– C’est certain, appuya la femme aux yeux dorés. Comme je te le disais tout à l’heure, on dirait que tout fonctionne avec de la magie, sauf que ça n’en est pas.
– Tout à l’heure ? Questionna machinalement Valentin.
– Oui, lors de notre conversation télépathique, précisa Déa.
– Peut-être sommes-nous obsolètes dans ce monde là, continua l’homme aux iris orangés d’un ton pensif. C’est une étrange sensation.
– Je ne pense pas. » Commenta doucement la conductrice, comme pour elle-même.
En plus des voitures, les deux mages furent impressionnés par l’ascenseur, dans lequel la femme aux yeux dorés fit apparaître des vêtement pour son compagnon, qui put ainsi enlever son pagne de fortune. « Je comprends pourquoi vous construisez des bâtiments aussi hauts ! S’exclama Déa après qu’ils se retrouvèrent tous installés dans le salon de Béatrice. Ce serait une véritable plaie de monter tous ces étages à pieds.
– Ce qui est le cas lorsque l’ascenseur tombe en panne. » Précisa Valentin en souriant. Son amie habitait au huitième étage et, les quelques fois où cela s’était produit, elle était venue dormir chez lui, par flemme de grimper toutes ces marches. Il aimait bien la taquiner avec ça.
Une fois que Béatrice eut servi tout le monde en boisson, elle-même ayant grand besoin du réconfort d’une infusion après toutes ces émotions, elle se laissa tomber dans un fauteuil. « Bon ! Déclara-t-elle. Qu’allons-nous faire de vous ?
– C’est une excellente question, pouffa Déa. Vous avez déjà fait beaucoup pour nous. Moi, surtout. J’étais vraiment perdue jusqu’à maintenant. Toujours un peu, d’ailleurs, puisque je ne reconnais rien. Mais nous ne vous embêterons pas longtemps. J’aimerais que vous m’expliquiez un peu comment fonctionne le monde à présent – et nous répondrons à vos questions si vous en avez – puis nous irons chercher les autres, aviser de la situation, de notre rôle dans tout ça, et ainsi de suite.
– Tout un programme. » Commenta Béatrice tandis que Valentin se demandait comment faire pour résumer le monde.
« Ce breuvage est très bon, parvint à dire Asklepios entre deux gorgées. J’espère que nous ne puisons pas dans vos réserves.
– Oh non, il n’y a pas de souci à se faire de ce côté là, le rassura leur hôtesse. J’aimerais vous poser quelques questions sur les créatures… magiques. Vous vous y connaissez bien en créatures magiques ?
– Nous en sommes nous-mêmes, répondit plaisamment Déa. Je ne sais pas si nous pourrons répondre à toutes les questions, mais nous essaierons, n’est ce pas Askel ? »
Son ami aux yeux orangés acquiesça de bon cœur. Béatrice posa son mug, sortit son téléphone pour prendre des notes et commença ses questions. Valentin s’empressa de faire de même. Après tout, leurs sujets d’étude étaient très liés ; la nuit promettait de continuer à être aussi intéressante que lorsqu’elle avait commencé, lorsqu’ils avaient recueilli Déa après son entrée fracassante. De fait, ils passèrent une nuit blanche. Valentin se fit plusieurs fois la réflexion qu’il était heureux de ne pas avoir d’obligation le lendemain matin.