nommé le royaume du Lac.
Après la visite de la ferme, la nuit était déjà entièrement tombée. Un filet de brume recouvrait les champs et les prés et on pouvait entendre les loups hurler au loin. « Il y a des loups ici ? Demanda Stéphanie avec de grands yeux écarquillés d’admiration autant que de frayeur.
– Oui, des loups, des ours, des lynx, des gloutons… Plein d’animaux dangereux, lui répondit Jérémy. Mais papa a mis des protections en place pour protéger ses bêtes. Au sein de la ferme, nous ne craignons rien. »
Ses amis furent rassurés de l’entendre. Aucun d’entre eux n’avait jamais entendu des loups hurler la nuit et cela s’avérait être une expérience effrayante. Ils se serrèrent les uns contre les autres sur le canapé du confortable salon des Rivière. Le père s’affairait dans la cuisine ; les enfants voyaient parfois le fouet se promener tout seul comme un serpent flottant pour aller chercher des ustensiles ou des ingrédients. Ils lui avaient proposé leur aide, mais il les avait envoyé discuter ou jouer ensemble dans le salon en leur disant qu’il ne les voulait pas dans ses pattes.
Jérémy leur proposa de s’entraîner à allumer un feu dans la cheminée, pour se réchauffer. En cette soirée d’automne – ils étaient alors en octobre – le froid était déjà bien pénétrant dans le monde magique. Les enfants avaient appris un sortilège pour allumer un feu dans une cuisine en cours de magie pratique et ils s’y essayèrent tous. La formule était simple et tous parvinrent à faire partir le feu.
Cédric était fasciné de voir que les catalyseurs produisaient tous un effet différent avec le même sortilège. En effet, un rayon avait jailli de la baguette de Matéo pour enflammer la petit bois, tandis que pour Stéphanie c’était sa loutre qui avait craché du feu dans l’âtre. Valentine avait jeté une de ses cartes dans la cheminée, dans laquelle elle explosa, avant de revenir, fumante, dans la main de la fillette blonde.
Mollasson était entré dans la cheminée où se changea en feu et, une fois que les flammes crépitaient hautes et claires dans la cheminée, il sortit sous sa forme mollassonne. Cédric, quant à lui, avait envoyé son brouillard dans la cheminée et les volutes brumeuses devinrent des volutes de fumée, jusqu’à ce que le feu parte. Ils s’applaudissaient à chaque fois, même s’il ne s’agissait pas d’un grand exploit. Ils étaient enthousiastes et se sentaient bien tous ensemble.
Ils mangèrent le repas du soir autour d’une immense table, dont la taille changeait selon le nombre de personnes qui s’y asseyait. Entre la famille Rivière et les invités, ils étaient tout de même huit autour de la table. Une table particulièrement bruyante, qui plus est, avec autant d’enfants autour, tous aussi excités que des puces. De plus, elle était tellement chargée de victuailles que les quatre invités avaient l’impression de se retrouver à un banquet. Ils en étaient enchantés.
Après manger, les huit paires de mains aidèrent le père de Jérémy à débarrasser les reliefs du repas. Avec autant de mains, ce fut très rapide et monsieur Rivière eut rapidement l’occasion d’aller faire une dernière fois le tour de ses animaux. Les enfants issus du monde sans magie se rendirent tous dans la chambre de Jérémy.
Ils jouèrent à des jeux magiques comme [trouver des exemples et les expliquer].
Et, une fois en pyjama, et fatigués, ils discutèrent encore pendant au moins une heure, avant de sombrer dans le sommeil. Cédric se trouvait dans le lit de Jérémy avec ce dernier, tandis que Matéo était suspendu dans un hamac qui traversait la pièce. Valentine et Stéphanie, quant à elles, se serraient l’une contre l’autre avec la loutre entre elles pour contrer le froid, installées sur un grand matelas au sol.
Alors qu’ils dormaient tous profondément, Cédric s’agita dans son sommeil. Et sa brume, autour de lui, commença à se répandre dans la pièce. Il rêva qu’il était un adulte, assis dans un grand fauteuil blanc devant un feu au centre d’une pièce. Autour de l’âtre se trouvaient quatre autres fauteuils, dont trois étaient occupés.
