Les trois collégiens se glissèrent entre les ruines de la petite ville abandonnée. Cédric envoya quelques volutes de brume pour sonder le terrain de la tour abandonnée sur la colline pelée. Aucune vibration ne lui parvint, il en conclut qu’ils étaient seuls dans les environs. Valentine gardait trois de ses cartes en lévitation autour d’eux pour surveiller les environs immédiats.
Ils avaient tous les trois le cœur battant en arrivant en haut de la colline. Ils firent d’abord le tour de l’édifice. Les murs du rez de chaussée étaient pratiquement entiers. Certains pans s’élevaient jusqu’à un troisième étage mais, s’il devait y en avoir plus, le reste avait disparu. L’entrée principale était béante ; la double porte en bois avait disparu depuis bien longtemps. A l’intérieur tout était sombre malgré les ouvertures et les enfants trouvèrent que c’était intimidant.
Jérémy rendit son Mollasson luminescent et l’envoya ramper dans la bâtisse, comme une grosse limace brillante. Le catalyseur illumina la pièce d’une douce lueur verte. Après un dernier échange de regards, ils prirent une grande inspiration et pénétrèrent dans la tour en ruines. Il n’y avait pas grand chose d’autre que de la poussière dans la grande pièce qui tenait tout le rez de chaussée du bâtiment.
Ils en firent prudemment le tour, marchant le plus silencieusement possible. La lumière verte de Mollasson donnait un côté surnaturel à la salle circulaire. Ce fut Cédric qui trouva la trappe, en trébuchant dessus. Elle était ensorcelée et il fallait pratiquement se tenir dessus pour pouvoir la voir. Dès que l’on s’éloignait, elle devenait invisible, se faisant passer pour un pan de mur.
A la fois enthousiastes à l’idée de l’exploration et angoissés à l’idée de ce qu’ils risquaient de trouver dessous, ils prirent plusieurs inspirations avant d’ouvrir la trappe. Une échelle en descendait et le couloir, au bout, était éclairé par de grosses sphères qui flottaient paresseusement. Jérémy fit tomber Mollasson au fond du trou et entreprit de le suivre grâce à l’échelle. Elle paraissait solide et plus récente que la tour en ruines. Ses amis le suivirent de près et Cédric, le dernier, referma la trappe sur eux.
Dans le couloir illuminé de la lueur blafarde des sphères en suspension, les trois collégiens se sentaient très exposés. Ne voulant pas s’attarder, ils s’avancèrent, tout en restant le plus silencieux possible. Valentine envoya des cartes en avant pour sonder les couloirs. Au premier embranchement, la question se posa de savoir dans quel couloir continuer. Cédric et Jérémy se tournèrent vers leur amie qui, ayant laissé une de ses précieuses cartes sur Stéphanie, était la plus à même de savoir quelle direction il fallait prendre.
Valentine acquiesça, se concentra un instant et une carte qui virevoltait autour d’elle leur indiqua le couloir de droite. Il s’ouvrit presque aussitôt sur un espace plus grand, dont les murs étaient percés de cellules fermées par des grilles en fer. Et, étendue sur une paillasse sommaire, se trouvait Stéphanie, inconsciente. Les trois se précipitèrent vers la prison et appelèrent leur amie pour la réveiller, mais en chuchotant pour faire le moins de bruit possible.
La fillette brune n’ouvrit pas les yeux et sa loutre, allongée sur son ventre, était toute aussi inerte.
534 minuscules mots pour aujourd’hui. On va dire que je me rattraperai demain !