NaNoWriMo 2017 jour 30 C’EST FINI !

Salutations !

J’ai ENFIN fini ! À la fois de terminer l’histoire ET de terminer le défi d’écrire les 50 000 mots en un mois. Je ne vous mets pas ma production d’aujourd’hui parce que ce sont des petits paragraphes que je vais rajouter par ci par là et que, plus ça allait, plus c’était n’importe quoi. Je ne sais pas s’ils resteront tous dans la version finale.

Et parlons en, de cette version finale ! Ce NaNoWriMo « À l’École de l’Autre Côté du Miroir » est, sans conteste, le plus brouillon de touuus les NaNo que j’ai fait jusque là (c’est le quatrième). S’il avait été comme le deuxième (Kit et Rielle) que j’ai moyennement apprécié, ça n’aurait pas été grave, je l’aurais abandonné au fond d’un dossier dans la partition D: de mon ordinateur (du coup ça fait un bonhomme pas content hihihi !). Malheureusement, j’ai bien aimé mon idée globale et j’ai envie d’en faire un vrai truc, comme mon Arkhaiologia de l’année dernière ! (même si Arkhaiologia avait le gros avantage d’être beaucoup moins brouillon)

Alors c’est positif parce que ça me fait un autre roman sous le coude. Un roman jeunesse en plus, je n’avais pas encore réussi à en faire un (même si c’était l’idée initiale pour Bård, mais qui, finalement, n’était plus si jeunesse après un ou deux premiers chapitres un peu trop sanglants). Ça fera de la variété, c’est bien ! Et puis il y a de la matière à faire un roman par année scolaire, un peu comme une série de romans bien connue. Donc c’est bien aussi ! Je pense que je pourrai travailler uniquement sur Arkhaiologia et sur l’école de l’autre côté du miroir pendant un bon moment. Plusieurs années même. Et si je reprends mon projet des pirates que j’ai toujours sous le coude et que j’ai envie de reprendre aussi, je n’ai plus besoin de trouver de nouvelles idées pendant quelques temps.

Donc tout ça est positif, mais ça va me demander beauuucoup de travail. Ce qui est un peu compliqué, parce que je vais bientôt devoir retrouver un travail alimentaire, ce qui va me prendre du temps et surtout de l’énergie. Dans l’immédiat, je vais [m’occuper du mois des cadeauuux !] m’enregistrer en train de lire « Le Cœur de l’Hiver » (premier NaNoWriMo et premier roman terminé) que je verrai pour vous mettre à disposition quelque part où ça sera pratique. J’ai aussi quelques unes de mes micro-nouvelles déjà enregistrées et j’ai aussi un projet d’histoire sur ce genre de support aussi (parce qu’avoir 50 000 projets, c’est plus rigolo). C’est lent, mais ça va venir.

Merci à ceux qui ont été intéressés par mon aventure NaNotesque cette année, ça me fait plaisir et ça me motive !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 29

L’histoire est finie, mais j’écris de « grosses » scènes que je vais insérer au milieu, alors je vous les donne :

 

Cédric revenait des toilettes lorsqu’il croisa la lycéenne blonde dans l’escalier. « Salut, lui lança-t-elle.
– Salut, répondit-il en essayant de paraître cool. Qu’est ce que tu fais là ?
– Je vais à un cours de mathémagiques, et toi ?
– Je vais en magie pratique, on va apprendre à faire des potions.
– Oh, c’est intéressant la confection de potions, commenta la jeune fille. J’en ai une rigolote, là, à te faire tester.
– Fais voir ! » Se réjouit le garçon tandis que son interlocutrice fouillait dans son sac à la recherche d’une fiole.

Ils furent interrompus par la voix de Stéphanie : « Cédric ! Tu es revenu ? » L’apprenti maître du brouillard se tourna et la fillette brune émergea du coin de mur à côté, juste à la sortie de l’escalier. « Ah, tu es là ! Se réjouit-elle. Mais avec qui tu parlais ?
– Oh… Euh… Balbutia le garçon en constatant que la lycéenne avait disparu sans qu’il ne s’en rende compte. Personne.
– Viens alors, on va être en retard sinon. »

Après un dernier regard en arrière à la recherche de la jeune fille blonde, Cédric suivit Stéphanie jusqu’à la salle de magie pratique, celle avec les chaudrons sur les paillasses. [professeur quelconque] était déjà là et leur intima de se dépêcher de s’asseoir. La fillette brune alla rejoindre son amie blonde et Cédric s’installa à côté de Jérémy. [professeur quelconque] demanda ensuite à l’ensemble de la classe de mettre leurs blouses noires dévolues pour les cours impliquant des potions.

Cela fit rire les élèves issus du monde sans magie de se voir ainsi vêtus ; ils trouvaient qu’ils ressemblaient à des sorciers et sorcières de contes. [professeur quelconque] réclama le calme et commença le cours. « Bien ! C’est la première fois que vous allez vous essayer à la confection de potions. Jusqu’aux vacances de samhain, vous avez surtout appris de la théorie. Il va maintenant falloir mettre toutes ces connaissances en pratique. Nous allons commencer par une potion qui ne sera pas une vraie potion, mais un baume contre les brûlures, dont nous avons parlé il y a deux semaines, si vous vous souvenez bien. »

[professeur quelconque] leur rappela ensuite les précautions à prendre à propos du feu sous le chaudron et à propos des liquides bouillants qu’ils allaient produire et manipuler. Pour plus de précaution, [professeur quelconque] leur fit répéter les consignes de sécurité plusieurs fois, avant de leur montrer la marche à suivre. Emballés, les élèves suivirent les instructions avec entrain.

Jérémy manqua de se brûler avec le feu sous le chaudron et Stéphanie se brûla effectivement en touchant la marmite. Elle eut ainsi l’occasion de tester son propre baume contre les brûlures, qui fonctionna plutôt bien. La fillette n’avait plus mal et il ne resta qu’une petite marque. La plupart des élèves parvinrent à obtenir un baume satisfaisant aux yeux de [professeur quelconque] et toute la classe sortit de ce cours ravie.

« Vivement qu’on fasse des choses plus compliquées ! S’exclama Jérémy.
– Il faudra que tu apprennes à ne pas te brûler avant de faire des choses plus compliquées, le taquina Valentine. J’aimerais bien essayer de faire une potion de sommeil, moi. Ca a l’air intéressant.
– Tu pourras peut-être essayer pendant l’étude de ce soir ? » Suggéra Stéphanie. En continuant à parler de potions, les quatre amis se dirigèrent vers leur prochain cours.

 

***

 

Après avoir posé le choix de ses langues auprès de madame Verone, Cédric se dépêcha en direction du gymnase où il devait avoir un cours de magie pratique. Il croisa une silhouette qu’il connaissait : « Tiens, salut ! Lui lança la lycéenne blonde qu’il avait rencontré pendant la fête de samhain.
– Salut, ça va ? La salua le garçon blond avec un sourire.
– Oui, ça va. Puisque tu es là, tu aurais quelques minutes pour que je te montre quelque chose ?
– Mmmh, oui, pourquoi pas. » Accepta Cédric en commençant à chercher à tout allure une justification pour son retard, qu’il pourrait donner à monsieur Apowain lorsqu’il arriverait en cours.

La porte du bâtiment à côté d’eux s’ouvrit. Le garçon tourna machinalement la tête et aperçut Stéphanie qui sortait en trombe en s’essuyant les mains sur son pantalon. Elle sortait probablement des toilettes. « Ah ! Cédric tu es là, viens vite, on va être en retard. Apowain ne nous dira rien parce qu’il t’aime bien, mais il faudrait mieux qu’on tarde pas trop, on ne sait jamais. »

L’apprenti maître du brouillard regarda de nouveau la lycéenne qui voulait lui montrer quelque chose, mais elle avait disparu comme un courant d’air. Elle n’était nulle part en vue et même la loutre de Stéphanie paraissait ne pas avoir remarqué sa présence. Il se demanda comme elle arrivait à disparaître de manière aussi discrète et, aussi, pourquoi elle s’enfuyait dès que quelqu’un arrivait. Il en voulait un peu à Stéphanie de les avoir interrompus. Il se demandait ce que la lycéenne blonde avait bien voulu lui montrer ; il était certain que ça devait être vraiment intéressant.

Un peu déçu, le garçon suivit néanmoins son amie jusqu’au gymnase. Presque toute la classe était arrivée ; Valentine et Jérémy les attendaient déjà. Le garçon brun était d’ailleurs en train de montrer qu’il parvenait presque à métamorphoser son changeforme en serpent autonome. « Félicitations, Rivière, commenta monsieur Apowain qui passait à ce moment là. Tu as fait de gros progrès. Bien ! La classe du brouillard ! L’entraînement va commencer, arrêtez de bavarder et commencez à vous concentrer. »

Cédric trouvait qu’il devait être difficile d’être monsieur Apowain. Chaque catalyseur étant différent, il passait sans cesse d’un élève à l’autre. Le garçon blond se demandait comment leur professeur de magie pratique parvenait à leur expliquer autant de choses en courant partout. Stéphanie, Jérémy et Cédric avaient quand même remarqué que monsieur Apowain semblait passer un peu plus de temps auprès de Valentine qu’auprès des autres élèves.

Le professeur appréciait la cartomancie et la fillette blonde comprenait vite ce qu’on lui expliquait, ce que monsieur Apowain appréciait plus encore. Valentine avait pris l’initiative d’essayer de modeler un filet avec ses cartes. Il s’agissait d’un tour que Stéphanie et elle avaient vu dans un livre, mais la fillette avait du mal à le construire. Elle parvenait à tresser un réseau d’énergie entre deux cartes, mais ne savait pas comment continuer.

Monsieur Apowain prit tout son temps pour lui expliquer en détail ce qu’elle pouvait travailler pour arriver à modeler un filet entier. Il en profita pour s’étendre sur quelques anecdotes à propos de [Bidule de Machinchose], un grand cartomancien des Belles Gens, qui vivait deux siècles auparavant et qu’il tenait en haute estime. Les trois amis de Valentine écoutèrent les histoires avec grand intérêt.

« On dirait qu’elle peut faire tellement de choses avec ses cartes, soupira Stéphanie avec envie. J’ai l’impression de ne pas faire grand chose avec ma loutre, même si je l’adore !
– Détrompe-toi ! S’exclama monsieur Apowain. Les catalyseurs animaux sont souvent sous-estimés. Même par moi, je l’avoue. Avoir un catalyseur animal ne consiste pas seulement à en faire une créature géante qui détruira tout sur son passage. Mais ! Ce n’est pas tout. Un tel catalyseur peut te permettre d’avoir quelques avantages physiques. Tes sens, notamment, peuvent s’aiguiser sous l’action de ton catalyseur. Je vais te montrer. »

Ce cours-ci, Stéphanie bénéficia de l’attention du professeur autant que Valentine. Il lui donna toute une série d’exercices visant à profiter directement des sens de sa loutre. Lorsque la fillette brune déclara qu’elle voulait être la possesseuse d’un catalyseur animal la plus polyvalente, le regard de monsieur Apowain brilla d’un éclair soudain. Il assura à son élève qu’elle aurait son soutien indéfectible dans cette entreprise et lui fit miroiter qu’il avait encore beaucoup de choses à lui apprendre sur le potentiel des catalyseurs animaux.

En sortant du cours, manquant de trébucher sur un gros champignon orange qui dormait avant d’être dérangé par le garçon, Jérémy déclara : « La prochaine fois, c’est Cédric et moi qui accaparerons Apowain ! Je suis certain qu’il va trouver plein de choses à faire avec mon Mollasson et avec le brouillard de Cédric.
– Vous pourrez même lui demander pendant la session de magie défensive, pointa Stéphanie. C’est facile avec Apowain, il suffit d’avoir l’air intéressé.
– Mais je suis intéressé ! » Lui assura Jérémy.

