NaNoWriMo 2016 : Arkhaiologia Jour 25

« Qu’est ce que c’était que ça ? S’enquit nerveusement Clay.
– Je ne sais pas, répondit la jeune femme sur le même ton inquiet. J’ai déjà entendu parler d’un peuple sous les menhirs lorsque j’étais petite, mais je n’en sais pas plus. Je pense que Simon pourrait nous éclairer à ce propos…
– Oui, il sait certainement de quoi il retourne. Allons lui demander. » Les deux apprentis se trouvèrent soulagés d’avoir une tâche à accomplir. Ils abandonnèrent le petit parc pour retrouver Simon. Les habitants, dans les rues, affichaient une mine incertaine. Venaient-ils bien de voir ce qu’ils avaient vu ? Semblaient-ils tous se demander. Certains blessés, au sol, confirmaient que l’irruption de la chevauchée naine avait été bien réelle. Des médecins commençaient déjà à affluer, avec les voitures hospitalières qui emmenaient les blessés graves à l’hôpital.

Au détour d’une rue, alors qu’ils pensaient s’être éloignés de la catastrophe, les deux jeunes gens tombèrent de nouveau sur la horde sauvage. Ils firent instantanément demi-tour pour s’enfuir, mais les nains sur leurs poneys les avaient repérés et les prirent en chasse, en les invectivant dans une langue que ni Clay, ni Ethelle ne connaissait. Le nain de tête, passant à côté d’elle, s’agrippa à la rouquine, qui hurla. L’ancien Faucheux attrapa son amie à son tour, bien décidé à ne pas la laisser se faire emmener et attrapa la bride du poney de son ravisseur pour le déséquilibrer. Le nain se confondit en imprécations à l’encontre du jeune homme, qui entraîna Ethelle dans une autre rue. Mais quelques assaillants les suivirent. L’un d’entre eux, ne maîtrisant pas très bien sa monture, percuta la rouquine. Elle trébucha et tomba, se heurtant la tête contre les pavés. Elle lutta quelques instants mais perdit conscience sous le choc.

 

Ethelle émergea en même temps que des maux de tête se réveillaient. Elle ouvrit les paupières mais sa conscience avait du mal à se focaliser. Lorsque sa vue se fit plus nette, elle regarda autour d’elle tout en essayant de se souvenir de ce qu’il s’était passé et de savoir où elle se trouvait. Le plafond ne lui rappelait rien, de même que la chambre dans laquelle était confortablement installée. Comme elle se trouvait seule, la rouquine ne pouvait pas non plus s’enquérir à propos des événements récents. Bien décidée à tirer ces mystères au clair, elle tenta de se redresser. Mal lui en prit : son crâne la lança, lui arrachant un léger gémissement.

La porte s’ouvrit alors timidement et Clay passa la tête par l’entrebâillement. Voyant que la jeune femme était réveillée, il entra. « Tu ouvres enfin les yeux ! Se réjouit-il en venant s’asseoir sur un fauteuil près du lit.
– Que s’est-il passé ? Lui demanda la rouquine en ignorant le tutoiement. Où suis-je ?
– Nous sommes chez Merryweather, lui révéla Clay. Lorsque tu es tombée, j’ai cru ma dernière heure arrivée. Je ne sais pas si tu avais pu voir, mais ils étaient armés !
– Je me souviens… » Murmura Ethelle à qui la mémoire revenait peu à peu. Elle se remémorait la horde de petits chevaux qui avaient jailli du menhir, chevauchés par des créatures qui avaient l’air en colère. Portant sa main à la tête, elle réalisa qu’un bandage lui ceignait le front. Il n’était pas très serré, expliquant pourquoi elle ne s’était pas rendu compte de sa présence en ouvrant les yeux.

