L’histoire est finie, mais j’écris de « grosses » scènes que je vais insérer au milieu, alors je vous les donne :
Cédric revenait des toilettes lorsqu’il croisa la lycéenne blonde dans l’escalier. « Salut, lui lança-t-elle.
– Salut, répondit-il en essayant de paraître cool. Qu’est ce que tu fais là ?
– Je vais à un cours de mathémagiques, et toi ?
– Je vais en magie pratique, on va apprendre à faire des potions.
– Oh, c’est intéressant la confection de potions, commenta la jeune fille. J’en ai une rigolote, là, à te faire tester.
– Fais voir ! » Se réjouit le garçon tandis que son interlocutrice fouillait dans son sac à la recherche d’une fiole.
Ils furent interrompus par la voix de Stéphanie : « Cédric ! Tu es revenu ? » L’apprenti maître du brouillard se tourna et la fillette brune émergea du coin de mur à côté, juste à la sortie de l’escalier. « Ah, tu es là ! Se réjouit-elle. Mais avec qui tu parlais ?
– Oh… Euh… Balbutia le garçon en constatant que la lycéenne avait disparu sans qu’il ne s’en rende compte. Personne.
– Viens alors, on va être en retard sinon. »
Après un dernier regard en arrière à la recherche de la jeune fille blonde, Cédric suivit Stéphanie jusqu’à la salle de magie pratique, celle avec les chaudrons sur les paillasses. [professeur quelconque] était déjà là et leur intima de se dépêcher de s’asseoir. La fillette brune alla rejoindre son amie blonde et Cédric s’installa à côté de Jérémy. [professeur quelconque] demanda ensuite à l’ensemble de la classe de mettre leurs blouses noires dévolues pour les cours impliquant des potions.
Cela fit rire les élèves issus du monde sans magie de se voir ainsi vêtus ; ils trouvaient qu’ils ressemblaient à des sorciers et sorcières de contes. [professeur quelconque] réclama le calme et commença le cours. « Bien ! C’est la première fois que vous allez vous essayer à la confection de potions. Jusqu’aux vacances de samhain, vous avez surtout appris de la théorie. Il va maintenant falloir mettre toutes ces connaissances en pratique. Nous allons commencer par une potion qui ne sera pas une vraie potion, mais un baume contre les brûlures, dont nous avons parlé il y a deux semaines, si vous vous souvenez bien. »
[professeur quelconque] leur rappela ensuite les précautions à prendre à propos du feu sous le chaudron et à propos des liquides bouillants qu’ils allaient produire et manipuler. Pour plus de précaution, [professeur quelconque] leur fit répéter les consignes de sécurité plusieurs fois, avant de leur montrer la marche à suivre. Emballés, les élèves suivirent les instructions avec entrain.
Jérémy manqua de se brûler avec le feu sous le chaudron et Stéphanie se brûla effectivement en touchant la marmite. Elle eut ainsi l’occasion de tester son propre baume contre les brûlures, qui fonctionna plutôt bien. La fillette n’avait plus mal et il ne resta qu’une petite marque. La plupart des élèves parvinrent à obtenir un baume satisfaisant aux yeux de [professeur quelconque] et toute la classe sortit de ce cours ravie.
« Vivement qu’on fasse des choses plus compliquées ! S’exclama Jérémy.
– Il faudra que tu apprennes à ne pas te brûler avant de faire des choses plus compliquées, le taquina Valentine. J’aimerais bien essayer de faire une potion de sommeil, moi. Ca a l’air intéressant.
– Tu pourras peut-être essayer pendant l’étude de ce soir ? » Suggéra Stéphanie. En continuant à parler de potions, les quatre amis se dirigèrent vers leur prochain cours.
***
Après avoir posé le choix de ses langues auprès de madame Verone, Cédric se dépêcha en direction du gymnase où il devait avoir un cours de magie pratique. Il croisa une silhouette qu’il connaissait : « Tiens, salut ! Lui lança la lycéenne blonde qu’il avait rencontré pendant la fête de samhain.
– Salut, ça va ? La salua le garçon blond avec un sourire.
– Oui, ça va. Puisque tu es là, tu aurais quelques minutes pour que je te montre quelque chose ?
– Mmmh, oui, pourquoi pas. » Accepta Cédric en commençant à chercher à tout allure une justification pour son retard, qu’il pourrait donner à monsieur Apowain lorsqu’il arriverait en cours.
La porte du bâtiment à côté d’eux s’ouvrit. Le garçon tourna machinalement la tête et aperçut Stéphanie qui sortait en trombe en s’essuyant les mains sur son pantalon. Elle sortait probablement des toilettes. « Ah ! Cédric tu es là, viens vite, on va être en retard. Apowain ne nous dira rien parce qu’il t’aime bien, mais il faudrait mieux qu’on tarde pas trop, on ne sait jamais. »
L’apprenti maître du brouillard regarda de nouveau la lycéenne qui voulait lui montrer quelque chose, mais elle avait disparu comme un courant d’air. Elle n’était nulle part en vue et même la loutre de Stéphanie paraissait ne pas avoir remarqué sa présence. Il se demanda comme elle arrivait à disparaître de manière aussi discrète et, aussi, pourquoi elle s’enfuyait dès que quelqu’un arrivait. Il en voulait un peu à Stéphanie de les avoir interrompus. Il se demandait ce que la lycéenne blonde avait bien voulu lui montrer ; il était certain que ça devait être vraiment intéressant.