Au prochain cours de magie défensive en question, Jérémy accapara le professeur en essayant de lui soutirer des informations sur le potentiel de son changeforme. Tout le monde le lui avait déjà dit : son catalyseur n’avait de limite que son imagination. Monsieur Apowain lui conseilla donc de la nourrir en travaillant sa culture générale et en lisant de la littérature de l’imaginaire. Le garçon était un peu déçu de devoir faire des exercices qui n’impliquaient pas Mollasson directement.

Pendant le reste de la défense magique, Jérémy s’entraîna tout de même à modeler son catalyseur en un mur qui pouvait le protéger d’une attaque. Cédric vit soudain un filet d’énergie magique, dont les nœuds étaient des cartes, contourner le mur et s’enrouler autour de Jérémy. Ce dernier tomba par terre sous le coup de la surprise et son mur se désagrégea aussitôt.

Monsieur Apowain intervint : « Rivière, il faut que tu essaies de garder une partie de ton attention perpétuellement dédiée au maintien de ton catalyseur. Surtout s’il te sert directement de bouclier. » A la grande joie de Jérémy, le professeur lui donna des petits exercices pour s’entraîner à la défense avec Mollasson. Puis il félicita chaudement Valentine pour sa performance. Monsieur Apowain était surpris que la fillette blonde ait déjà réussi à maîtriser un filet complet et opérationnel.

Malheureusement, elle ne parvint pas à réitérer son exploit. Le professeur la rassura en lui disant qu’elle était sur la bonne voie et qu’elle n’aurait pas besoin de beaucoup d’entraînement pour parvenir à générer un filet à volonté. Il avait déjà été surpris par sa rapidité en tissage d’énergie magique. Le professeur félicita aussi Stéphanie dont la loutre atteignait maintenant la taille d’un loup et Cédric qui arrivait à produire les quatre autres éléments à partir de ses filets de brume. Monsieur Apowain estimait que ses élèves s’étaient bien améliorés. Lorsqu’ils s’en furent pour rentrer chez eux, leur professeur se félicitait de leur succès.

Cédric se sentait tout de même un peu frustré d’avoir toujours sa magie bridée [à vérifier quand il a l’information].

 

1750 mots pour aujourd’hui, et il m’en restera encore 1400 à faire demain !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 28

Les enfants avaient encore toute la journée dont ils pouvaient profiter avant de retourner auprès de leurs parents. Le père de Jérémy les envoya jouer, mais leur interdit de mettre le nez dehors pour éviter d’avoir à surveiller s’ils allaient s’enfuir ou non. « Maintenant qu’on a retrouvé notre copine, on a plus aucune raison de courir partout. » Plaida Jérémy. Même avec cet argument, son père refusa de les laisser sortir.

Ils se contentèrent de discuter jusqu’à ce que chacun ait récupéré tous les morceaux de l’histoire où ils n’étaient pas présents. Une fois que la curiosité des uns et des autres fut satisfaite, ils se félicitèrent d’avoir été plus malins que les adultes et changèrent d’activité. Ils passèrent le plus clair du reste de leur journée à badiner de sujets plus légers et à jouer. Ravis de passer des moments ensemble, les quatre amis ne virent pas le temps filer et ils se sentirent déçus lorsqu’il fallut rentrer chez eux, de retour à leur routine de collégiens.

Epilogue :
Le reste de l’année se déroula sans nouvelles de la Confrérie des Cinq Eléments. Jérémy raconta à ses trois amis de l’autre côté du miroir qu’il voyait des mages du royaume surveiller l’établissement quand il venait à l’école. Il leur rapporta aussi que Liselle avait été enfermée dans un endroit secret, par crainte que Maleflamme ne vienne la faire s’enfuir. La menace de la Confrérie des Cinq Eléments était toujours au dessus de la tête de Cédric, mais pour le moment, tout paraissait sous contrôle pour qu’il puisse continuer sa scolarité normalement.

Les seules incartades dont les collégiens entendirent parler furent celles autour de Henry. Il paraissait avoir contracté une haine tenace et réciproque pour le garçon blond avec lequel il s’était battu lors de la fête d’halloween. Henry avait longtemps continué d’accuser [nom dont je ne me souviens plus du garçon blond] d’avoir fait ce dont Liselle était la vraie coupable. Le garçon à lunettes avait séché des heures de permanence pour essayer de trouver des preuves à ce propos. Il avait volé et fouillé le sac d’école du garçon blond et il le harcelait régulièrement. A la grande déception de Cédric, Henry n’avait eu, au pire, que des avertissements. Son professeur principal du feu continuait de le couver d’un regard bienveillant, peu importe ce qu’il faisait.

Après leur escapade pour sauver Stéphanie, Jérémy avait été le seul à avoir été puni. Les autres parents n’eurent jamais vent de ce qu’il s’était produit. Les parents de Stéphanie étaient persuadés qu’elle avait passé son temps avec Valentine et les garçons. Ils lui reprochèrent seulement de les avoir prévenus trop tard. Ceux de Valentine et de Cédric étaient, eux aussi, certains que leurs enfants avaient passé un innocent moment entre amis.

Hildegarde finit par sortir de l’hospice, guérie mais encore affaiblie. Elle apprit à Cédric comment maîtriser les errances de ses rêves, afin qu’il ne se retrouve plus dans la tête de Maleflamme ou des autres membres de la Confrérie des Cinq Eléments sans faire exprès. Elle lui enjoignit de continuer à suivre les cours de défense magique supplémentaire avec monsieur Apowain. Jusqu’à la fin de l’année, Cédric et ses amis suivirent ce conseil à la lettre, pour la plus grande joie du professeur de magie pratique.

A l’approche des vacances, les quatre amis promirent de ne pas passer tout l’été sans se voir. Cédric eut la permission à ses parents d’inviter Jérémy à passer quelques jours chez eux, pour lui faire visiter le monde sans magie en compagnie de leurs deux amies. Ils faisaient des plans de quoi montrer à leur ami du monde magique lorsque Matéo arriva. Il en profita pour proposer des endroits à visiter et pour préciser qu’il viendrait avec eux pour leur montrer.

A la fin du dernier jour de leur première année au collège de l’autre côté du miroir, la séparation fut un peu difficile. Jérémy et Valentine laissèrent échapper quelques larmes et les quatre se firent encore la promesse de se retrouver le plus rapidement possible. Après un dernier regard sur l’immense miroir qui servait d’entrée du collège de magie, Cédric et les autres rentrèrent chez eux pour les longues vacances d’été.

FIN

 

Passages à rajouter à un endroit :

Le cours de mathémagiques avaient lieu dans une salle qui ressemblait beaucoup à celle dans laquelle ils avaient cours avec madame Verone. Sauf que ce n’était pas un amphithéâtre. Le professeur se nommait monsieur [blabla] et était un homme grand, pâle avec de longs cheveux bruns retenus en triple catogan. Cédric avait appris la signification du mot « blasé » pendant les vacances et il ne pensait pas que quelqu’un pouvait en être à ce point l’illustration. C’était pourtant le cas de ce professeur.

Le garçon s’apprêtait à affronter de longues heures de cours ennuyeuses mais, bien que son attitude reflète une nature désabusée, monsieur [blabla] était passionné par sa matière. Cela donnait un mélange parfois étrange et souvent intéressant. Le professeur avait expliqué à ses élèves qu’ils allaient devoir apprendre quelques concepts de mathématiques de base avant de pouvoir les appliquer aux phénomènes magiques. Les collégiens s’apprêtaient à trouver que tout cela était bien compliqué et, au final, ça ne l’était pas plus que les autres matières.

En sortant du cours, Cédric n’était pas certain qu’il était fait pour les mathémagiques, mais il réservait son jugement. Il avait la tête bien pleine et la pause de récréation tombait à pic. Les quatre amis allèrent s’installer au bord de la rivière qui traversait le parc, sur un gros rocher plat. En prenant leur goûter, ils s’amusèrent en voyant la loutre de Stéphanie essayer de jouer avec un gros champignon violet.

[Nom de La loutre] s’approchait et donnait un petit coup de patte et le champignon réagissait en s’éloignant avec force piaillement. Il en fallait plus pour décourager la loutre qui lui renvoyait des petits cris moqueurs. Elle continuait ensuite de s’approcher et de faire mine de donner un coup de patte au champignon, qui se plaignait de nouveau en reculant. Leur petit manège persista un bon moment ; la loutre était espiègle et mettait du temps avant de s’ennuyer d’un tel jeu.

« Pfiou ! S’exclama Jérémy pendant que le champignon violet piaillait son mécontentement. On dirait que ça va être une matière costaude les mathémagiques.
– Oui, mais ça a l’air intéressant quand même, déclara Cédric.
– Et monsieur [blabla] a l’air très gentil, ajouta Stéphanie.
– Il a l’air totalement blasé surtout ! Pointa Jérémy. On dirait qu’il s’en fiche de nous, du coup…
– Mais non, réfuta la fillette brune. C’est une impression, c’est tout.
– En tous cas, j’ai l’impression que les mathémagiques vont me servir pour mon catalyseur de cartes, continua Valentine. Peut-être pas tout de suite, mais quand on aura un meilleur niveau.
– Je n’ai pas vu son catalyseur, reprit Stéphanie, mais je suis prête à parier que c’est un cartomancien lui aussi. Si ça se trouve, il pourra te donner des trucs pour tes cartes. »

La fillette blonde acquiesça et Cédric approuva la supposition de son amie. Ils discutèrent encore un peu de la matière de monsieur [blabla], qui intimidait beaucoup Jérémy, avant de se rendre au cours suivant. La loutre abandonna le gros champignon violet à contrecœur. Elle avait essayé de l’attraper, mais n’avait pas réussi à mettre la patte dessus. [est ce que j’avais un cours de magie de la vie quotidienne ?] [suite à insérer en même temps que je prévois un emploi du temps]

 

Après les petites vacances de la Toussaint, les cours de langues commencèrent à remplacer une partie des cours de magie pratique. Madame Verone convoqua la classe du brouillard à la place d’une heure d’étude pour leur faire mettre à jour leur emploi du temps [d’ailleurs, anecdotes sur les agendas magiques à ajouter ?]. Avant de pouvoir combler les trous laissés par les cours de magie pratique annulés, il fallait que les enfants choisissent les langues qu’ils allaient apprendre. Il leur était demandé deux langues vivantes et une langue morte pour les sortilèges anciens qui, elle, leur demanderait juste une heure par semaine.