« Ca va ? S’inquiéta le jeune homme.
– Oui, enfin, non, mais ça ira, le rassura la rouquine en tentant d’esquisser un sourire rassurant.
– Tu m’as fait peur, tu sais, lui avoua-t-il. Il y avait du sang partout et je t’ai crue morte. Heureusement que Merryweather est arrivé pour nous sauver la mise, sinon tu te serais vidée de ton sang et j’aurais certainement été tué.
– Merryweather ? S’enquit Ethelle qui n’avait pas la force de formuler de longues phrases tant elle se sentait lasse.
– Oui, Merryweather, confirma Clay. Il est arrivé juste au bon moment, accompagnant un escadron de gendarmes. Ils ont mis les petits cavaliers en déroute. Et, pendant que je compressais ta blessure, il est allé chercher de l’aide. Ensuite, il a proposé de t’emmener te reposer au manoir, parce que ça serait plus confortable que sur le lit d’appoint de Simon et plus agréable que l’hôpital. Allonge-toi. »

Ce disant, il la repoussa gentiment sur le tas d’oreillers. La rouquine avait encore un peu l’air hagard et son teint pâle l’inquiétait. « Simon ? S’enquit-elle ensuite.
– Il est ici aussi. Il est sorti se promener tout à l’heure, du coup j’ai été chassé de la chambre. Les domestiques d’ici sont bien collets montés !
– Oh. » Emit la jeune femme. Elle en avait presque oublié la bienséance. Evidemment, un jeune homme ne pouvait pas rester seul dans la chambre d’une jeune femme. D’ailleurs, même si elle était réveillée, il n’était toujours pas sensé être là. Elle supposa qu’il avait du attendre de l’autre côté de la porte, puisqu’il était entré dès qu’elle avait fait du bruit. Après réflexion, elle décida de ne pas le renvoyer. Ethelle aimait bien sa présence et qu’il lui raconte ce qu’elle avait manqué.

« Normalement deux jeunes gens ne doivent pas rester seuls sans chaperon, lui expliqua-t-elle tout de même ignorant l’effort que lui demandait de faire une phrase aussi longue.
– Pfff ! Lança Clay. C’est idiot. Nous avons passé plein de temps rien que tous les deux dans la bibliothèque.
– Oui, acquiesça la rouquine qui se sentait un peu mieux. Mais il n’y avait personne pour s’en offusquer.
– C’est vrai que Simon n’est pas du genre à s’offusquer de quoi que ce soit.
– Attendons de voir si quelqu’un abîme un de ses précieux objets antiques, affirma Ethelle. Je suis certaine qu’il pourrait en perdre son sang-froid.
– Je pense aussi. » Pouffa l’ancien Faucheux.

Quelqu’un frappa et la porte s’ouvrit de nouveau. « Que faites-vous là ? Demanda à Clay et d’un air horrifié la servante qui entra.
– J’ai entendu un bruit, alors je suis entré pour voir si tout allait bien, expliqua le jeune homme sur le ton bravache de celui qui se butait.
– Vous devriez sortir, vous savez, le prévint la domestique en posant un plateau sur une tablette de l’autre côté du lit d’Ethelle. Vous allez ruiner la réputation de cette jeune fille sinon.
– Ne vous en faites pas pour cela, répondit la rouquine avec un doux sourire. Ma réputation est déjà ruinée de toutes façons. » La femme qui venait d’entrer ouvrit et ferma la bouche plusieurs fois, visiblement désarçonnée par la douce franchise de cette jeune fille de bonne famille. La servante jeta un coup d’œil furieux à Clay qui riait sous cape. Puis, reprenant rapidement contenance, elle reprit :

« Mais le jeune maître…
– N’a absolument pas son mot à dire dans cette histoire, compléta fermement Ethelle qui n’aimait pas que qui que ce soit lui dicte sa conduite.
– Je… fort bien madame, balbutia la domestique.
– Bonjour bonjour ! Les interrompit joyeusement Derrington en entrant sans frapper. Mais c’est que notre charmante demoiselle est enfin réveillée ! C’est merveilleux !
– Bonjour Simon, le salua aimablement Ethelle. Je suis fort aise de vous voir.
– Et moi donc, appuya l’archéologue avec un grand sourire. Comment se porte votre tête ?
– Elle me fait mal, confessa la jeune femme. Mais je pense que je survivrai.
– J’y compte bien, affirma Simon. J’ai besoin de vous pour mes recherches. Voulez-vous quelque chose ? » Demanda-t-il ensuite, un sourcil levé, à la servante qui se trouvait toujours plantée là.