Un peu déçu, le garçon suivit néanmoins son amie jusqu’au gymnase. Presque toute la classe était arrivée ; Valentine et Jérémy les attendaient déjà. Le garçon brun était d’ailleurs en train de montrer qu’il parvenait presque à métamorphoser son changeforme en serpent autonome. « Félicitations, Rivière, commenta monsieur Apowain qui passait à ce moment là. Tu as fait de gros progrès. Bien ! La classe du brouillard ! L’entraînement va commencer, arrêtez de bavarder et commencez à vous concentrer. »
Cédric trouvait qu’il devait être difficile d’être monsieur Apowain. Chaque catalyseur étant différent, il passait sans cesse d’un élève à l’autre. Le garçon blond se demandait comment leur professeur de magie pratique parvenait à leur expliquer autant de choses en courant partout. Stéphanie, Jérémy et Cédric avaient quand même remarqué que monsieur Apowain semblait passer un peu plus de temps auprès de Valentine qu’auprès des autres élèves.
Le professeur appréciait la cartomancie et la fillette blonde comprenait vite ce qu’on lui expliquait, ce que monsieur Apowain appréciait plus encore. Valentine avait pris l’initiative d’essayer de modeler un filet avec ses cartes. Il s’agissait d’un tour que Stéphanie et elle avaient vu dans un livre, mais la fillette avait du mal à le construire. Elle parvenait à tresser un réseau d’énergie entre deux cartes, mais ne savait pas comment continuer.
Monsieur Apowain prit tout son temps pour lui expliquer en détail ce qu’elle pouvait travailler pour arriver à modeler un filet entier. Il en profita pour s’étendre sur quelques anecdotes à propos de [Bidule de Machinchose], un grand cartomancien des Belles Gens, qui vivait deux siècles auparavant et qu’il tenait en haute estime. Les trois amis de Valentine écoutèrent les histoires avec grand intérêt.
« On dirait qu’elle peut faire tellement de choses avec ses cartes, soupira Stéphanie avec envie. J’ai l’impression de ne pas faire grand chose avec ma loutre, même si je l’adore !
– Détrompe-toi ! S’exclama monsieur Apowain. Les catalyseurs animaux sont souvent sous-estimés. Même par moi, je l’avoue. Avoir un catalyseur animal ne consiste pas seulement à en faire une créature géante qui détruira tout sur son passage. Mais ! Ce n’est pas tout. Un tel catalyseur peut te permettre d’avoir quelques avantages physiques. Tes sens, notamment, peuvent s’aiguiser sous l’action de ton catalyseur. Je vais te montrer. »
Ce cours-ci, Stéphanie bénéficia de l’attention du professeur autant que Valentine. Il lui donna toute une série d’exercices visant à profiter directement des sens de sa loutre. Lorsque la fillette brune déclara qu’elle voulait être la possesseuse d’un catalyseur animal la plus polyvalente, le regard de monsieur Apowain brilla d’un éclair soudain. Il assura à son élève qu’elle aurait son soutien indéfectible dans cette entreprise et lui fit miroiter qu’il avait encore beaucoup de choses à lui apprendre sur le potentiel des catalyseurs animaux.
En sortant du cours, manquant de trébucher sur un gros champignon orange qui dormait avant d’être dérangé par le garçon, Jérémy déclara : « La prochaine fois, c’est Cédric et moi qui accaparerons Apowain ! Je suis certain qu’il va trouver plein de choses à faire avec mon Mollasson et avec le brouillard de Cédric.
– Vous pourrez même lui demander pendant la session de magie défensive, pointa Stéphanie. C’est facile avec Apowain, il suffit d’avoir l’air intéressé.
– Mais je suis intéressé ! » Lui assura Jérémy.
Au prochain cours de magie défensive en question, Jérémy accapara le professeur en essayant de lui soutirer des informations sur le potentiel de son changeforme. Tout le monde le lui avait déjà dit : son catalyseur n’avait de limite que son imagination. Monsieur Apowain lui conseilla donc de la nourrir en travaillant sa culture générale et en lisant de la littérature de l’imaginaire. Le garçon était un peu déçu de devoir faire des exercices qui n’impliquaient pas Mollasson directement.
Pendant le reste de la défense magique, Jérémy s’entraîna tout de même à modeler son catalyseur en un mur qui pouvait le protéger d’une attaque. Cédric vit soudain un filet d’énergie magique, dont les nœuds étaient des cartes, contourner le mur et s’enrouler autour de Jérémy. Ce dernier tomba par terre sous le coup de la surprise et son mur se désagrégea aussitôt.
Monsieur Apowain intervint : « Rivière, il faut que tu essaies de garder une partie de ton attention perpétuellement dédiée au maintien de ton catalyseur. Surtout s’il te sert directement de bouclier. » A la grande joie de Jérémy, le professeur lui donna des petits exercices pour s’entraîner à la défense avec Mollasson. Puis il félicita chaudement Valentine pour sa performance. Monsieur Apowain était surpris que la fillette blonde ait déjà réussi à maîtriser un filet complet et opérationnel.
Malheureusement, elle ne parvint pas à réitérer son exploit. Le professeur la rassura en lui disant qu’elle était sur la bonne voie et qu’elle n’aurait pas besoin de beaucoup d’entraînement pour parvenir à générer un filet à volonté. Il avait déjà été surpris par sa rapidité en tissage d’énergie magique. Le professeur félicita aussi Stéphanie dont la loutre atteignait maintenant la taille d’un loup et Cédric qui arrivait à produire les quatre autres éléments à partir de ses filets de brume. Monsieur Apowain estimait que ses élèves s’étaient bien améliorés. Lorsqu’ils s’en furent pour rentrer chez eux, leur professeur se félicitait de leur succès.
Cédric se sentait tout de même un peu frustré d’avoir toujours sa magie bridée [à vérifier quand il a l’information].
1750 mots pour aujourd’hui, et il m’en restera encore 1400 à faire demain !