« Comme nous sommes sous contrat avec l’Education Nationale du monde sans magie, expliqua madame Verone, vous n’aurez le choix que pour l’une des deux langues vivantes. Pour l’autre, vous devrez tous faire anglais. Vous serez vigilants car, pour les cours de langue qui ne seront pas l’anglais, vous serez mélangés avec les autres classes. Les langues entre lesquelles vous pouvez choisir sont toutes les autres langues vivantes actuelles, hormis l’anglais et le français, bien entendu. Ces langues sont listées dans la partie Atlas de votre agenda. Je vous laisse une petite dizaine de minutes pour en prendre connaissance. Ensuite vous aurez jusqu’à lundi prochain pour me communiquer votre choix. »

Les élèves échangèrent des regards interdits de part et d’autre de l’amphithéâtre. Toutes les langues du monde ? Cela laissait un choix beaucoup trop étendu ! « Vous croyez qu’ils ont à disposition un prof pour chaque langue du monde ? S’étonna Cédric auprès de ses amis en chuchotant tout bas.
– C’est possible oui, répondit Jérémy. Les professeurs de langues peuvent enseigner dans plusieurs établissements, parfois même dans plusieurs pays, et ils utilisent des portails pour aller d’une école à l’autre. Moi, ce qui me perturbe surtout, c’est qu’ils nous laissent faire la langue qu’on veut parmi toutes celles du monde sans restriction ! Je n’aime pas choisir ! Je suis nul pour choisir. Je vous ai déjà dit que je n’aimais pas choisir ? »

Il fut interrompu par madame Verone qui demandait le silence. Un brouhaha à propos des langues à choisir s’était élevé dans la salle et elle en avait conclu que les élèves avaient fini de prendre connaissance de la liste. « A présent, leur dit-elle, vous avez le même choix à faire à propos de la langue morte. Il vous suffit de tourner la page de votre Atlas pour voir les possibilités qui vous sont offertes dans ce domaine. Je vous laisse dix autres minutes pour que vous puissiez lire la liste. »

Il y eut un soupir général dans la salle lorsque la classe réalisa que la liste des langues mortes possibles était au moins aussi longue que celle des langues vivantes. Au lieu de les lire, Jérémy commença à compter le nombre de langues de chaque liste pour comparer. « Je ne sais même pas ce que sont les trois quarts de ces langues, s’inquiéta Valentine.
– Moi j’ai envie de toutes les apprendre… » Déclara Stéphanie d’un air rêveur.

Cédric, lui, était aussi effaré que Jérémy sur le choix à faire. Il ne savait même pas comment réduire les possibilités et se demandait si ses parents seraient suffisamment connaisseurs dans le domaine pour l’aider à choisir la langue vivante. Le garçon doutait, en revanche, qu’ils puissent l’aider pour la langue morte. Il espérait que Stéphanie, Valentine et Jérémy finiraient par avoir une idée. Dans le doute, il suivrait certainement l’un d’entre eux.

Chez lui, les parents de Cédric s’offusquèrent que l’établissement demande aux élèves de faire un choix aussi compliqué. « Tu vas devoir étudier ces langues jusqu’à la fin de ta scolarité ? S’enquit sa mère.
– Je pense que oui, supposa le garçon.
– Mais comment pensent-ils que des enfants si jeunes puissent déjà faire un choix si important si tôt dans leur scolarité ? S’emporta son père.
– Je ne sais pas. » Avoua Cédric qui commençait à se demander si ses parents allaient lui être d’une aide quelconque.
[continuer un peu ?]

Malgré le stress du choix à faire, tous les élèves s’étaient décidés dès le lundi suivant. [Réfléchir à ce qu’ils ont décidé en terme de langue vivante. Est ce qu’il faut les séparer un peu ?]
Concernant la langue morte, les quatre amis avaient opté d’un commun accord pour le [celte / latin / grec / germain ?]

 

2065 mots pour aujourd’hui, je suis tout pile dans les temps, c’est stressant. Surtout que, comme vous l’aurez remarqué, j’ai fini l’histoire ! Il faut donc que je trouve des passage à rajouter pour finir les 50 000 mots du défi ! Aaaaaaaaah !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 27

Ils parlèrent peu, sombrant rapidement dans le sommeil après la semaine de cours et les émotions des derniers jours. A peine eut-il fermé les paupières que Cédric se trouva transporté dans un rêve brumeux, comme lorsqu’il avait vu la réunion de la Confrérie des Cinq Eléments par les yeux de Liselle. Il supposa qu’il voyait par les yeux de Maleflamme car il était en présence de la fée de l’eau et du nain.

« Je veux savoir comment nous avons été retrouvés les deux fois, gronda le maître du feu. Je ne veux pas que cela se reproduise.
– Je me demande si ce n’est pas lié au garçon, suggéra la morganez. Il était là à la tour et aussi dans la grotte.
– Il est peut-être sous l’emprise d’un sort de localisation, continua le maître de la terre.
– Nous sommes devenus imprudents, commenta pensivement Maleflamme. La prochaine fois, il faudra neutraliser les sorts actifs sur cet enfant. »

Ses deux compagnons approuvèrent d’un signe de tête. « Maintenant, reprit le mage du feu, nous devons retrouver Liselle. Je veux savoir où elle a été enfermée… Qu’est ce qu’il y a [prénom de morganez] ?
– J’ai l’impression que nous ne sommes pas seuls, répondit la fée de l’eau qui jetait des coups d’oeil suspicieux autour d’elle. »

Cédric se sentit repoussé de son rêve de la Confrérie des Cinq Eléments. « Tu en as vu assez ; ils vont finir par te repérer si tu restes trop longtemps. » Chuchota une voix à son oreille qui ressemblait à celle d’Hildegarde. Le garçon n’ouvrit pas les yeux dans la chambre de Jérémy, mais dans une petite chambre uniquement meublée d’un fauteuil à accoudoirs et d’un lit en bois qui ressemblait à un vieux lit d’hôpital. La maîtresse du brouillard était assise dans le lit, un bras en écharpe et un bandage autour de la tête. Cédric s’assit dans le fauteuil.

Celle-ci était là, assise sur un lit qui ressemblait à un vieux lit d’hôpital en bois. La chambre était petite, mais un fauteuil à accoudoirs accompagnait le lit. Le garçon s’y assit.

« Ca va ? S’enquit-il avec sollicitude. On m’a dit que vous aviez été blessée.
– Oui oui, je suis trop vieille pour ces bêtises, répondit Hildegarde en désignant son bras en écharpe. Mais c’est de ma faute, j’ai tenu à participer à cette petite aventure. Richard m’a rapporté que tu ne m’avais pas écoutée et que tu étais quand même parti chercher ton amie ?
– Oui, confirma Cédric en relevant le menton d’un air de défi.
– C’était particulièrement imprudent. Mais je serais mal placée pour t’en faire le reproche. Déjà parce que j’ai été petite avant toi et je me souviens ce que l’on ressent à ton âge. Et ensuite parce que j’ai commis la même imprudence que toi, ce qui me vaut d’ailleurs de me retrouver ici. »

Hildegarde et Cédric échangèrent un sourire complice. « Pourquoi est ce que je vais voir la Confrérie des Cinq Eléments dans mes rêves ? S’enquit le garçon.
– Parce qu’ils sont une inquiétude très présente dans ta tête. Tu diriges donc inconsciemment tes pensées vers eux, mais il faudrait que tu essaies de calmer ces impulsions.
– Pourquoi ?
– Parce que c’est dangereux, expliqua Hildegarde. Tu as bien vu qu’ils étaient sur le point de te repérer lorsque je suis arrivée. »

Le garçon acquiesça. « Tous les magiciens font des rêves comme ça ? S’enquit-il ensuite.
– Oh non. Enfin, cela peut s’apprendre, même si c’est très difficile paraît-il. Mais c’est surtout l’apanage des maîtres du brouillard.
– Ah bon ?
– Oui, le brouillard n’est pas juste l’élément qui regroupe les quatre autres, continua la vieille femme. Il est aussi l’élément des rêves et des illusions. Je n’ai pas encore abordé cette partie avec toi. [à vérifier] Tu as encore tant à apprendre ! Maintenant que tu sais gérer de manière fine les afflux de magie de ton catalyseur, nous allons pouvoir nous intéresser à la question. »

Quelque chose revint en tête à Cédric : « Pourquoi est ce que j’ai eu accès à toute ma magie, d’un coup ?
– Parce que je suis morte une fraction de seconde/j’ai relâché la bride avant de perdre conscience au cas où [comment fonctionne la persistance des sorts après la mort d’un magicien ?]. Je vois que tu t’en es très bien sorti.
– Merci ! » Se réjouit le garçon. Il était très fier d’un compliment d’Hildegarde.

« Bon, je pense qu’il faut que nous nous reposions tous les deux, déclara la maîtresse du brouillard. Tu vas devoir répondre aux questions du royaume demain, même si je doute que tes réponses puissent aider à retrouver la Confrérie des Cinq Eléments.
– Ah bon ?
– Je suis peut-être un peu trop pessimiste, précisa Hildegarde en voyant l’air déçu de son protégé. Si ça se trouve, tu as remarqué un détail que personne d’autre n’a noté auparavant et qui sera crucial. Qui sait ? » Les deux maîtres du brouillard se souhaitèrent une bonne nuit et Cédric ferma les yeux pour sombrer dans un véritable sommeil.

 

Le lendemain se déroula comme Richard et Hildegarde l’avaient prédit. Des employés du royaume vinrent à la ferme des Rivière pour poser des questions aux quatre enfants, sous la surveillance du père de Jérémy. Les témoignages furent soigneusement disséqués et notés. Un responsable demanda à Cédric si ce dernier serait d’accord pour porter sur lui des sorts d’écoute et de localisation du royaume. Le père de Jérémy refusa pour le garçon.

« Vous ne pouvez pas faire ça sans l’accord de ses parents, intervint vivement monsieur Rivière. Et est-ce que vous avez vraiment envie d’aller expliquer à des gens du monde sans magie la situation à propos de la Confrérie des Cinq Eléments ?
– Non, mais c’est pour la sécurité de ce garçon, se braqua le responsable des interrogatoires. Il est suffisamment grand pour voir que c’est bon pour lui, vous ne pensez pas ?
– Ce que je pense ou non a peu d’importance : ça resterait illégal, continua le père de Jérémy. Et cet enfant a onze ans, il mérite que sa vie privée reste privée.
– Cela ne va pas nous simplifier la tâche, si jamais il arrivait quelque chose à ce garçon, nous ne pourrons pas intervenir avec autant d’efficacité que nous le voudrions.
– C’est votre travail, balaya monsieur Rivière. Le détail m’est totalement égal. Et puis après avoir été retrouvé deux fois d’affilée, cela m’étonnerait qu’un simple sort de localisation soit efficace désormais. »

Le responsable ouvrit la bouche, comme s’il voulait dire quelque chose, et la referma. Les interrogatoires terminés, les employés du royaume s’en furent.

 

1109 mots pour aujourd’hui. Il va pas falloir chômer pour atteindre l’objectif d’ici jeudi !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 24 25 26

Les deux filles ne se lâchaient plus d’une semelle depuis leurs retrouvailles.

Le trajet du retour se déroula comme dans un rêve. Cédric avait du mal à se dire que, peu de temps auparavant, il était ligoté dans le repaire du terrible Maleflamme. La douleur qu’il avait ressentie lui aurait aussi parue bien lointaine s’il n’en portait pas encore les brûlures qui le lançaient. Il vouait une reconnaissance éternelle à Valentine qui avait permis de le sauver avant que les choses n’empirent pour de bon et il avait hâte qu’ils arrivent à la ferme de la famille Rivière.