« Oh, euh, non, pardonnez-moi, je m’en vais… Répondit la domestique qui fila.
– Je me disais, aussi, reprit l’archéologue. Alors, jeune fille, il semblerait que vous ayez fait une rencontre malheureuse, n’est ce pas ?
– Oui, acquiesça Ethelle. Qu’étaient-ils ? Le savez-vous ?
– Ils ont plusieurs noms selon les régions, lui révéla Simon. Lutins, nains… Moi je préfère les appeler des korrigans. J’adore ce nom ! Cependant, je n’avais jamais entendu dire qu’ils étaient des cavaliers guerriers.
– Et pourtant, ils étaient bien armés, insista Clay.
– Oui oui, je vous crois, lui dit l’archéologue. Je suppose que leur longue captivité a du les énerver quelque peu.
– C’est le moins que l’on puisse dire, commenta la rouquine. Que leur est-il arrivé ?
– Aux korrigans ?
– Oui, confirma la jeune femme.
– Ils ont été repoussés, intervint de nouveau Clay. Personne n’a réussi à en capturer et ils ont tous disparus.
– Je suppose qu’en nous voyant loin d’être sans défense, ils sont retournés se réfugier sous leurs menhirs. » Supposa Simon.

Ils se turent tous les trois et Ethelle entreprit de digérer toutes ces nouvelles. Après un instant de silence, Clay déclara : « Il semblerait que les fées deviennent plus présentes et plus fortes.
– Tout à fait, approuva l’archéologue. Je pense que nous allons devoir retourner rapidement à la bibliothèque pour élucider tout cela, voir même, trouver un moyen de contrer leur influence.
– Cela me parait incontournable, nota la rouquine. Quand partons-nous ?
– Et bien… » Commença Simon. Il échangea un regard grave avec Clay et reprit : « Nous deux partirons dès demain. Mais vous, vous devez passer encore quelques jours en convalescence pour vous remettre. Un coup à la tête n’est jamais à négliger, vous savez.
– Oh… » La jeune femme se sentait déçue.

Elle jeta un coup d’œil désespéré à l’ancien Faucheux. Ce dernier détourna le regard. La décision paraissait l’embêter autant qu’elle. Evidemment, au fond d’elle, Ethelle reconnaissait le bien-fondé de la convalescence : elle ne se sentait pas de descendre dans la faille abrupte qui menait jusqu’à l’entrée de la bibliothèque. Mais elle savait aussi très bien qu’elle allait rapidement s’impatienter. La rouquine aussi mourrait d’envie de retourner faire des recherches dans l’antique bâtiment. Elle soupira. « Il ne faut pas s’inquiéter, tenta de la rassurer Simon avec un clin d’œil. Nous reviendrons nous assurer de votre état d’ici quelques jours à peine. Je pense que d’ici là vous irez bien mieux et nous vous emmènerons avec nous !
– Ne partez pas trop longtemps, lui demanda la rouquine. Je meurs d’envie de me pencher de nouveau sur l’étude de cette civilisation.
– Je me doutais bien que vous aviez acquis la fièvre du savoir, vous deux, pouffa l’archéologue guilleret. Soyez assurée que nous ne vous laisserons pas trop longtemps dans cette terrible prison insalubre. » Taquin, il lui adressa un sourire moqueur. Ethelle sourit. Elle relativisa en se disant que Nicolas lui tiendrait certainement compagnie. Cette perspective paraissait plutôt agréable.

 

 

1763 mots aujourd’hui ! Oui, je poste plus tôt que d’habitude, vu que je n’aurai pas l’occasion d’écrire tout à l’heure.

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