L’un, le bleu qui se situait juste à sa droite, par une jeune femme au regard doux qui paraissait avoir les cheveux trempés. Le suivant qui était gris se trouvait vide. Ensuite, un fauteuil rouge était occupé par un homme roux flamboyant. Puis, à sa gauche, le fauteuil marron était occupé par un être de petite taille – un nain reconnut Cédric – qui avait des tâches de terre sur le visage.
Pour une raison qui échappait au garçon, l’homme roux lui semblait familier. Celui-ci se leva et s’adressa à ses compagnons. « Je suis heureux de vous revoir ici, déclara-t-il. Je n’ai pas encore réussi à joindre de nouveau notre futur compagnon pour le convaincre de nous rejoindre. Quelque chose me bloque. Cela me fait du mal de l’avouer, mais je pense que Liselle avait raison lorsqu’elle affirmait que la vieille Hildegarde n’était toujours pas décédée. »
Cédric se sentit incliner la tête, comme s’il était Liselle et qu’il acceptait la reconnaissance du propos. Il était très perturbé : cette voix de l’homme roux, il était certain de l’avoir déjà entendue. Celui-ci reprit. « Elle doit cependant être bien affaiblie, cette vieille peau. Ce n’est qu’une question de temps avant que les barrières qu’elle a dû mettre en place ne me laissent passer.
– Nous devrions peut-être essayer de la retrouver dans ce cas. » Suggéra la jeune femme qui dégoulinait d’eau.
Elle avait une façon de parler très fluide et Cédric, en la regardant mieux, réalisa qu’elle n’était certainement pas humaine. Et elle ne faisait pas partie des Belles Gens non plus : elle ne possédait pas leur lumineuse prestance. Ses canines étaient plus longues que ne le seraient des canines humaine, ses yeux étaient entièrement bleus sans iris et des branchies externes parsemaient ses cheveux dans la zone derrière les oreilles et du cou. Sa peau était d’un léger bleu irisé. Une morganez, une fée de l’eau, voilà ce que le garçon avait à côté de lui. Les Belles Gens, eux, étaient des fés des forêts.
Cédric se sentait mal à l’aise. Il avait conscience d’être dans un rêve, mais il ne savait pas comment se réveiller. Et tout paraissait tellement réel ! La réunion continuait d’ailleurs sur un débat pour savoir si c’était vraiment utile de pourchasser Hildegarde ou s’il valait mieux trouver d’autres moyens de mettre la main sur le jeune maître du brouillard. Cela mit le garçon encore plus mal à l’aise.
C’est alors qu’il se souvint d’où il avait entendu la voix de l’homme roux. C’était lui la deuxième personne qui était venue lui parler pendant qu’il s’entraînait en cours de magie pratique, quand il avait rempli la salle de brume. Ainsi cet homme le recherchait ? Pourquoi avait-il besoin d’un jeune garçon comme lui ? Surtout qu’il lui avait dit qu’il était dangereux. Cédric déglutit intérieurement. Peut-être qu’il le recherchait justement parce qu’il était dangereux…
Finalement, il se réveilla en sursaut. Il ne savait pas s’il avait réussi à ouvrir les yeux de son propre chef ou si on l’avait aidé. Constatant qu’il avait laissé son brouillard s’étendre de partout, il s’efforça de se calmer. Cédric n’avait jamais fait un tel rêve et ses filaments de brume ne s’étaient jamais éparpillés ainsi en dehors du monde magique. Il fit l’hypothèse que tout cela avait un lien. Pourtant, c’était dans le monde sans magie qu’il avait été agressé. Peut-être que cela n’avait rien à voir ?
Redressé dans le lit, il se prit la tête entre les mains. Il ne comprenait pas ce qui lui arrivait et il trouvait toute cette situation très angoissante. Sentant que des sanglots arrivaient, il s’efforça de ne pas les laisser s’échapper, pour ne pas réveiller les autres. Il ne voulait pas qu’ils le voient ainsi pleurer comme un bébé après un mauvais rêve. Etait-ce vraiment un mauvais rêve ? Le souvenir n’en était pas flou et diffus, mais terriblement clair et net. C’était bizarre et inquiétant.
Cédric se recoucha, se demandant comment il allait retrouver le sommeil. Alors qu’il s’enfonçait dans la torpeur de l’assoupissement, un soudain poids sur son ventre le réveilla en sursaut. « Pfff… Mollasson, pousse-toi… » Marmonna-t-il tout bas. Le catalyseur de magie de Jérémy s’était installé sur lui et ne paraissait pas vouloir le quitter. Le garçon blond soupira et abandonna le duel contre Mollasson.