Jérémy fit voler son griffon près du pégase de Cédric. « Hé ! Tu as vu ? Tout est bien qui finit bien, lança le garçon brun.
– Oui ! Approuva Cédric. Heureusement que vous êtes arrivés à temps.
– Mais tout n’est pas fini, les enfants, intervint Richard qui volait près d’eux sur un vieil hippogriffe un peu déplumé. J’ai bien peur que ça ne fasse que commencer.
– Pourquoi ? S’enquit curieusement Jérémy.
– Parce que la Confrérie des Cinq Eléments vient de refaire surface, expliqua le vieux magicien. Cela signifie qu’ils ont préparé des mauvais coups pendant longtemps et que, maintenant, ils les mettent en œuvre. »

Les deux garçons restèrent un instant silencieux. « Et un de leurs mauvais coups, c’était de me kidnapper ? S’enquit amèrement Cédric.
– Certainement, confirma Richard. Cela faisait longtemps qu’ils cherchaient à attraper Hildegarde, mais elle est finaude. A partir du moment où elle a su qu’ils voulaient l’utiliser pour leur propre intérêt, ils n’ont jamais réussi à s’approcher d’elle.
– Il faudra peut-être qu’elle m’apprenne à me cacher aussi, commenta l’apprenti maître du brouillard.
– Ah ! S’exclama le magicien. J’espère que nous n’aurons pas à en venir là. L’établissement des Alouettes est sous surveillance ; tu devrais pouvoir passer une scolarité en toute tranquillité. »

Le vieil homme adressa un sourire rassurant aux garçons, et à leurs deux amies qui s’étaient approchées. « Et vous saviez pour la fille de l’air, là ? Intervint brusquement Jérémy d’un air grave.
– La fille de l’air ? Demanda Richard qui ne voyait pas de quoi parlait le garçon.
– Liselle, précisa Cédric qui avait compris. La maîtresse de l’air qui suivait Maleflamme.
– Oh oui, se souvint le vieux magicien. La jeune fille qu’Hildegarde nous a demandé d’aller chercher dans un placard, oui, je me rappelle avoir entendu ça. C’est [deux prénoms quelconques] qui se sont occupés d’aller la chercher. Ils sont jeunes et c’est leur première mission tous seuls, c’est pour ça qu’ils ont été envoyés pour la récupérer.
– Mais du coup, vous saviez ? S’impatienta Jérémy.
– Eh ! Il faut avouer que non, révéla enfin Richard. Nous nous étions concentrés sur la surveillance extérieure. Nous n’avions pas pensé que quelqu’un s’infiltrerait à l’intérieur. Il faut dire que les recrutements de professeurs sont très surveillés en général et il n’y en avait pas de nouveau cette année. Quant aux élèves… Et bien, la petite Liselle paraît plus jeune que ce qu’elle est vraiment. [Réfléchir si on garde cette option] Ce n’est pas quelque chose qu’on avait vu venir. »

Cédric s’inquiétait du ton débonnaire de Richard. Cela lui donnait l’impression que les mages ne prenaient pas le fait que la Confrérie des Cinq Eléments le pourchassait. Parce que lui, il trouvait ça vraiment angoissant. Il échangea un regard avec Jérémy et celui-ci paraissait aussi très peu satisfait de la réponse du vieux magicien. Ni l’un ni l’autre ni leurs deux amies n’eurent l’occasion d’essayer d’en savoir plus. Les cavaliers volants arrivèrent en vue de la ferme des Rivière.

Le père de Jérémy les attendait à l’entrée de la maison, les bras croisés. Cédric se demanda si son ami allait se faire réprimander. L’heure du dîner était passé depuis longtemps et ils étaient partis sans autorisation en direction d’un grand danger. Toutes les montures volantes se posèrent dans la cour, devant le maître de la maison. Les magiciens saluèrent le père de Jérémy et, pendant que les enfants démontaient à leur tour, Richard prit les devants.

« Vous avez un fils malin, déclara le vieux mage. Et il sait bien s’entourer aussi. Ca faisait longtemps que je n’avais pas vu des jeunes aussi vifs !
– Ils sont quand même partis sans prévenir, pointa monsieur Rivière d’un ton qui n’augurait rien de bon. Et s’occuper d’affaires qui ne sont pas de leur ressort.
– Oh, vous savez, c’est difficile de retenir des jeunes lorsque l’une de leur camarade est en détresse, temporisa Richard du même air débonnaire qu’il arborait lorsqu’il prenait la parole à propos de sujets graves. Et puis ils étaient bien organisés ! Si ça n’avait pas été la Confrérie des Cinq Eléments en face, ils n’auraient pas eu besoin de nous. Ce sont des petits formidables ! »

Le père de Jérémy grommela quelque chose d’incompréhensible. Il invita les mages qui avaient escortés les enfants à boire quelque chose à l’intérieur, mais leur soirée de travail n’était pas terminée ; ils déclinèrent tous, à part Richard qui accepta. Les enfants comprirent que le vieux magicien était venu de son propre chef. Il n’était pas obligé et, de plus, il était à la retraite. Cédric se demanda ce qu’il faisait là.

Jérémy paraissait soulagé que le vieux magicien reste avec eux, même s’il le trouvait un peu bizarre. Il ne semblait pas vouloir affronter son père sans un autre adulte en présence. Ils s’installèrent tous autour de la table de la cuisine qui s’agrandit pour tous les accueillir. Les quatre enfants s’assirent en silence, tête baissée en attendant l’orage qui menaçait de s’abattre sur eux.

Un silence lourd régnait sur la pièce tandis que le père de la famille Rivière servit un verre de spiritueux à Richard et un à lui-même. « Bon, est ce que je peux avoir plus d’informations ? S’enquit le père de Jérémy. Je sais qu’ils ne sont pas juste partis se promener, que je me suis fait un sang d’encre quand ils ont été en retard et que la section [trouver un nom de gens qui interviennent, de qui ça dépend, etc, milice ?] m’a informé que tous les enfants dont j’avais la responsabilité, plus leur amie, étaient partis se jeter dans les griffes du loup. »

Le vieux magicien pouffa dans son verre. « C’est un bon résumé oui, confirma-t-il. Mais je propose que nous demandions d’abord aux enfants leur résumé des faits. » Le père de Jérémy acquiesça. Après une concertation silencieuse, Cédric se dévoua pour raconter l’histoire de son point de vue. Valentine et Jérémy se chargèrent de compléter son récit et Stéphanie ajouta son grain de sel pour les éléments finaux. Monsieur Rivière se passa la main sur le visage à plusieurs reprises, lorsque l’histoire de Cédric abordait les moments où les quatre enfants avaient couru des risques.

A la fin, le père de Jérémy se leva, se rendit jusqu’à la fenêtre en se grattant la tête, dans une atmosphère silencieuse. Il expira longuement et se retourna vers Richard et les collégiens. S’efforçant de garder son calme, mais encore sous le coup de l’inquiétude, il déclara aux quatre amis : « Mais les enfants, vous êtes beaucoup trop jeunes pour vous occuper d’affaires aussi graves. Je sais bien que vous vous inquiétiez pour votre amie. Je le sais, et je comprends ! Sauf qu’il ne faut pas partir comme ça à la poursuite de criminels, c’est dangereux et c’est le travail de la [organisation blablabla]. »

Les quatre compères échangèrent des regards mais ne répondirent pas. Le père de Jérémy souffla en regardant le plafond. « Qu’est ce que j’aurais dit à vos parents s’il vous était arrivé quelque chose ?
– Je suis désolé, déclara Cédric. On avait pas pensé à ça.
– C’est bien pour ça que ce n’est pas aux enfants d’aller chasser les criminels, intervint Richard. Même pour une aussi bonne cause que d’aller sauver une amie. Ils retiendront la leçon pour la prochaine fois. Ils ont juste à promettre qu’ils ne recommenceront plus, n’est ce pas les enfants ? »

Les collégiens promirent, avec chaleur et en chœur. Le père de Jérémy eut du mal à s’empêcher de sourire. Tout était plus attendrissant une fois que l’on était assuré que tout le monde était à présent en sécurité. Plus de peur que de mal, comme lança Richard en demandant un autre verre. L’atmosphère s’allégea et monsieur Rivière s’occupa de faire réchauffer le repas du soir que les sœurs de Jérémy avaient bien entamé lors de leur dîner. Le vieux mage resta profiter de la nourriture.

Vers la fin du repas, Richard demanda aux enfants issus du monde sans magie combien de temps ils avaient prévu de rester chez leur ami à la ferme des animaux volants. Cédric lui expliqua qu’ils avaient convaincu leurs parents de rester jusqu’au samedi soir [à vérifier, si samedi soir ou week end entier]. Il ne précisa pas quels moyens ils avaient employé pour convaincre certains des parents. Le vieux mage acquiesça et les prévint que le lendemain, des employés du royaume viendraient prendre des dépositions et des témoignages.

Suite à cela, le père de Jérémy leur intima d’aller se coucher et ils obéirent aussitôt.

 

1529 pour le week end ^^ Petit score, mais ça valait le coup de perdre l’avance !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 23

Sa brûlure au bras l’élançait. En voulant passer sa main dessus, il réalisa qu’il avait été entravé. Il ne pouvait bouger ni les bras, ni les jambes. Son catalyseur de brume l’environnait paresseusement, mais il ne lui obéit pas lorsque le garçon tenta de lui ordonner de prendre consistance. « Allez ! » Voulut l’encourager Cédric, mais aucun son ne sortit de sa gorge.

« Je vois que tu es réveillé, nota Maleflamme. Tu ne peux pas parler, mais c’est normal. Tu es aphone pour quelques heures. Et tu ne peux pas non plus diriger ton catalyseur pour le moment. Mais c’est normal aussi : ça va revenir quand tu auras les yeux en face des trous. Je te préviens, n’essaie pas de t’enfuir. Tu le regretterais. Tu regretteras aussi de ne pas vouloir coopérer avec nous, mais j’espère que tu finiras par changer d’avis à ce propos. »

Cédric n’aimait pas ce qu’augurait le ton du magicien. Tournant la tête autour de lui, il constata que ni la fée de l’eau, ni le nain ne se trouvaient là. « J’ai une question pour toi, reprit Maleflamme. Tu répondras lorsque tu pourras parler de nouveau bien sûr. Sais-tu où est passée Liselle ? Oh, ne roule pas des yeux étonnés. Je sais que tu connais Liselle. Une jeune lycéenne blonde qui discute avec toi de temps en temps. »

L’homme marchait de long en large, tournant autour du garçon d’un pas lent, les mains derrière le dos. Il n’avait pas changé sa tunique orangée : elle était toujours en partie déchirée suite au combat qu’il avait essuyé contre Hildegarde et les alliés de celle-ci. Il continua : « Elle devrait être là, Liselle. Plus exactement, elle aurait même dû t’avoir amené à nous, mais peu importe : puisque tu es là, elle échappera peut-être à la punition que j’avais prévu de lui infliger si elle échouait. Il n’empêche qu’elle n’est pas là, elle, et cela me contrarie. »

Cédric pouvait voir la colère couver dans les yeux de Maleflamme. Même si le garçon en voulait à Liselle de lui avoir menti et d’avoir voulu l’enlever, il trouvait le regard du magicien si terrible qu’il n’avait pas envie de lui révéler où la jeune fille avait été dissimulée. Il était soulagé, en un sens, d’avoir été rendu aphone. Cela lui donnait une excuse pour ne pas répondre, mais pour encore combien de temps ?

Le garçon testa machinalement les liens qui le retenaient. Rien ne se produisit. Et si Maleflamme avait menti ? Il décida de tenter de glisser sa brume dans les interstices des liens qui le retenaient. Une soudaine douleur parcourut tout son être, comme s’il brûlait de l’intérieur. Cédric cria. Le brouillard s’étendit en réponse, comme pour le protéger, mais la douleur se fit plus intense encore. Le garçon tenta de juguler son catalyseur et, au fur et à mesure qu’il y parvenait, la douleur se calmait.

« Profite, profite, commenta Maleflamme sur le ton de la conversation. Parce que si tu ne décides pas de joindre ma cause, la douleur ne s’arrêtera pas. » Haletant, Cédric se demandait ce que le magicien voulait dire par là. « Je vois ton air interrogateur. Sache que si tu refuses de m’aider, je continuerai de te faire mal pour que tu libères la puissance du brouillard. J’en ai besoin. Et maintenant que je t’ai, je l’aurai, que tu le veuilles ou non. »

L’homme continuait de tourner autour de sa proie. « Bon, je te laisse réfléchir à la question que je t’ai posé. Lorsque je reviendrai, tu ne seras plus aphone. Et je te conseille de me répondre franchement, ou tu le regretteras. » Sur ces mots, Maleflamme s’en fut. Cédric commença à paniquer. Il ne savait pas comment se sortir de cette situation et il n’osait pas recommencer à essayer de se libérer de ses liens. Découragé, il laissa ses pensées s’envoler vers Valentine, Jérémy et Stéphanie. Le garçon espérait qu’eux, au moins, allaient bien.

