Après un copieux petit déjeuner fourni par la femme aux yeux dorés, ils se mirent tous les quatre en route en direction du campus, à pieds cette fois. En ce samedi, les alentours de l’université étaient déserts. Les locaux où ils se rendaient l’étaient tout autant. Ils paraissaient immenses ainsi vides. Pendant que Déa allait rendre visite au dragonnet en compagnie de Béatrice, Valentin s’installa à un poste informatique avec Asklepios. « Bien, commença le jeune homme. Ceci est un ordinateur et il est branché à Internet.
– Je n’ai pas très bien compris Internet quand tu l’as expliqué cette nuit, avoua le mage, mais j’ai compris qu’il pouvait nous aider à retrouver nos amis.
– Exactement. Du moins, je l’espère. Ce qui va compliquer nos recherches, c’est qu’il faut retrouver cinq individus potentiellement perdus dans le monde entier… Ça risque de prendre du temps.
– Peu importe, lui assura Asklepios. L’idéal serait de trouver Amaterasu.
– Amaterasu ? Vous êtes sérieux tous ? » Grommela Valentin qui se demandait à certains moments si quelqu’un lui faisait une blague.
Asklepios et Amaterasu étaient des dieux mythologiques et, s’il continuait la réflexion, Dea signifiait déesse. Le jeune homme se demandait d’ailleurs si elle avait un autre nom de déesse connue ; après tout, elle n’avait pas parue très sûre d’elle lorsqu’elle lui avait donné son prénom. La question lui était sortie de la tête pendant la nuit et, à présent, il se demandait s’il aurait le cran de poser la question au médecin du nom d’Asklepios de s’il était un dieu ou pas. Il craignait de passer pour un idiot. Et puis, techniquement, qu’est ce que c’était qu’un dieu ? Il se décida sur une question plus anodine :
« Pourquoi ce serait l’idéal de trouver Amaterasu ?
– Parce qu’elle maîtrise la capacité de… téléportation, expliqua le médecin avec son lourd accent. Grâce à elle, ce serait beaucoup plus facile de retrouver les autres et de nous rassembler.
– Vous rassembler, je vois bien. Mais comment ferait-elle pour retrouver les autres ?
– J’irai avec elle. Mes… capacités ne sont pas encore revenues à leur plein potentiel, mais je dispose d’une excellente perception qui s’étend sur plusieurs contrées. À nous deux, nous aurons retrouvé les autres en un rien de temps : il suffira qu’elle m’emmène un peu partout et je sentirai leurs présences. D’ici là, peut-être que Déa aura retrouvé toute sa puissance de pensée et qu’elle pourra joindre les membres restants. »
Valentin n’avait pas encore entendu son interlocuteur prononcer autant de phrases d’un coup. Le jeune homme trouvait que son élocution s’était améliorée, même si son accent était toujours très prononcé. En réfléchissant, il réalisa qu’Asklepios s’était toujours tenu en retrait en présence de Déa. Avec une forme de révérence, aurait-il pu dire. La femme aux yeux dorés ne s’était pas présentée comme telle, mais il se pouvait qu’elle soit la dirigeante de ce petit groupe. Peu importait ; pour le moment, il devait trouver un moyen de mettre la main sur Amaterasu.
« Hum, bon, reprit-il. Je vais avoir un peu de temps à obtenir une réponse valable, mais je lance une recherche sur les personnes qui parlent une langue bizarre en premier lieu. Les nouveautés sur hier et aujourd’hui. Ce qui est beau avec Internet, c’est qu’on trouve de tout. Après, l’inconvénient avec Internet, c’est qu’on trouve de tout aussi.
– Je te fais confiance, lui assura Asklepios. Ton amie et toi êtes des personnes généreuses et curieuses. Nous avons beaucoup de chance de vous avoir rencontrés.