Il se tourna sur le côté et en quelques secondes, il était de nouveau endormi.
Au réveil, le samedi matin, tout le monde semblait avoir eu une nuit peuplée de rêves divers et variés. Et, comme tous ses amis racontaient leurs rêves, Cédric rapporta le sien également. Il se disait qu’il aurait l’air moins bizarre s’il le racontait au milieu de tous les autres rêves. Mais il se trompait : ses amis ne se laissèrent pas avoir par son ton badin. Plus il avançait dans sa narration, plus leurs mines se faisaient graves et inquiètes.
« Ca fait peur ton rêve quand même, déclara Jérémy tout de go.
– Super peur même, appuya Stéphanie. Je n’en reviens pas que tu ne te sois pas réveillé en hurlant cette nuit !
– J’ai bien failli… Avoua Cédric.
– Ca rentre dans les incidents à raconter à madame Verone, ça, non ? Supposa Valentine. Cette histoire a l’air très grave.
– Oui, il faudrait peut-être mieux en parler, intervint Matéo.
– Je n’ai pas envie d’en parler à Verone, soupira l’apprenti maître du brouillard.
– Oui, c’est vrai que peut-être il vaudrait mieux ne pas en parler. » Acquiesça de nouveau Matéo.
Les quatre autres lui jetèrent des regards perplexes ; ce n’était pas la première fois que le garçon modulait son avis en fonction de celui de la dernière personne qui avait parlé. Sauf que ce n’était pas très utile. Jérémy secoua la tête et reprit le sujet initial, en déclarant sombrement que ce que leur avait décrit Cédric lui faisait penser à des faits divers qui avaient eu lieu dans le monde magique.
Son père lui avait raconté que, l’année de sa naissance, un groupe de magiciens, qui avaient pris le nom de la Confrérie des Cinq Éléments, avaient tenté de renverser un royaume voisin. Un royaume de korrigans nommé Ker-Marec. La rumeur disait que ce n’était qu’une étape de leur plan, mais aucune preuve n’avait jamais pu être apportée à ça. Ce groupe de magiciens était formé de personnes extrêmement brillantes dans leur domaine. Leur domaine étant pour chacun l’un des cinq éléments.
Leur chef était un maître du feu répondant au nom de Maleflamme. Il était perclus de bonnes intentions mais était doté d’un très mauvais caractère. Il s’emportait souvent et ses colères étaient explosives. Il était d’autant plus doué en maîtrise du feu que son catalyseur n’étaient autres que les flammes, comme pour Henry, le garçon que Cédric n’appréciait pas.
Les autres maîtres avaient tous des affinités pour un élément en particulier, mais ne possédaient pas forcément un catalyseur de l’élément en question. C’était le cas pour leur maître du brouillard qui se nommait Ancelin de Blancherive : il maîtrisait les volutes de brume à la perfection, mais son catalyseur n’était pas le brouillard lui-même, contrairement à Cédric. C’était peut-être ce qui avait causé sa perte.
En effet, Ancelin était le seul membre de la Confrérie des Cinq Éléments qui avait été retrouvé. Mais il avait été retrouvé mort, après un terrible combat contre une des plus grandes magiciennes de son temps : Hildegarde Puisatier, qui était, elle, une maîtresse du brouillard qui possédait le catalyseur de la brume. Le fait qu’ils n’avaient d’Ancelin qu’un cadavre, ne permit pas de lui extorquer des informations pour mettre la main sur les autres.
Après cette bataille, plus personne n’entendit parler des autres membres de la Confrérie des Cinq Éléments. Mais certaines rumeurs se colportent parfois sur une action ou une mystérieuse personne qui pourraient être liées à eux. Les parents de Jérémy étaient persuadés qu’un jour ou l’autre ils ressortiraient de l’ombre et que, ce jour là, il faudrait se tenir sur ses gardes. Plus longtemps cette confrérie de mages se préparait, plus ils seraient à craindre.
3023 mots pour aujourd’hui, youpiii \o/ Et en plus les personnages consentent enfin à m’expliquer des trucs sur l’intrigue, c’est pas trop tôt !