Normalement, ils avaient dû être récupérés par Hildegarde. Tout irait bien pour eux. Cédric se disait qu’ils avaient dû retourner à la ferme des Rivière. Peut-être même que Stéphanie était réveillée à présent. Ils devaient être bien tous ensemble ; le garçon était certain que Valentine et Stéphanie devaient être ravies de se coller de nouveau l’une contre l’autre. Alors que lui était tout seul ici, attaché, et probablement bientôt torturé. Est ce qu’ils pensaient à lui, au moins ?

Au bout d’un moment, qui lui avait paru à la fois terriblement long et à la fois terriblement court, Maleflamme revint. Il était accompagné de la fée de l’eau et du nain. Cédric sentit la frayeur l’envahir. Il espérait qu’il ne pouvait toujours pas parler ; cela lui laisserait un peu de répit. « Bien bien bien, déclara le maître du feu d’un ton presque débonnaire. Il est temps de savoir où se cache notre petite Liselle. J’espère pour elle qu’elle ne nous a pas tourné le dos.
– Ca m’étonnerait. » Intervint la morganez.

Maleflamme ne fit pas de commentaire. Il s’approcha de Cédric et lui demanda : « Alors, où est-elle ?
– Vous… » Le garçon toussota car sa voix était encore enrayée. « Vous ne la trouverez pas.
– Je pense que tu as mal compris que tu n’avais pas vraiment le choix de ne pas répondre, lui précisa le magicien.
– C’est pas ça, déclara Cédric. C’est qu’elle a déjà été emmenée par les amis d’Hildegarde.
– Et comment sais-tu cela ? Intervint le maître de la terre.
– Parce que j’ai dit à Hildegarde où elle était, expliqua le garçon dont la voix s’affirmait au fur et à mesure. Et elle m’a dit qu’elle envoyait des gens pour la chercher. Ce qui fait que, maintenant, je ne sais pas où est Liselle, alors je ne peux pas vous le dire. »

Maleflamme considéra pensivement l’apprenti maître du brouillard. « Mmhmm… Emit-il finalement. Cette histoire a l’air un peu trop pratique…
– Je ne sais pas, déclara la fée de l’eau. Sa version expliquerait pourquoi Liselle n’est pas là et aussi pourquoi elle ne nous a pas contactés. » Le maître de la terre hocha la tête pour appuyer les propos de la morganez.
Leur chef n’avait pas l’air entièrement convaincu. Cédric n’aimait pas la lueur qu’il voyait dans ses yeux. « C’est fâcheux, lâcha Maleflamme qui paraissait très contrarié. Il me faut un maître de l’air… Ils sont presque aussi rares que ceux du brouillard, c’est vraiment fâcheux ! Tout se ligue pour me faire perdre mon temps !
– Nous allons trouver une solution, tenta de temporiser la morganez.
– Il y a une autre spécialiste de la magie de l’air à [trouver un lieu quelconque], mentionna le nain. Peut-être pouvons-nous aller la chercher.
– Et cette personne, reprit Maleflamme, est-elle acquise à notre cause ? »

Les deux suivants échangèrent un regard. « Nous ne savons pas, avoua finalement la fée de l’eau. Mais nous pouvons la convaincre je suppose.
– Tu supposes. Tu supposes ?! » Le maître du feu, contrarié, s’emporta. « Nous ne pouvons pas nous permettre d’avoir un autre maître ou spécialiste sous contrainte ! Et nous n’avons pas le temps !
– Nous avons tout notre temps, le contredit le nain. C’est juste que tu n’as pas envie d’attendre. »
Avec horreur, Cédric vit Maleflamme projeter des flèches de feu sur le maître de la terre. Celui-ci s’était déjà protégé dans une coquille de pierre qui encaissa tous les projectiles. Le garçon constata que la morganez s’était aussi protégée, craignant que l’attaque ne la vise aussi. Le maître du feu leur tourna le dos. Il se passa la main sur le visage, faisant visiblement de gros efforts pour retrouver son calme.

« Trouver un maître pour en perdre un autre… » Grommelait Maleflamme entre ses dents. Il fit plusieurs allers-retours dans la salle, contournant les grosses stalagmites qui gênaient sa route. Cédric s’attendait à tout instant de le voir faire exploser les concrétions calcaires, mais rien de tel ne se produisit. Le garçon restait tendu, dans l’expectative de ce qui risquait de lui arriver. Il espérait que Maleflamme n’allait pas se défouler sur lui.

« Nous n’avons jamais eu un maître du brouillard avec nous, précisa la fée de l’eau.
– Comment ça ? S’enquit le maître du feu. Nous avions [Machintruc] jusqu’à il y a quelques temps.
– Oui, mais il était un spécialiste du brouillard, continua la morganez. Ce n’était pas un catalyseur de brume qu’il avait. Il avait juste appris à maîtriser l’élément parce qu’il avait des facilités.
– En effet, acquiesça Maleflamme. Où veux-tu en venir ? »

La fée de l’eau ne répondit pas tout de suite. Elle lança d’abord un regard au nain, comme si elle n’était pas sûre d’elle. Puis au garçon, en affichant un bref air d’excuse, avant de reprendre : « Celui-là est un véritable maître du brouillard, expliqua-t-elle. Nous n’avons jamais essayé avec un véritable maître du brouillard ; si ça se trouve, il peut compenser l’absence de Liselle. »

La supposition de la morganez fit réfléchir Maleflamme et blêmir Cédric. Ce dernier n’avait aucune envie d’être le sujet d’expériences, surtout si elles impliquaient qu’il se fasse torturer. Il écarquilla les yeux de terreur en voyant le maître du feu le considérer d’un air pensif, le mesurant du regard. « Ca peut être une idée, dit lentement le chef de la Confrérie des Cinq Eléments. Je crains juste que nous le tuions dans l’opération.
– C’est un risque à courir, admit la fée de l’eau.
– Je pense que nous allons devoir essayer, reprit Maleflamme. Je suis beaucoup trop las de perdre du temps. »

Cédric voulut se débattre, mais le souvenir de l’intense douleur l’en empêcha. Il se sentait désespéré et se demandait ce que sa famille dirait en ne le voyant pas revenir de chez Jérémy. « Placez-vous autour de lui, ordonna Maleflamme à ses deux suivants. Nous allons commencer.
– Attendez ! S’écria soudainement le nain. Quelqu’un arrive !
– Encore ? Rugit le maître du feu. Mais comment est-ce possible ? Débarrassons-nous d’eux le plus vite possible ! »

Un groupe d’une dizaine de mages fit irruption dans la grande salle de la grotte. De ce que vit Cédric, ils se partageaient les tâches entre la défense et l’attaque. Deux magiciennes se postèrent près de lui, empêchant la Confrérie des Cinq Eléments de le récupérer. Acculés, Maleflamme et ses deux suivants disparurent. Le premier dans un anneau de feu, la seconde dans une flaque et le troisième sous terre.

« Cédric ! » S’exclamèrent plusieurs voix. Le garçon vit Jérémy, Valentine et Stéphanie, qui avait été réveillée, se précipiter dans sa direction, ignorant les mages qui essayaient de les retenir, ne sachant pas encore si la zone était sécurisée. Les deux magiciennes postées à côté de lui le libérèrent et ses trois amis en profitèrent pour se jeter sur lui sans autre forme de procès.

« Comment vous m’avez retrouvé ? S’étonna Cédric.
– Tu ne te souviens pas ? Je t’ai envoyé une carte de localisation lorsqu’ils se sont emparés de toi, lui rappela Valentine. Te suivre a été un jeu d’enfants.
– Et pendant ce temps, je suis allé chercher nos amis ici présents, raconta Jérémy avec entrain. Mais quand on est sortis de la tour, tu avais tout plongé dans le brouillard, c’était impressionnant !
– Mais quand le brouillard s’est estompé, on ne voyait plus personne, continua Valentine. Et les mages ne savaient pas où vous étiez partis, alors ils ont voulu faire une pause pour se regrouper.
– Et ils en ont profité pour me réveiller ! Précisa Stéphanie. C’est tellement gentil d’être venus me chercher, j’étais bien contente en me réveillant ! Un peu perdue, mais très contente. »

Cédric aussi se sentait très content, et soulagé aussi. Il était toujours sous le coup de la frayeur de se faire torturer par Maleflamme et accueillait avec plaisir les embrassades de ses amis affectueux. Il leur devait une fière chandelle, songeait-il. « Et Hildegarde, elle est pas là ? » S’enquit le garçon qui s’était attendu à voir la maîtresse du brouillard venir le réprimander de ne pas l’avoir écoutée. Les trois autres ne répondirent pas tout de suite, échangeant des regards graves.

« Hildegarde a été gravement blessée pendant le premier assaut, lui apprit finalement Stéphanie. Ils ne savent pas si elle va s’en sortir, parce qu’elle n’est plus toute jeune pour encaisser autant de blessures.
– Oh… » Cédric ne savait pas quoi répondre d’autre. Il espérait que la maîtresse du brouillard survivrait. Il l’aimait bien et elle avait encore beaucoup de choses à lui apprendre.

« Et sinon, on est en retard pour le dîner, intervint Jérémy pour changer de sujet et alléger l’atmosphère. Mais ça va, on a prévenu papa. En fait, les amis d’Hildegarde voulaient nous ramener chez moi, mais nous on voulait aller te chercher.
– Ils ont dit que c’était trop dangereux, précisa Stéphanie. Mais moi je venais de me réveiller et il était hors de question que je rate encore de l’action.
– Et puis ils avaient besoin de moi pour suivre la carte, ajouta Valentine. Et ils ne pouvaient pas se permettre de perdre quelqu’un pour nous ramener. Du coup ils ont fini par accepter ! » Les trois amis de Cédric paraissaient particulièrement satisfaits d’eux-mêmes.

Les mages terminèrent d’inspecter la grotte. Il s’agissait d’un repaire secondaire et la Confrérie des Cinq Eléments n’avait pas eu le temps de s’installer vraiment dedans. Il n’y avait rien d’autre à trouver que les alarmes du nain qu’ils avaient déclenché en arrivant. Les amis d’Hildegarde étaient un peu déçus : ils n’avaient pas de moyens de retrouver Maleflamme et ses compagnons.

« Les enfants ! Les interpella un dénommé Richard qui était presque aussi vénérable qu’Hildegarde. Nous allons vous ramener là où vous étiez sensés être. Nous allons juste ausculter celui d’entre vous qui avait été enlevé, pour être certains que tout va bien. » Cédric se laissa docilement ausculter et les mages escortèrent les enfants à la sortie. L’apprenti maître du brouillard inspira joyeusement l’air extérieur, même s’il le trouvait toujours chargé en énergie magique.

Seuls cinq mages s’occupèrent d’escorter les enfants : les deux magiciennes qui s’étaient postées près de Cédric à leur arrivée et qui se présentèrent comme [Bidulette] et [Machinette], le vieux Richard et deux autres magiciens, [Bidulon] et [Machin]. Ils avaient tous une monture volante. Il en manquait juste une pour Stéphanie, qui monta d’autorité avec Valentine.

 

2387 mots pour aujourd’hui ! La fin est proche, ça se sent.

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 22

Pantelants, ils se laissèrent le temps de souffler. Lorsque Cédric arriva à se lever, Jérémy et Valentine firent de même. « Bon, on y va ? » Lança l’apprenti maître du brouillard d’un ton qu’il voulait enjoué. Son catalyseur de brume continuait à produire de grosses volutes de temps à autre. Le garçon avait du mal à juguler les gros afflux de magie qui l’assaillaient. Il craignait d’encore les laisser exploser et, surtout, ce qui le travaillait, c’était pourquoi Hildegarde avait enlevé la bride.

Il grimaça. Chaque mouvement était laborieux et il ressentait durement de nouveau toute la lourdeur de l’air chargé d’énergie. Cédric sursauta à peine lorsque la trappe s’ouvrit brutalement. De la fumée s’en échappa et le maître de la terre en émergea, porté par la fée de l’eau. En les voyant, elle découvrit les dents en un sourire carnassier. Alors que les enfants reculaient, la morganez finit de sortir du trou et laissa tomber son camarade inconscient.

Maleflamme la suivait de près. Il parut surpris de la présence des trois collégiens, accompagnés d’une quatrième inconsciente sur un filet. Ses yeux vifs remarquèrent tout de suite la brume autour de Cédric. « Je te retrouve enfin, se réjouit le maître du feu. Hildegarde a bien essayé de te garder hors de ma vue… Je dois avouer qu’elle a réussi. Je n’ai pas réussi à te joindre depuis notre première rencontre. »

Des cris parvinrent du couloir sous la trappe. Malefamme y propulsa une boule de feu, avant de refermer l’ouverture. « Voilà qui devrait nous laisser un peu de temps, commenta le chef de la Confrérie des Cinq Eléments. Bien sûr, pas suffisamment pour une véritable conversation. Je vais donc en venir directement au fait : jeune maître du brouillard, viens avec nous.
– Non. » Refusa Cédric.

Maleflamme se passa la main sur le visage. « Il me semblait pourtant avoir été clair, déclara-t-il d’un ton exaspéré. Nous n’avons pas le temps d’en discuter. » L’homme attrapa le garçon blond par le bras pour l’entraîner hors de la tour. Cédric se débattit, mais le magicien le maintenait d’une main de fer, qui se faisait plus brûlante si le garçon se débattait plus fort.

« Que faisons-nous des autres ? S’enquit la fée de l’eau en désignant les autres collégiens d’un signe de tête.
– Peu m’importe, tant qu’ils ne nous ralentissent pas. » Balaya Maleflamme en traînant un Cédric récalcitrant qui criait ce qu’il pouvait. Valentine n’avait pas eu le temps de lui donner une nouvelle carte de défense qui aurait pu l’aider.

La morganez adressa un sourire mauvais à Valentine et Jérémy, qui s’entre regardaient d’un air incertain. Ni l’un, ni l’autre n’avait plus beaucoup de possibilités magiques, mais ils ne se voyaient pas laisser leur ami se faire enlever sans agir non plus. Tout en récupérant son compagnon inconscient sur un lit d’eau, la fée de l’eau recula en direction de Maleflamme, tout en surveillant les deux enfants.

Lorsqu’elle les lâcha des yeux pour suivre son chef plus efficacement, Cédric aperçut Valentine envoyer une carte se poser discrètement sur lui – pour le suivre plus tard, supposa-t-il – et Jérémy se précipiter pour ouvrir la trappe et glisser au bas de l’échelle. Quant à lui, il tentait de se libérer de l’emprise brûlante de Maleflamme. Le garçon glissa un film de brume entre son bras – dont la manche s’était consumée – et la main de son ravisseur. Le film humide calma un peu la brûlure et l’empêcha surtout de s’aggraver. Cédric tenta d’imprimer une pression suffisante pour écarter les doigts du magicien de son bras.

Maleflamme s’en rendit compte. « Je n’ai pas le temps pour les enfantillages ! » Rugit-il en giflant le garçon. Il tomba par terre sous le choc, littéralement cuisant. Grâce à son brouillard, il recouvra sa joue d’eau pour contrer la brûlure. Et, à présent libéré de l’emprise du magicien, Cédric s’enfuit. Il sentit quelque chose s’enrouler autour de sa cheville et tomba. La morganez l’avait immobilisé avec un de ses serpents d’eau.

Il se débattit en criant et libéra une nouvelle fois la puissance de son catalyseur de magie. Cédric repoussa la fée de l’eau avec un poing de terre et laissa son brouillard s’étendre tout autour de lui pour le dissimuler. Ce faisant, le garçon fila à l’aveuglette, moitié en trébuchant et moitié en courant, fuyant les imprécations du maître du feu. Il dévala toute la Colline Pelée et ne s’arrêta pas avant de heurter un mur en ruine, contre lequel il s’assomma presque.

Cédric contourna le mur et s’y adossa, se laissant glisser par terre, le souffle court. Des larmes de douleur lui brûlaient les yeux. Il les essuya de sa manche entière. Le garçon espérait que Maleflamme et ses deux compagnons abandonneraient la poursuite mais, pour le moment, il les entendait toujours vitupérer. Il avait très envie d’aller retrouver Valentine, Jérémy et Stéphanie, mais il avait perdu tout sens de l’orientation : il n’avait absolument aucune idée de la direction où se dressait la tour en ruine.

Au moment où il se demandait combien de temps il allait pouvoir maintenir une brume aussi épaisse et étendue, le brouillard commença à s’effilocher. Cédric ne savait plus quoi faire d’autre : il était trop essoufflé pour courir encore et il n’avait pas puisé de manière économique dans sa grande réserve de magie. Il pensait se contenter de rester caché derrière le mur en espérant que Maleflamme préfèrerait continuer sa fuite plutôt que de l’attraper.

Le garçon réalisa qu’il n’entendait plus de cris au loin. Il ferma les yeux et se concentra sur les fils de brume encore présents pour essayer de détecter des vibrations qui indiqueraient une présence. Il détecta au moins quelqu’un encore pris dans ce qui restait de brouillard. Impossible de déterminer s’il s’agissait d’une ou de plusieurs personnes. Cédric tenta de pousser sa concentration. Sans succès. Il ouvrit alors les yeux.

Et sursauta, le cœur battant. Maleflamme se dressait au-dessus de lui, le regard furieux. La morganez se tenait derrière son chef, portant toujours le nain sur son matelas d’eau. Elle paraissait aussi en colère elle aussi. « Tu croyais pouvoir t’en tirer comme ça ? » Se moqua le maître du feu en le toisant. Sans attendre de réponse, il enfuma le garçon pour qu’il perde conscience. Cédric lutta un instant, rassemblant sa brume pour écarter la fumée, mais perdit connaissance.

Cédric ouvrit les yeux pour constater qu’il avait été emmené dans une grotte.

1067 mots aujourd’hui. Il faudra que j’en écrive 600 de plus demain pour compenser le petit retard !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 21

« Il faut la sortir de là. » Décréta Cédric. Les deux autres hochèrent la tête et Jérémy prit son catalyseur pour l’insérer dans la serrure. Son changeforme, aussi coulant qu’un camembert bien fait, se glissa dans tous les interstices et se solidifia en clef. Le garçon la tourna et ouvrit la porte de la cellule. Valentine s’y précipita pour secouer Stéphanie, mais elle ne se réveilla pas.

« Je pense qu’ils lui ont donné une potion de sommeil aussi, supposa la fillette blonde. Mais on a rien pour la réveiller…
– Comment on va faire ? S’enquit Jérémy.
– On va la transporter, comme on avait dit, suggéra Cédric. Avec le filet de cartes de Valentine. »

Le filet de cartes était l’une des choses que la fillette blonde arrivait à faire dont elle était la plus fière. Le tissage en était complexe, mais le filet était très pratique et elle l’utilisait souvent. Lui, ou des variantes. Ils installèrent Stéphanie et sa loutre dessus, puis commencèrent à se retirer. Jérémy referma la porte de la cellule à clef, en se disant qu’il y avait une chance pour que cela embête la Confrérie des Cinq Eléments.

En arrivant à l’entrée du couloir qui allait les mener à la sortie, ils se trouvèrent nez à nez avec le nain que Cédric avait vu dans son rêve. Le nain avec des traces de terre sur le visage. Celui que le garçon avait supposé par la suite être le maître de la terre. Après une seconde intense où ils se considérèrent d’un air surpris, le nain aperçut Stéphanie qui flottait paisiblement, sur un hamac en filet maintenu par des cartes volantes. Le maître de la terre tendit ses mains devant lui et tout se mit à trembler.

Des mains de terre géantes jaillirent des murs pour enserrer les trois enfants. Les cartes qu’ils portaient sur eux jaillirent instantanément mais, malgré leur ordre de trancher, elles ne parvinrent pas à couper les mains qui étaient devenues aussi dures que la pierre. Valentine commençait à fatiguer de catalyser autant de magie pour les différents sortilèges qu’elle envoyait par ses cartes, mais elle déchargea des sorts d’immobilisation qu’elle avait stocké dans certaines cartes prévues à cet effet. Pendant ce temps, Jérémy changea Mollasson en petit griffon qui se jeta sur le nain, tandis que Cédric faisait discrètement passer de la brume derrière leur adversaire.

Le maître de la terre n’en était pas à son premier combat. Il ne paraissait pas jeune et une bande de trois collégiens était loin de lui arriver à la cheville. D’un geste, il para les sorts de Valentine avec des boules de terres compactes et, d’un autre mouvement ample, il fit jaillir une colonne de terre qui percuta le griffon de plein fouet et lui fit perdre sa forme. Le nain n’avait, en revanche, pas remarqué le mur de brume qui s’accumulait petit à petit derrière lui.

Valentine et Jérémy firent de leur mieux pour continuer de distraire le magicien pendant que Cédric accumulait encore et encore du brouillard. Une fois qu’il estima avoir une quantité suffisante de brume, il la fit retomber sur le nain pour l’assommer en une masse formée des cinq éléments. « Ca a marché ? S’enquit avidement Jérémy.
– Je ne sais pas, avec la poussière au milieu du brouillard, on ne voit rien… » Répondit Cédric avec une note d’espoir dans la voix.

 

Hildegarde contemplait la Colline Pelée, au loin. Elle resserra son châle autour de ses épaules, pourtant vêtues d’un épais manteau. La maîtresse du brouillard était satisfaite d’avoir enjoint au jeune Cédric de rester à l’abri. Maleflamme n’était pas réputé pour sa douceur envers les enfants ou qui que ce soit d’autre. Même la petite Liselle, auprès de laquelle elle avait envoyé les directeurs de l’établissement des Alouettes pour la sortir du placard, aurait été durement punie de ne pas avoir rempli sa mission.

La vieille femme n’aurait jamais pensé que la Confrérie des Cinq Eléments ré-investirait une de ses anciennes cachettes. Les informations provenant de la camarade de Cédric, une petite cartomancienne, étaient précieuses. Maleflamme ne pouvait pas se douter qu’il allait essuyer une défaite. Il ne pouvait pas en être autrement, en étant ainsi pris par surprise. Hildegarde espérait que, cette fois, il serait mis hors d’état de nuire une bonne fois pour toutes.

Elle avait regroupé une véritable équipe de magiciens d’élites pour la seconder [trouver quelques noms et hauts faits ou attributs de ces magiciens]. La maîtresse du brouillard était confiante. A l’issue de toute cette histoire, elle songerait à retirer la barrière qui bridait la magie du jeune Cédric.

Sur son signal, ils se dirigèrent, invisibles et silencieux, en direction de l’entrée principale qui se trouvait dans la ville en ruine, au pied de la Colline Pelée.

 

Les mains, à présent de pierre, étant toujours en place, ils auraient dû se douter du résultat : le maître de la terre était toujours conscient. Il se releva en grommelant. « Sales petits morveux ! Leur lança-t-il furieux. Vous apprendrez que les nains ont la tête dure : il en faut plus pour nous assommer. Laissez-moi vous dire que vous allez tous les trois regretter d’être venus ici ! »

Des éclats de voix l’interrompirent. Ils provenaient du côté du couloir où les collégiens ne s’étaient pas aventurés. Le maître de la terre tourna la tête, furieux et grommela : « Mais qu’est ce qu’il se passe là-bas ? » Fixant de nouveau les enfants, il leur dit : « Ne vous avisez pas de bouger. » Il se tut un bref instant, avant de rire d’un rire sans joie : « Hahaha ! Comme si vous pouviez ! » Les laissant prisonniers de ses mains de pierre, il fila en direction des éclats de voix et de bruits assourdissants. Un combat paraissait faire rage.

« Bon, lança Jérémy. Qu’est ce qu’on fait maintenant ?
– Je propose qu’on sorte de là, suggéra Valentine qui se débattait pour essayer de glisser hors de l’emprise de la main géante qui la retenait.
– Il a l’air vraiment fort, se découragea Cédric.
– Ah ben oui, pouffa son ami brun. C’est un magicien confirmé et toi, en plus d’être un débutant, tu n’as même pas accès à toute ta magie. Alors forcément…
– Oui, je vois ce que tu veux dire. » Admit l’apprenti maître du brouillard.

Les trois amis tentèrent plusieurs choses pour se sortir des mains de pierre. Valentine durcit une de ses carte pour s’en servir de burin, pendant que les deux garçons jouaient des marteaux. L’un avec sa brume changée en pierre et l’autre avec son changeforme transformé en marteau. Cela n’ébrécha même pas les énormes doigts. Ils essayèrent des leviers, la force brute et d’autres choses encore, mais rien n’ébranlait les mains de pierre qui les emprisonnaient.

Au loin, les bruits d’altercations continuaient de plus belle. « J’espère qu’on aura réussi à se sortir de là avant qu’ils reviennent, souhaita Valentine. Ca me fait un peu peur tous ces bruits, là bas…
– Je suis bien d’accord, approuva Jérémy qui poussait désespérément sur ses bras pour essayer de se glisser hors de l’emprise de la main par le haut.
– Je commence à être à court d’idées par contre. » Mentionna Cédric.

Le garçon blond écarquilla les yeux. Il sentit brusquement d’énormes vagues d’énergie le parcourir. C’était tellement gigantesque qu’il en cria de douleur. De son catalyseur d’énormes volutes de brouillard jaillirent, se répandant de tous les côtés. En une poignée de secondes, Valentine et Jérémy ne distinguèrent plus rien, tandis que leur ami était secoué de sanglots.

Le brouillard, paraissant vivant, imprima une telle pression sur les mains de pierres qu’elles s’effritèrent en poussière. En revanche, il ne fit aucun mal aux enfants, se contentant de les effleurer d’un courant d’air humide. « Cédric ! » S’écrièrent Valentine et Jérémy en essayant de retrouver leur ami, tâtonnant au milieu des volutes brumeuses qui emplissait tout le couloir.

Jérémy lui trébucha dessus car son ami gisait par terre, ce qui fit qu’ils purent l’agripper. Le catalyseur continuait à produire du brouillard, mais à présent aussi du feu, de l’eau, du vent et de la terre. Cela devenait dangereux. « Cédric ! Ca va ? S’inquiéta le garçon brun.
– Cédric, calme-toi, lui enjoignit Valentine. Tu vas causer un accident !
– J’ai… mal… Parvint à dire l’interpellé.
– On voit ça, reprit Jérémy. Mais respire un bon coup, ça évitera que tout nous tombe sur la tête… S’il te plait ! »

Cédric s’efforça d’inspirer et d’expirer plus doucement, en se concentrant sur sa respiration pour se calmer, comme Hildegarde lui avait expliqué. Petit à petit, la douleur s’estompa et son catalyseur cessa de produire et d’expédier à la ronde des éléments de manière aléatoire. Valentine et Jérémy, qui pouvaient à présent se voir grâce au brouillard qui s’était allégé, échangèrent un regard soulagé.

Jérémy entreprit d’aider Cédric à se lever, en le soutenant. Pendant ce temps, Valentine vérifiait qu’il n’était rien arrivé à Stéphanie pendant l’altercation avec le maître de la terre et pendant que le catalyseur de leur ami blond devenait fou. Les deux collégiens valides amenèrent leurs amis jusqu’à l’échelle. A l’autre bout du couloir, les adultes semblaient toujours occupés entre eux. C’était le moment de filer.

Valentine alla ouvrir la trappe et fit glisser le filet qui portait Stéphanie par l’ouverture. Jérémy aida ensuite Cédric à gravir les barreaux de l’échelle. Une fois dans la tour, ils refermèrent la trappe et, épuisés, ils tombèrent un instant. « Il ne va pas falloir qu’on traîne trop, prévint Valentine.
– Je sais bien, mais là j’en peux plus ! Déclara Jérémy. Juste quelques secondes et ensuite on les emmènera jusqu’aux animaux de papa. Et toi, Cédric, ça va ? »

Le garçon blond était effondré sur le sol, toujours concentré sur sa respiration. Son catalyseur avait repris une forme plus habituelle. En plus dense, peut-être. « Ca va aller, je pense, répondit-il à Jérémy. Je… Je ne sais pas ce qu’il s’est passé. D’un coup j’ai senti une puissance énorme ! Je comprends pourquoi Hildegarde voulait que j’apprenne d’abord à catalyser de petites quantités de magie. Pfiou ! »

 

1678 mots pour aujourd’hui et voilà.

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 20

Les trois collégiens se glissèrent entre les ruines de la petite ville abandonnée. Cédric envoya quelques volutes de brume pour sonder le terrain de la tour abandonnée sur la colline pelée. Aucune vibration ne lui parvint, il en conclut qu’ils étaient seuls dans les environs. Valentine gardait trois de ses cartes en lévitation autour d’eux pour surveiller les environs immédiats.

Ils avaient tous les trois le cœur battant en arrivant en haut de la colline. Ils firent d’abord le tour de l’édifice. Les murs du rez de chaussée étaient pratiquement entiers. Certains pans s’élevaient jusqu’à un troisième étage mais, s’il devait y en avoir plus, le reste avait disparu. L’entrée principale était béante ; la double porte en bois avait disparu depuis bien longtemps. A l’intérieur tout était sombre malgré les ouvertures et les enfants trouvèrent que c’était intimidant.

Jérémy rendit son Mollasson luminescent et l’envoya ramper dans la bâtisse, comme une grosse limace brillante. Le catalyseur illumina la pièce d’une douce lueur verte. Après un dernier échange de regards, ils prirent une grande inspiration et pénétrèrent dans la tour en ruines. Il n’y avait pas grand chose d’autre que de la poussière dans la grande pièce qui tenait tout le rez de chaussée du bâtiment.

Ils en firent prudemment le tour, marchant le plus silencieusement possible. La lumière verte de Mollasson donnait un côté surnaturel à la salle circulaire. Ce fut Cédric qui trouva la trappe, en trébuchant dessus. Elle était ensorcelée et il fallait pratiquement se tenir dessus pour pouvoir la voir. Dès que l’on s’éloignait, elle devenait invisible, se faisant passer pour un pan de mur.

A la fois enthousiastes à l’idée de l’exploration et angoissés à l’idée de ce qu’ils risquaient de trouver dessous, ils prirent plusieurs inspirations avant d’ouvrir la trappe. Une échelle en descendait et le couloir, au bout, était éclairé par de grosses sphères qui flottaient paresseusement. Jérémy fit tomber Mollasson au fond du trou et entreprit de le suivre grâce à l’échelle. Elle paraissait solide et plus récente que la tour en ruines. Ses amis le suivirent de près et Cédric, le dernier, referma la trappe sur eux.

Dans le couloir illuminé de la lueur blafarde des sphères en suspension, les trois collégiens se sentaient très exposés. Ne voulant pas s’attarder, ils s’avancèrent, tout en restant le plus silencieux possible. Valentine envoya des cartes en avant pour sonder les couloirs. Au premier embranchement, la question se posa de savoir dans quel couloir continuer. Cédric et Jérémy se tournèrent vers leur amie qui, ayant laissé une de ses précieuses cartes sur Stéphanie, était la plus à même de savoir quelle direction il fallait prendre.

Valentine acquiesça, se concentra un instant et une carte qui virevoltait autour d’elle leur indiqua le couloir de droite. Il s’ouvrit presque aussitôt sur un espace plus grand, dont les murs étaient percés de cellules fermées par des grilles en fer. Et, étendue sur une paillasse sommaire, se trouvait Stéphanie, inconsciente. Les trois se précipitèrent vers la prison et appelèrent leur amie pour la réveiller, mais en chuchotant pour faire le moins de bruit possible.

La fillette brune n’ouvrit pas les yeux et sa loutre, allongée sur son ventre, était toute aussi inerte.

 

534 minuscules mots pour aujourd’hui. On va dire que je me rattraperai demain !

NaNoWriMo 2017 : À l’École de l’Autre Côté du Miroir, jour 19

Un peu surpris de voir une bande de jeunes de onze ans aussi silencieux, le père de Jérémy fit la conversation tout seul. « Vous avez l’air fatigués de votre semaine les enfants. J’espère que votre copine malade ne vous a pas transmis ses microbes ! Pour le moment, ici, personne n’est malade. Remarque, je ne sais pas trop pour Isabelle ; ça fait plusieurs jours qu’elle est chez vous, dans le monde sans magie. » Et il continua ainsi, à raconter les nouvelles de la ferme et de ses habitants, jusqu’à la fin du trajet.

Une fois dans la chambre de Jérémy, à l’abri des regards et des oreilles, les trois amis commencèrent à mettre leur plan en œuvre. Valentine commença à catalyser la magie de ses cartes, Cédric sortit des ingrédients pour le sortilège de localisation et Jérémy amena un plan des environs et les ingrédients qu’il leur manquait. Ils vérifièrent plusieurs fois qu’ils disposaient bien de tout ce dont ils avaient besoin.

« J’espère qu’ils ne sont pas très loin, déclara-t-il. Sinon il faudra que j’aille chercher une carte plus grande.
– Comment ça se fait que ta carte n’ait pas réussi à aider Stéphanie comme elle m’a aidé moi ? S’enquit Cédric à l’intention de Valentine.
– Stéphanie doit être incapable de pratiquer la magie, supposa la fillette blonde. Elle est peut-être inconsciente, comme ta Liselle.
– Ce n’est pas ma Liselle. » Grommela le garçon blond qui était un peu vexé de s’être fait avoir par la lycéenne.

Jérémy tapota l’épaule de son ami d’un air compatissant et tous trois se mirent au travail. Valentine continuait de se concentrer sur la carte qu’elle avait collé sur Stéphanie. Pendant ce temps, les deux garçons élaboraient une poudre très fine, qu’ils éparpillèrent sur la carte de la région que Jérémy avait apportée. Cela leur prit longtemps et, lorsqu’ils eurent terminé, la fillette blonde tendit la main et glissa sa magie sur les fines particules qui recouvrait la carte. Puis elle commença à réciter le sortilège.

La poudre se mit à danser en volutes au-dessus de la carte. Tant que Valentine récitait, les particules continuaient à tourner et virevolter, faisant tout le tour du plan. Elles finirent par se diriger vers un endroit en particulier, remontèrent en chandelle avant de retomber sur la carte. Les deux garçons, qui avaient retenu leur souffle jusque là, le relâchèrent, soulagés de voir un résultat. La poudre s’était étalée en un cercle, avec plus de particules en son centre et de moins en moins en s’en éloignant.

« Elle se trouve au milieu ? S’enquit Cédric.
– C’est l’endroit où il est le plus probable qu’elle se trouve, précisa Valentine. Elle peut être à n’importe quel endroit du cercle, il y a juste plus de probabilité qu’elle soit là où la poudre est la plus dense.
– D’accord, acquiesça le garçon. Jérémy, tu connais cet endroit ?
– Mmmh oui, je connais ça. Ca s’appelle la Colline Pelée, parce que rien n’y pousse. Mais ce n’est pas un endroit très apprécié : il parait qu’il est hanté.
– Je parie qu’il est juste hanté par la Confrérie des Cinq Eléments, lâcha Cédric.
– Je pense aussi, approuva Valentine.
– Moui, j’espère que vous avez raison. » Jérémy ne paraissait pas entièrement convaincu, mais il avait confiance en le jugement de ses amis.

« C’est loin d’ici ? Demanda Valentine.
– Je dirais qu’il nous faudra bien une heure pour y aller, estima Jérémy en leur montrant sur la carte l’endroit où se trouvait sa ferme. Et il faudra faire attention aux loups.
– Mmmh, j’espère que les loups ne seront pas un problème, soupira Cédric. On aura suffisamment de choses à gérer comme ça… »
Les deux autres approuvèrent silencieusement. « J’aimerais bien qu’on soit mieux préparés, aussi, ajouta Valentine. On a pas eu le temps de faire beaucoup de potions ou de choses comme ça.
– Si on se débrouille bien, on aura besoin de rien à part notre magie, rappela Cédric car ils en avaient parlé lorsqu’ils élaboraient un énième plan d’action dans la journée. Ils ne devraient même pas se rendre compte de notre présence.
– Je préfèrerais. » Précisa Jérémy.

Ils restèrent tous les trois sans parler pendant un petit moment, jusqu’à ce que Cédric demande : « Bon. On fait ça avant ou après manger ?
– Si on y va après manger, je doute que papa nous laisse sortir dehors tous seuls avec les loups et tout, argumenta Jérémy.
– Avant ça va être beaucoup trop juste s’il nous faut une heure pour y aller et en revenir, pointa Valentine.
– Oui, acquiesça Cédric. Surtout qu’on ne sait pas combien de temps ça va nous prendre sur place.
– C’est vrai, capitula Jérémy en se grattant la tête. On va trouver un moyen de sortir sans qu’il ne s’en rende compte. Et, au fait, quand vas-tu dire à Hildegarde où se trouve Stéphanie ? »

Cédric avait momentanément oublié qu’il devait contacter la maîtresse du brouillard pour lui rapporter le lieu où se trouvait la Confrérie des Cinq Eléments. « Je devrais le faire maintenant vous pensez ? Demanda-t-il.
– Pourquoi attendre ? S’enquit Valentine.
– Oui, tu as raison, acquiesça Cédric. Je vais le faire maintenant. »
Il s’assit en tailleur sur le sol encombré de la chambre de Jérémy et ferma les yeux. « Ah ! Enfin ! S’exclama Hildegarde.
– Ca nous a pris du temps de rentrer chez Jérémy après les cours et de mettre en place la localisation, se justifia le garçon en regardant le jardin brumeux tout autour de lui.
– Je me doute bien. Alors, sais-tu où elle se trouve ? »

Cédric lui expliqua que le centre donné par le sort de localisation se trouvait sur la Colline Pelée et décrivit rapidement ce qui se trouvait autour selon la carte. « Oui oui, je connais cet endroit, lui dit Hildegarde. Je suis seulement surprise de savoir qu’ils ont emmené ton amie là-bas.
– Ah bon ? Pourquoi ?
– Parce qu’il s’agissait de l’un de leurs anciens repaires. Je ne trouve pas cela très discret de leur part de s’installer de nouveau à cet endroit. Mais bon, puisque personne ne les y a trouvé jusqu’ici, avaient-ils vraiment tort ? »

Le garçon haussa les épaules ; il n’avait pas d’avis sur la question. « Bon, très bien jeune homme. Grâce à tes informations, nous allons pouvoir intervenir. Tu peux retourner chez ton ami, nous nous occupons de tout ! Je te tiendrai au courant. En tous cas, tu peux être fier de toi ! » Cédric sourit sous le compliment. Pour lui, c’était surtout Valentine et ses cartes qu’il fallait remercier. Il admettait tout de même qu’ils avaient fait un beau travail d’équipe, surtout contre Liselle.

« Oh ! Au fait ! S’exclama-t-il. Cet après-midi, Jérémy, Valentine et moi, on a attrapé la maîtresse de l’air de la Confrérie des Cinq Eléments.
– Quoi ?
– Oui, elle s’appelle Liselle et elle a essayé de m’enlever. Et je me suis défendu et Jérémy et Valentine sont arrivés à ma rescousse.
– Et… Non… Vous avez réussi ça juste à vous trois ? S’étonna Hildegarde.
– Oui oui ! Mes amis l’ont eue par surprise alors qu’elle s’attaquait à moi.
– Qu’en avez-vous fait ?
– Nous l’avons endormie avec une potion de sommeil, expliqua Cédric et nous l’avons enfermée dans un placard dans la salle du miroir à l’école.
– Très bien, le félicita la maîtresse du brouillard. Vous m’impressionnez tes amis et toi ! Je prends note et je vais envoyer quelqu’un récupérer la petite maîtresse de l’air. »

Hildegarde considéra pensivement le garçon blond qui lui faisait face. Il avait su s’entourer de jeunes magiciens doués, en plus d’être efficace lui-même. Elle voyait aussi sa mine déterminée : elle espéra qu’il écouterait et qu’il n’irait pas se mettre bêtement en danger. Elle lui souhaita de passer une bonne soirée et Cédric ouvrit les yeux dans la chambre de Jérémy.

« Alors ? S’enquit celui-ci.
– C’est bon, ils vont récupérer Liselle et aller intervenir sur la Colline Pelée, expliqua la garçon blond.
– A ce propos, reprit Jérémy. J’ai une idée de comment nous rendre là-bas sans y passer des heures. Et Valentine est d’accord.
– Ah bon ? Et comment ? Demanda avidement Cédric pendant que la fillette blonde souriait.
– Et bien on est dans une ferme qui dispose de griffons, d’hippogriffes, de pégases et autres créatures qui volent, exposa son ami brun. Et en volant, on peut gagner beaucoup de temps !
– Tu veux dire qu’on peut aller aider Stéphanie maintenant ? » Vérifia Cédric.

Ses deux amis hochèrent vivement la tête, l’air ravis. « Et vous êtes toujours d’accord pour y aller alors qu’Hildegarde et d’autres magiciens vont se rendre sur place aussi ?
– Oui, déclara Valentine d’un air déterminé. Je veux absolument y aller.
– Au pire, on s’arrangera pour ne pas rester dans leurs pattes, ajouta Jérémy.
– Parfait ! Allons-y alors ! » S’exclama Cédric en levant les bras.

Les deux autres lui prirent chacun un bras pour l’aider à se relever. Puis, ils descendirent au rez-de-chaussée et Jérémy demanda à son père s’ils pouvaient aller voir les animaux et essayer un griffon ou un pégase. Monsieur Rivière accepta, à la condition qu’il vienne lui-même leur expliquer les règles de sécurité. Lorsqu’un cavalier prenait de l’altitude, les chutes devenaient plus risquées.

Il les accompagna donc dans l’étable et leur demanda ce qu’ils voulaient chevaucher. Valentine choisit un hippogriffe, Jérémy un griffon et Cédric un pégase. Le père de la famille Rivière leur expliqua comment s’occuper de leur monture avant de la seller. Puis il leur montra comment se fixer à la selle pour ne pas tomber lorsqu’ils s’envoleraient et comment régler les lunettes de vol pour ne pas prendre le vent dans les yeux.

Ensuite, il leur apprit à diriger chacun des animaux – qu’il avait sélectionné dociles – et leur fit faire des essais. Une fois satisfait de leur performance, il les autorisa à aller faire une promenade aérienne et leur recommanda de faire très attention aux loups s’ils décidaient de se poser quelque part. Après les dernières dizaines de recommandations et après leur avoir bien répété de rentrer pour dîner, les trois collégiens s’envolèrent.

Ils furent tous rapidement grisés par la vitesse et l’altitude. Cédric était soulagé d’être fixé à la selle : il ne pensait pas qu’il aurait été capable de tenir sur son pégase sinon. Valentine se tenait fermement à la selle de son hippogriffe et Jérémy, voulant montrer qu’il était à l’aise sur une monture volante, sortit la carte qu’ils avaient prise. Il l’étala sur la large encolure de son griffon pour éviter qu’elle ne s’envole ou ne se déchire sous la pression du vent.

« Il ne nous faudra pas très longtemps pour arriver à la Colline Pelée, cria-t-il à ses amis. Elle est par là, on la voit déjà au loin ! » En effet, une colline surmontée de ruines se détachait des autres par son manque de végétation. Personne ne savait vraiment ce qu’il s’était passé là, mais il existait beaucoup de légendes autour de la Colline Pelée. Jérémy leur avait promis qu’il leur raconterait à leur retour.

« Il faudra se poser un peu plus loin, lança à son tour Valentine. On va manquer de discrétion sinon.
– C’est vrai, approuva Cédric. Est ce qu’on peut se poser dans les ruines de la colline d’à côté ?
– Je pense oui ! » Répondit Jérémy.

En réalité, il n’en savait rien, mais il se disait que c’était une bonne idée de se cacher, et se dissimuler dans les ruines lui paraissait aussi bien qu’ailleurs. Au bout de quelques minutes, Jérémy leur fit perdre un peu d’altitude en direction des ruines qu’ils avaient repérées. Ils se posèrent presque sans mal – l’atterrissage était toujours une affaire un peu compliquée avec des animaux volants – et mirent pied à terre.

« Très bien, chuchota Jérémy. Attachons-les ici. » Les deux autres obéirent et suivirent leur ami qui dirigeait son griffon dans une sorte d’enclos formé par quatre murs en ruines. Il y avait encore un vieil anneau rouillé fixé à un pan de mur ; il y attachèrent leurs montures.

« Maintenant que nous sommes là, reprit Jérémy, quelle est la suite du plan ? Je veux dire, je sais qu’on va entrer dans le repaire de la Confrérie des Cinq Eléments, mais je demandais comment ?
– Je propose qu’on se rende sur la Colline Pelée et qu’on y inspecte les ruines. L’entrée doit sûrement être par là, suggéra Cédric.
– C’est un peu risqué, non ? Commenta Valentine.
– Je sais, avoua le garçon blond. Mais je ne vois pas quoi faire d’autre et j’ai peut-être une solution pour nous cacher si jamais quelqu’un approche.
– Quelle solution ? S’enquit curieusement la fillette.
– Ca fait quelques temps que je travaille sur les illusions qu’on peut faire avec la brume, comme Hildegarde m’a appris. Avec ça, je peux nous rendre invisible si jamais on est proches et que je n’ai pas à le maintenir longtemps.
– Wahou ! C’est impressionnant ! S’enthousiasma Jérémy. Ca me va dans ce cas, faisons comme ça ! »

 

2192 mots pour ce dimanche. Et l’histoire va beaucoup trop vite ! Il va me manquer des mots à la fin pour atteindre les 50 000, heureusement que j’ai plein de choses à rajouter dans ce roman !